Nous sommes partis de notre dernière escale, Marsala à 11h30 ce matin (5 sept.).
Il est plus de 4h et alors que nous avons avancé à 5-6 nœuds une bonne partie de la journée, après une heure de bataille, je viens d’abandonner et de mettre le moteur en route. Il résonne un peu trop fort dans mes oreilles. Je pense à Olivier qui je l’espère, arrivera à trouver le sommeil de notre cabine arrière située un peu trop près du bruyant engin…un tanker vient de nous croiser derrière sinon, il n’y a pas grand chose a craindre devant nous pour l’instant. D’ailleurs le dernier quart de lune est levé et la constellation d’Orion brille derrière Takoumi, haute et fière dans le ciel qui a fini par se dégager de vilains cumulus en début de nuit. Nous nous disions plus tôt que si la météo pouvait être sûre a 100% ce serait vraiment plus facile de prévoir notre route ?.
Il est 5h45, a la bonne heure je viens de dérouler le génois, choquer la grand-voile et Takoumi reprend tout doucement sa route en remontant le vent à seulement 4 nœuds…Nous ne sommes pas arrivés en Sardaigne à cette allure mais nous n’avons pas pris de rendez-vous alors rien ne presse. Et le soleil commence à se lever à tribord, c’est toujours un moment privilégié pour celui d’entre-nous qui prend deuxième quart de la nuit. Quant à la pêche, ma première grosse prise s’est retournée contre moi, l’énergumène a quand même réussi à embarquer une ligne de fil de 30 kg et l’hameçon « rapala » de compet’…Poisson: 1 Manue: 0. Je prendrai ma revanche soyez en sûrs ?!
Les précédentes opérations « on fonce dans le tas et nous verrons bien » s’étant systématiquement soldées par un épisode au minimum inconfortable, nous avons décidés de ne plus « y aller ». Du coup, nous n’y sommes pas « allés » cette fois … Et nous avons rudement bien fait.
Marsala, nous n’avions donc pas l’intention de nous y arrêter.
Nous avions lu que cette ville n’avait pas grand intérêt mais en approchant de la côte Sicilienne au retour de Malte, nous entendons le dernier avis de « Burasca » à la VHF. Là c’est un grand moment de doute: on y va ou on n’y va pas?? Alors, à grands frais…nous consultons toutes les données à notre portée, nous vérifions les infos relatives au mouillage que nous avions initialement prévu – sera-t-il assez protégé quant au sens du vent, l’évolution supposée dans la nuit, la tenue des fonds, nous croisons les données météo de divers sites, outils…
D’un coup, même le baromètre électronique se met à sonner pour nous alerter d’une baisse de pression, saluant bruyamment la décision finalement prise à la lecture du bulletin côtier le plus pessimiste qui annonce des rafales à 7 beaufort pour la nuit et le lendemain. A cela s’ajoute la résolution que nous nous rappelons avoir prise: quand nous savons que ce sera la baston et que nous pouvons l’éviter, ben, on n’y va pas tout simplement! Surtout que nous comptons enchaîner plusieurs jours en route vers les Baléares à quelques centaines de milles, nous aurons besoin de nos forces.
Alors nous accostons au port de Marsala, sans autre prétention que de nous abriter. Notre séjour s’est prolongé 2 jours et se résume à un bon dîner, une belle balade et une très bonne soirée. En demandant s’il y avait un bus pour rejoindre le centre ville, une gentille sicilienne s’est proposée de nous y enmener en voiture – en plein cagnard, nous étions contents ! La visite touristique est plutôt ratée – un musée (si si encore un) sans intérêt, et les photos du site archéologique parlent d’elle-même je pense. A se demander s’ils n’ont pas posé le parc archéologique autour d’une zone où les fouilles auront lieu un peu plus tard.
Toute la ville par ailleurs semble avoir été organisée pour le tourisme il y a un temps mais n’est plus entretenue: panneaux explicatifs arrachés, églises fermées, herbes hautes et statues targuées dans les parcs… La crise aurait-elle eu raison des ambitions touristiques de Marsala? Pour notre part, nous garderons un super souvenir de son accueil.
Rentrés au bateau après toutes nos visites, nous avons bien marché 10km dans la journée! Mais nous avons repéré une fête qui se prépare ce soir en face du palais. Nous n’en pouvons plus de marcher mais rester au bateau serait dommage…donc nous faisons du stop pour retourner dans le centre. En 2 minutes un couple s’arrête pour nous prendre: lui parle parfaitement le français ayant fait ses études d’oenologie à Bordeaux. Ils vivent ici donc nous indiquent les endroits sympas pour notre soirée. La fête sur la place a déjà commencé et ressemble à une des associations sportives du coin: démonstrations de judo, boxe, etc. Toute la ville semble être au RDV, des familles surtout, pas mal de jeunes ados et couples. Tous très habillés – enfin, surtout les femmes que nous admirons en tenue diverses, modernes et tenues typiques, hautes en couleurs – et en semelles compensées !! Je me dis à moi-même que je ne suis pas prête à en porter des comme ça, pas de sitôt ?.
Et puis la soirée se poursuit à la terrasse d’une des très nombreuses « enoteca » du centre historique. « Tu veux boire quoi ? », c’est ainsi que nous accueille la sympathique et dynamique serveuse du lieu nommé « La sirena ubriaca » ou en français « la sirène ivre ». Nous lui laissons le choix des vins que nous buvons, Tout d’abord « Aromatico », puis « Romantico ». Comme elle cherche un terme pour le troisième, Manue demande si ce ne serait pas « dramatico » ? Éclats de rires et bonne humeur s’installent pour la soirée 😉
Le lendemain, nous partons pour un long trajet qui doit nous mener au sud de la Sardaigne. Non sans passer proche de l’île Maretimo dans les Egades, qui aurait dû être notre mouillage et que nous trouvons vraiment belle. Pour une autre fois peut-être.
C’est sympa Malte, il y a de tout, de la ville moderne avec Mark et Spencer, des ruines hyper anciennes et des fortifications plus contemporaines ainsi que de la campagne où ils fnt pousser des cailloux et des murs dans les champs.
Pour les gens, c’est pareil, des souriants, des grincheux, des joyeux et des sérieux.
Il y a de tout ici … Sauf peut-être une culture culinaire, mais comme la population est composée de Maltais comparables à des anglais ayant trop chaud et d’expats ayant trop bus, pouvions nous vraiment nous attendre à plus ?
Enfin bref, il y a de tout ici … Et surtout le « Royal Malta Yacht Club », juste en face de la Vallette, qui nous réserve une vue somptueuse depuis le bateau.
Nous arrivons donc un jeudi en début d’après midi, tous les documents nautiques sont formels, il faut se signaler en arrivant. Bien entendu, personne ne répond aux multiples appels VHF que nous envoyons et comme nous avons vraiment envie de relâcher un peu et de faire une sieste pour nous remettre de la navigation depuis Syracuse, nous décidons de mouiller dans la baie la plus proche des marinas et des supposées douanes. C’est quand même curieux de mouiller au milieu des gratte-ciel. Nous quittons la baie en fin de journée pour rejoindre la marina où l’on apprends bien évidement qu’il n’y a plus de formalités a faire et d’où nous contactons Kurt, l’électricien conseillé par Georges qui va nous régler cette histoire d’alternateur qui nous empègue depuis Messine. Mais voilà, les électriciens ne travaillent pas le samedi à Malte, en fait personne ne travaille le samedi à Malte. C’est pourquoi nous resterons coincés, mais bienheureux, jusqu’au mercredi suivant.
Une belle rencontre aussi le jour de notre arrivée avec des voisins de pontons Germano-Suisses qui nous invitent à l’apéro dans les 10 minutes suivant l’accostage 😉 . Esther et Robin vivent à bord du « Tyger of London » et y développent une activité de formation nautique pour le permis mer Suisse (et bien oui, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas de mer qu’ils doivent se passer d’un des plus difficile permis du genre). en plus de l’apéritif d’accueil nous passerons avec eux et leur stagiaires une excellente soirée au restaurant et nous accueillerons même Esther a dormir une nuit sur Takoumi en attendant une place d’avion une fois le Tyger repartis. Car Esther reste à terre cette fois pour s’occuper d’un très prochain heureux événement 😉 . Nous espérons bien les revoir tous les « trois » aux Canaries où ils souhaitent se sédentariser … un peu.
Hormis ces périodes de socialisation, il faut bien s’occuper. Et nous mettons à profit les quelques jours qui nous sont « offerts » pour pratiquer le tourisme. notamment une visite pédestre de la Valette le premier jour libre (dont un musée, si si)
et une location de voiture le lendemain pour visiter la capitale médiévale Msida, l’arrière pays, ses temples, ses attrape-touristes et ses « charmants » champs quadrillés de murs où ne semblent pousser que des cailloux. Bon, c’est aussi pour moi l’occasion de me confronter à la conduite à gauche, dont je me tire honorablement en ne commettant que deux contresens et un rase trottoir.
De toute façon, il paraît qu’ici, ils ne conduisent pas vraiment à gauche, mais je cite un couple de Belge expatriés rencontrés un soir au Yacht club « ici, ils ne conduisent pas à gauche, ils conduisent d’abord à l’ombre, ensuite, ils évitent les trous ». Et ce n’est que le millième des reproches qu’ils avaient à faire sur Malte… Sérieux, il est grand temps de rentrer pour eux.
Entre tout ceci, c’est aux bar du « Royal Malta Yacht Club » que nous passons le plus clair de notre temps. Le matin, « climatisation café et wifi », le soir « petit blanc wifi et dîner » … Car Georges a eu du nez de nous envoyer dans cette marina mal protégée aux pontons si branlants que les retours en sont rocambolesques. Elle est la seule à bénéficier d’un club house confortable, d’un restaurant de très bonne qualité ( les travers de porcs fondants, mais fondant) et d’un service fort sympathique ponctué régulièrement du joyeux joyeux « Enjoy » !
La dernière journée se conclue avec le retour de l’alternateur révisé à bords.
Et c’est avec des sentiments partagés, quelques regrets pour le club et quand même une vraie envie de partir de la marina, que nous partons le lendemain pour un mouillage a « l’incontournable » baie « Blue lagoon » de l’île de Comino à côté de Gozo. Ultime étape avant notre départ de Malte pour les Baléares, via deux arrêts, en Sicile et en Sardaigne.
Bon, je vous rassure de suite, nous ne sommes pas sur le chemin du retour. Ceci dit, tout comme dans le film auquel le titre fait référence, nous ne sommes pas passé loin de la punition à Syracuse.
Dans la grande baie de Syracuse, le mouillage est considéré comme particulièrement sûr et les fonds accrocheurs. Pas d’inquiétude particulière donc. Pourtant, 25 nœuds de vent ont raison de notre ancrage ce jour là alors que nous visitons la ville et que nous ne sommes donc pas à bord. Takoumi va jusqu’à quelques mètres d’un rivage menaçant et pas franchement doux.
Nous ne devons son salut qu’à quatres héros du jour qui se lancent à sa rescousse. ils réalisent des prouesses pour sauver Takoumi. La première, réagir à temps, puis se glisser par l’étroit panneau de pont que nous avons laissé entrouvert, trouver les clés du moteur qui étaient heureusement en évidence sur la table à carte, et enfin remonter la chaîne a la main une fois le guindeau ayant disjoncté.
Ensuite, ils ont mouillés de nouveau à quelques mètres près de l’endroit initial, mais en lâchant près de 50 mètres de chaîne cette fois. La suite de leur commando se déroule ensuite à bord de l’un de leur bateau, attendant un verre en main notre retour.
La dessus, nous rentrons guillerets et trempés (vilaine houle pour notre annexe de petite taille) de notre promenade… Pour trouver notre échelle de bain en vrac sur le pont (c’est la seule perte de la journée), la bateau ouvert, et le mouillage curieusement fait… Un rapide coup d’œil à l’intérieur nous rassure, il est évident que nous n’avons pas été « visités », mais que nous avons eu de la chance…
C’est le moment que choisi l’équipe de choc pour nous faire signe et mettre fin au suspens et à notre perplexité. Je vais les rejoindre immédiatement pour apprendre les événements de la journée, et il faut le dire avaler ça a été un petit choc pour nous.
Nous décidons quand même de continuer nos visites le lendemain. Même si c’est encore plus difficile de le laisser maintenant, nous pensons que si nous ne surmontons pas le traumatisme et ne pouvons plus quitter le bord, autant rentrer. Du coup, journée complète en scooter dans toute la ville, mais nous repassons quand même 5 fois au bord de la baie pour s’assurer que tout va bien 😉
Le soir venu, nous retournons remercier nos héros du jour précédent. Et c’est bien plus détendus que nous rencontrons des gens vraiment sympathiques.
Un immense merci donc, pour le sauvetage de notre voyage
à Paula et Wouter, néerlandais, du magnifique catamaran Safari qu’ils ont construits eux mêmes (de la même couleur que Takoumi, premier du nom)
à Nadine et Philippe, du non moins sympathique catamaran K9, français.
Avec tout ça, un effet secondaire de ces rencontre est la visite de deux beaux catamarans dont l’équipement, les volumes et l’espace de vie font envie.
A notre départ pour Malte, nous contrôlons la chaîne, dont nous disposons donc d’un peu plus de 60 mètres, ce qui est correct, car nous avons l’intention de lâcher un peu plus que 3 fois la hauteur d’eau à l’avenir. Ceci dit, vu l’état de saleté du mouillage quand nous le remontons (en fait, nous remontons plus de boue que de chaîne), nous confirmons que le fond doit être de bonne tenue et que nous n’aurions jamais dû déraper par ces conditions… Un coup du sort en somme, heureusement contrebalancé par un gros, mais vraiment très gros coup de chance.
Dimanche (23 août), aux environs de 20h nous jetons l’ancre dans Porto Grande à Syracusa. L’arrivée par le château d’Ortigia est très belle :
A l’approche, nous retrouvons tous les signes de la « grande » ville que nous avions quittée depuis Napoli. Bon finalement, après 2 jours de familiarisation avec Syracuse je découvre une très petite ville, bien tranquille en comparaison… Mais pour nous à ce stade du voyage, elle paraît immense : ne serait-ce que parce que nous trouvons -enfin – des poulies de rechange pour le génois (d’ailleurs recousu à Riposto grâce à notre super outil « speedy stitcher »), et surtout, nous apportons notre linge à nettoyer en machine s’il-vous plait – pour un prix tout à fait raisonnable. En effet, nous continuons de laver notre linge à la main depuis le départ faute d’avoir trouvé des services en escale et l’équipement adapté au bateau (espace et consommation). Force est de constater que le sel, le vent, les pendilles rouillées et peuplées d’algues qui dégorgent dans les ports ont eu raison de nombre de nos habits maintenant déchirés, recousus, attention mais tachés et parfois franchement drus au toucher… Vive le séchage avec adoucissant en machine industrielle! Au coin de la rue de la lavanderia maintenant chargée de nous rendre un peu de confort et peut-être même de prestance, nous louons un scooter pour faire le tour des sites de la ville: zone archéologique avec son théâtre grec (je ne m’en lasse pas), romain, la tombe d’Archimède que nous remercions, Ortigia, son Duomo, ses passages souterrains, ses nombreuses églises et trattoria perdue dans des ruelles étroites…
Mais également, en discutant avec le loueur du scooter, nous apprenons qu’il est en réalité médecin mais n’a pas assez de « clients » pour vivre de son métier. Il nous parle de la crise importante en Sicile, la corruption, l’absence de travail et de moyens de ses habitants…Nous avons beaucoup apprécié les échanges nombreux que nous avons eus dans cette ville jusqu’en milieu de semaine, lorsque nous avons le sentiment d’en avoir fait le tour et de nous être un peu reposés et remis de quelques émotions. Nous repartons en direction de la pointe de la Sicile et Malte. Après plus d’un mois nous avons hâte de quitter l’Italie et nous réjouissons de la perspective de rejoindre cette île, bien que faisant partie de l’Europe, au large de deux continents.
Apres une nuit de veille/nav’ écourtée par nos ennuis de pilote-alternateur, nous avons choisi un mouillage sur bouée plutôt qu’a l’ancre – eh oui, le guindeau qui nous permet de remonter l’ancre dépend aussi de la batterie moteur dont l’alternateur est défectueux!
Pour tout vous dire, j’avais repéré ce mouillage sur notre application fétiche -Navionics – parce qu’il est tenu par un Maltais se prénommant Georges susceptible de nous aider à faire des réparations…
Georges s’est avéré être un hôte extraordinaire et nous avons le sentiment d’avoir fait une véritable rencontre en ce début de long voyage. Il revenait de l’Atlantic Odyssey l’été dernier organisée par Jimmy Cornell dont nous feuilletons régulièrement les ouvrages depuis que nous sommes à bord. Il nous donnera plus d’un conseil quand à la traversée et nous encourage à contacter Jimmy-je le ferai sans doute dans les prochaines semaines.
Nous allons visiter Taormina et son Antique Théâtre Grec durant un des 2 jours que nous passons sur cette partie de la côte sicilienne – que je trouve assez belle parce que jonchée de roches et de petites falaises – et quelques abris qui se font rares en Sicile!
Le Théâtre de Taormina donne sur toute la vallée de l’Etna et la mer, situation géographique exceptionnelle, il continue d’accueillir des concerts classiques et consacrer les artistes depuis….Sophia Loren et bien d’autres avant. Cette pensée m’interpelle pendant que nous foulons le sol de cet endroit insolite.
Et à peine rentrés de notre excursion touristique, Georges nous a déjà organisé la suite des opérations à Riposto, porto dell’ Etna à environ 7 milles au sud de Taormina. Nous y resterons 2 jours – le temps pour Salvo de nous réparer le pilote (ouf!) et Leonardo de tout tenter pour nous réparer l’alternateur. Nous devrons néanmoins nous adresser au prochain port sensiblement équipé à Malte et – grâce a Georges – nous avons déjà un contact prévu a notre arrivée a la Valette ( à Malte, pas a côte de Toulon 🙂
Le port de Riposto nous a laissés un peu perplexes néanmoins, il a le potentiel d’une marina incontournable dans la région mais une erreur de conception le force à ne louer que la moitié de l’espace pourtant déjà tout-équipé: catways magnifiques mais qui se brisent à cause de vagues d’un mètre trente qui entrent dans le port prévu pour un mètre de débattement!??
En attendant nous avons beaucoup apprécié de participer a la XVI festa di la Pesca de Riposto (Giarre), première étape dans une ville « normale »sicilienne. J’aurai l’occasion de sentir a maintes reprises l’accueil plus que chaleureux de ses habitants malheureusement peu débordés par les clients.
Nous en repartirons ravis d’avoir un pilote en état de marche et de nos rencontres de ces derniers jours – Benoit et sa femme de la Grande Motte, la famille White d’Angleterre, Georges bien sûr , Salvo, Leonardo, Carolina, etc. Et contents d’avancer vers Syracusa notre prochaine escale – nous mettons deux jours de navigation au près très agréables en nous arrêtant pour la nuit au sud de Cathane -dans la baia de Iturchi : malgré une soirée confortable, il se révèle être un « mouillage pourri » , je crois en effet que nous sommes abonnés bien malgré nous :). Bof, on s’y fait finalement tant qu’on ne dérape pas…à bientôt Syracusa!
Après notre halte d’une journée forcée et ventée à Stromboli, nous décidons de quitter les Éoliennes après une ultime étape depuis la calme et confortable Panarea, mais côté ville cette fois… Mais voilà, le village de Panarea n’a pas le charme de ses calanques environnantes et le village est en fait pauvre en commerces et les taxis prives des hôtels (voiturettes de golf électriques) encombrent la promenade (d’ailleurs, les carabinieri sont aussi en voiturettes de golf, nous n’aurons pas le plaisir de voir les carabinieri poursuivre un taxi malheureusement).
Enfin, ce n’est qu’à la nuit tombée que se révèle la véritable nature du lieu et les bars déversent sur la baie une forte musique techno. Du coup, comme le mouillage est pourri par une vilaine petite houle (je sais nous avons une sorte d’abonnement aux mouillages pas terribles), le ballet incessants des bateaux taxis à fond et même un ferry haut comme une montagne qui passe à 20 mètre des bateaux au mouillages, nous n’y tenons plus et nous quittons Panarea avec près de quatre heures d’avances. Qu’importe, nous arriverons bien à les perdre sur la route vers Messine.
Et effectivement, la traversée est idyllique et nous perdons effectivement pas mal de temps,d’où, cette nuit là, record de consommation pour la partie au moteur et record de lenteur pour celle à la voile ;-). En fait, nous avons fait nos calcul pour aborder le détroit de Messine avec les courants favorables et nous aurons malgré tout deux heures d´avance a l’approche du détroit et heureusement finalement… Car c’est en début de matinée que le pilote automatique décide de rejoindre l’alternateur moteur aux abonnés absents. Il nous faut éteindre tous les instruments pour reprendre le contrôle.
Sur ce coup, c’est un grand moment de solitude, Manue a un torticolis qui l’handicape, le pilote ne marche plus, l’alternateur n’altèrne même plus les périodes où il fonctionne. « Le bateau il est pété, ma femme elle est pétée, je ne vais pas siffler comme un con, cela ne changeras rien ! »
Alors, nous décidons de mouiller juste avant l’entrée du détroit, nous avons deux heures avant les courants favorables… D’ailleurs, c’est le mouillage le plus « à l’arraché » que nous ayons fait jusque là, ancre « balancée » sur un haut fond alors que le bateau a encore de la vitesse = arrêt net et 180° sauvage. Je ne peut que sourire devant cette manœuvre disgracieuse en me souvenant de la même réalisée par le capitaine Jack Sparrow dans un épisode de « Pirate des Caraïbes »…
Je troque donc deux heures de sieste pour deux heures de bricolage qui nous rendent les instruments, mais pas le pilote.
Nous levons l’ancre à l’heure prévue par la méthode « guide Imray », c’est à dire 4h30 après la marée haute à Gibraltar. Le courant porte effectivement dans le bon sens, peu de vent, donc ce sera moteur pour le passage du détroit. Ce n’est pas plus mal, il impressionne beaucoup de monde et si nous ne sommes pas inquiets, nous nous demandons quand même comment va se passer ce premier détroit 😉 Et en fait, il se passe fort bien. En tout cas, rien au niveau de la réputation de Charybde et Scylla avec lesquels Ulysse lui même a dû s’arranger. Certes, les eaux bouillonnent, mais ce sont surtout de belles pointes de vitesses au moteur qui retiennent notre attention. Grâce au courant (9 nœuds) je ne suis pas certains que l’on puisse atteindre cette vitesse même a fond sur eau plate et sans vent. Pas ou peu de trafic, à l’exception des ferries et navettes qui traversent presque en perpendiculaire. Avec un peu d’anticipation, elles ne seront pas dangereuses. Alors oui, nous pensons que certaines conditions peuvent rendre la passe scabreuse, mais nous les avons évitées 😉
Devant Messine, nous hésitons, à nous arrêter. Car c’est nous semble-t-il un port assez important ou nous trouverons de quoi réparer le bateau. Par contre, cette escale est systématiquement non-recommandée par l’unanimité des plaisanciers dont nous avons pu recueillir les témoignages. Alors, vous pensez bien que nous n’avons aucune envie, mais vraiment aucune, a être les prochains à rapporter ce genre de mauvaise expérience. Nous cherchons toutes les bonnes raisons de ne pas nous arrêter et en trouvons finalement une qui vaut ce qu’elle vaut : au moteur, l’alternateur semble recharger « un peu quand même » la batterie. Du coup, cela tiendra bien jusqu’à Syracuse…
Après Messines le détroit s’élargit franchement, les voies de navigations des gros bateaux s’écartent du bords et notre route suit une plage qui semble sans fin.
Par contre, d’après la méthode « Imray », le courant devrait nous accorder un peu plus de temps pour passer, là, nous retrouvons un courant contraire deux heures à peine après nous être engagés dans le détroit. Pas de mal, vu que nous sommes au moteur, mais nous aurions bien appréciés profiter un peu plus de ce formidable « booster » de performances.
La journée se termine dans la houle et la bonne humeur jusqu’à Taormine, où nous sommes quand même très,très heureux d’arriver.
C’est depuis le haut de la ville que nous avons notre dernière vue de l’étroit détroit tant redouté des navigateurs d’Homère et de l’Odyssée.
Nous sommes donc arrivés mardi 11 août en fin de journée au mouillage dans la baie de Porticello, probablement le site le moins joli de l’île Lipari mais un refuge confortable sur un plateau pour une nuit de sommeil dont nous avions bien besoin après la traversée orageuse.
PENTAX Image
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Couches à 21h non sans avoir préalablement dégusté notre carpaccio tout frais prévu la veille :). Nous avons passé plusieurs jours en cabotant, voiles dehors d’une île a l’autre en poursuivant sur Lipari:
L’île Vulcano:
L’île Salina ou nous sommes descendus à terre pour l’avitaillement en produits régionaux frais (Macelleria, etc.). Avant de remonter dans l’annexe bien charges, nous rencontrons et apprécions l’accueil chaleureux des « voisins » vivant dans la villa sur la plage de galets en face de Takoumi à Marina Salina au Nord de l’île.
L’île Panarea nous offre un des plus beaux mouillages dans la cala Junco pour la fin de la journée et la nuit-ceci après le départ des nombreux bateaux de jeunes faisant la bamboula toute l’après-midi! Ce qui semble de coutume l’été en Italie…2-3-4 bateaux se mettent a couple et leurs occupants chantent, sifflent, dansent, s’arrosent de proseccio divertirais sang les quelques bateaux français de la bai- plus discrets pour une fois. Nous étions d’ailleurs très surpris, voire inquiets de les voir partir et de nous retrouver seuls le soir dans cet endroit que je trouve splendide – mais sans aucun regret après une très belle soirée – inspires par les jeuns, nous avons fait notre propre concert de cockpit sous un beau ciel étoile : James Blunt, Grâce, Massive Attack et Axelle Red…Vive les concerts de cockpit!
Enfin, l’île Stromboli, le volcan le plus attractif parce qu’actif des Éoliennes. Alors la j’avoue, je me suis un peu dégonflée en arrivant au village (200m d’altitude) et en écoutant un guide parler de l’expédition nocturne concernant l’ascension du volcan…Finalement nous avons préfère naviguer jusque la Sciara del Fuoco pour observer quelques irruptions de nuit (de loin…) La Sciara del Fuoco est une zone de dépression très instable formee il y a 5000 ans lorsqu’une partie du cône du volcan s’est effondrée, qui continue de subir des transformations suite aux irruptions plus ou moins importantes et permanentes du Stromboli). Cela donne a l’ile un versant tout noir et pentu sur la mer…
Activité plutôt sympa pour notre 15 Aout…nous sommes ensuite retournés au mouillage vers 22h dormir devant la petite ville de Stromboli ou nous nous préparons pour l’étape suivante : le passage du détroit de Messine!
Nous devions partir ce matin mais avons hésite pour finalement décider de rester jusque minuit avant de partir afin de rejoindre l’entrée du détroit de jour. Cette journée annoncée calmé par la météo s’avère toute autre: c’est la première fois que nous sommes obliges de faire une veille au mouillage étant donne des rafales a 30 noeuds, beaucoup de bateaux venus se « réfugier » proches de nous et des ancres qui peuvent rapidement déraper sur un sol semi-rocheux. Il y a des italiens, des espagnols, des hollandais tous aux aguets à leur poste de veille sur le pont se demandant si le front nuageux se déplace vers nous ou vers le large. Nous avons range le jeu de backgammon sorti un peu plus tôt dans l’espoir d’une accalmie mais la veille nous occupe bien assez comme ça, nous n’avons pas besoin d’autres distractions pour l’instant. Et pour le départ tout à l’heure, je pense que nous allons ré analyser les dernières infos météo, courant avant de nous lancer vers la Sicile pour de bon.
Oh météo ennemie, que n’avons nous donc tant vécus que pour cette infamie 😉
Vous l’avez compris sans doute, nous nous faisons quelque peu fait chahuter sur la route du Stromboli. La météo indiquait bien un peu de pluie ceci dit, mais nous ne pensions pas que le spectacle comprendrait son, lumière, climatisation et douches en prime.
La première journée est magnifique, vent, soleil, « tutti va bene ».
À l’heure du petit blanc, nous sommes toujours confortables et profitons du spectacle offert par quelques orages au loin. Le menu de ce soir est Carpacio frais et nous sommes impatients de nous jeter dessus.
Une heure après, le spectacle n’est plus si loin, il fait frisquet, quelques éclairs pètent ici et la et la belle houle pourrait perturber notre somptueux dîner. Nous le réservons donc pour de meilleures conditions et décidons que nous aurons besoins de solide et de chaleur pour la nuit à venir, ce sont donc des hot-dogs maison qui constituent notre menu d’un dîner qui décidément est de plus en plus agité, bien que nous soyons repassé au moteur face au vent pour avoir un peu « d’horizontalité ». Nous notons avec surprise que ces hot-dogs aux saucisses géantes ont un sérieux goût de « fast food », il va falloir faire des progrès sur ce sujet.
Au sortir du repas, la soirée deviens franchement agitée, toujours pas de pluie, mais les éclairs fusent de partout, un peu comme une lumière stroboscopique en boîte de nuit. Nous nous retranchons dans le carré bien au sec en attendant le fin de ce que nous pensons être un intermède.
Sauf que l’intermède, et bien, nous l’avons pris en pleine poire quelques minutes plus tard avec le passage du front d’un premier orage. Nous ne savions pas ce que c’était, mais maintenant, nous sommes moins naïfs… Le front orageux, certes c’est une pluie dense et intense, mais il s’accompagne aussi d’une belle rafale à plus de 40 nds par le travers, grand voile haute et bien bordée… Promis, nous ne le ferons plus. Ceci dit, le bateau est formidable et n’a pas pris plus de 30° de gîte, ce qui est un comportement exceptionnel dans ces conditions. Bon, certes, tout à volé partout et le pont ressemble plus à un champs de bataille qu’autre chose, mais on aurait pu casser ou perdre quelque chose et il n’en est rien, pas même une pince à linge. Nous sortons au plus vite de cet événement météorologiques à l’aide du merveilleux radar que nous avons fait installer avant de partir qui détecte très très bien les zones de pluie et qui contrairement à ce qu’on nous avait affirmé sert à quelque chose et est rentabilisé très vite 😉
Le reste de la nuit est une partie de chassé croisé avec les orages que nous localisons facilement. Mais parfois, même si on les voit, il est parfois impossible de les éviter, et si Manue a eue un quart relativement calme, le miens est agité par un vilain orage qui s’est formé sous mon nez a la vitesse de l’éclair 😉 et qui nous emporte par surprise dans une fuite à la voile (avec un ris quand même) pas totalement inconfortable, mais pas vraiment dans la direction souhaitée.
Il y a beaucoup de manœuvre pour finir la matinée, mais a force, il n’y a plus d’appréhension, juste de la fatigue.
Un peu plus tard, sous un beau ciel dégagé, entre deux orages, nous aurons la merveilleuse visite d’une troupe de dauphins qui viennent jouer avec l’étrave de Takoumi pendant une bonne demi-heure.
Ces derniers semblent nous indiquer une fuite vers bâbord, mais Manue ne l’entends pas de cette oreille et préfère traverser l’orage qui nous poursuit par sa largeur la plus fine. La suite donne raison à Manue, et le front est passé rapidement et nous donne encore des images fantastiques. Malheureusement, les dauphins, sans doute vexés de ne pas avoir été écoutés, ne nous ont pas suivis dans la bataille 😉
De bonne heure ce matin là, nous choisissons de continuer notre route vers d’autres îles éoliennes, d’autres orages nous barrent la route. Cap vers Lipari alors, puisque le chemin est clair !
Pourris par la fatigue nous ne remettrons pas la voile de la journée, mais un ultime orage nous attends aux abords de notre nouvelle destination que nous rejoignons deux heures plus tard sous un beau ciel dégage.
Une nouvelle règle de navigation à bords de Takoumi : On ne va pas dans les tâches roses ! (zones de pluie au radar) !