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Après une belle nuit de navigation, nos sommes en vue de Naples des le début de matinée. Nous avons l’intention de prendre une place de port pour avitailler et profiter un peu de la seule grande ville italienne de notre périple. Et c’est là que l’histoire drôle commence, car nous l’avons lu, les places Napolitaines semblent difficiles à obtenir.
Nous consultons donc tout ce qu’internet peut mettre à disposition pour mieux appréhender l’atterrissage et nous convenons que Manuela appelle les ports pour trouver un accueil pour la journée et la nuit.
Les premières tentatives sont ardues, comme de coutume ici, les numéros de téléphones ne sont jamais les bons, l’interlocuteur parle rarement un autre langage que l’italien et surtout, personne ne semble en charge de quoi que ce soit puisque rien ne semble centralisé. Et l’évidente bonne volonté de plusieurs contacts n’y change pas grand chose.
Après avoir « visité » deux ports sans parvenir à établir une « rencontre du troisième type », le troisième nous parait bien plus accueillant au visuel. Et enfin un contact téléphonique qui se solde par l’obtention d’une place de port au tarif négocié, car nous avons lu que souvent, les tarifs de port se négocient ici, et Manue a bien joué le coup en faisant baisser le coût de « prohibitif » à « très cher ».
Après s’être préparés, nous voilà à l’entrée du port qui de l’extérieur faisait bonne impression… Et qui fait toujours bonne impression de l’intérieur, sauf que… personne ne nous attends comme il a été convenu. Pas de panique, quelques minutes de tours et détours dans le port et nous attendons l’aide promise ou a minima une indication de poste d’amarrage.
Un tour, puis deux… Toujours rien, toutefois nous maîtrisons un peu mieux l’environnement et nous découvrons des panneaux d’interdiction d’entrée de zone militaire, des indications de « marina militaire » et le doute s’installe. Manue reprends donc le téléphone pour joindre à nouveau le port, qui au passage fait mine de ne pas nous reconnaître, mais qui peut toujours nous accueillir. Encore faudrait-il que nous soyons dans le bon port ! Ce qui n’est pas le cas bien évidemment !
Du coup un dernier tour pour se mettre en face de la sortie et … « Document ! », enfin un responsable en barque à qui nous allons pouvoir parler, mais vu la destination militaire évidente du port et les premiers mots du gardien, il nous semble que ce sera plus pour se faire sermonner qu’autre chose (enfin si, nous craignons l’amende aussi…).
Et le bonhomme de nous indiquer un poste d’amarrage, sans doute pour discuter le coup plus facilement. Le vent n’aidant pas, cet amarrage aussi temporaire soit-il est compliqué et long a prendre, en s’y reprenant à plusieurs fois… Autant dire que nous n’en menons pas large, déjà que nous nous sentons coupable d’avoir pénétrer une zone interdite, voilà que nous prenons un temps fou pour s’amarrer, ça n’arrange pas notre cas tout ça.
Une fois le bateau amarré, nous faisons connaissance avec le bonhomme, il parle italien uniquement… Et je ne comprends pas un traitre mot de ce qu’il dit. Mais je comprends que je dois l’accompagner dans sa barque avec les fameux « Document di barca ! » Jusqu’aux bureaux. Du coup, je me prépare au mieux avec les si instamment réclamés documents et de quoi payer une belle amende. La ballade en barque confirme que la discussion va être très difficile en italien/italien.
Et nous voilà qui arrivons au bureau qui se révèle être … pas un poste de police mais une école de voile !… Le temps de trouver le chef du coin en short et il baragouine un peu d’anglais, suffisamment pour me demander combien de nuit je reste 😉 Trop cool, on ne va pas se faire sermonner, mais être accueillis ;-). L’atmosphère se détend un peu (enfin, surtout moi !) et nous paierons même la place moins chère que le tarif négocié du port au téléphone… Et avec facture s’il vous plaît !
En fait, nous avons été pris en charge par la « légale navale italia » qui est une association de plaisanciers dont nous aurions dû être membres pour être accueillis, mais il faut croire qu’ils ont eu pitié de deux français errants dans leur port 😉 Manue a même fait son social avec Gino (le bonhomme), qui s’est révélé finalement très attentionné à notre égard. Même si je ne comprends toujours pas ce qu’il essaie de dire.
Pour le reste du séjour à Naples, tout se passe comme prévu, trattorias, terrasses, supermercati, ballades dans la ville. Cool quoi ! Mais bon, ce n’est pas ma destination de vacance favorite, les gens y font la tête plus qu’ailleurs (sans doute l’effet grande ville ?).
Avant de partir, nous devons aussi faire le plein de gasoil, et forcement, ceci ce passe dans le port ou nous étions attendus la veille… Heureusement, pas de rebondissement de cette affaire de place. Par contre, l’accès à la station au fond du port est assez audacieux, vu que les napolitains se baignent … dans les port et les entrées de port… bien au milieux, histoire de faire « simple and safe ». Il faut une bonne dose de sang froid (et un peu de chance sans doute) pour s’extirper de ce maelstrom.
Du coup, pas de regrets, mais encore une belle aventure, quand nous quittons le port le lendemain pour Capri.