Le voyage de Takoumi

Saison 3

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The Barbuda formality « tour »

Il y a toujours plus d’un chemin pour découvrir une île ou un village, celui que nous avons emprunté à Barbuda, mérite que l’on s’y attarde tellement il est « imbriqué » avec la clearance de sortie.

Alors pour ceux du fond qui ne suivent pas, les formalités de « clearance » sont une sorte de rituel douanier incluant une visite à l’autorité portuaire, aux douanes et à l’immigration de chaque nouveau gouvernement, pour ainsi dire dans les Caraïbes, de chaque îles.
Et comme de bien entendu, chacune à ses manières … Que ce soit une simple déclaration, une visite courtoise mais sérieuse à un ou plusieurs offices ou une rationalisation d’un racket d’état à peine caché.
Toujours est-il qu’à Barbuda, la sortie (gratuite), s’apparente à une odyssée touristique.

Pour commencer, les formalités tiennent place à la capitale, qui, comme pour rendre les choses plus aventureuses n’est pas … en bord de mer. Il faut donc avant tout rejoindre la plage en annexe. Traverser une fine bande de terre pour se retrouver face à un lagon large de plus de deux bon milles.
C’est à ce moment qu’intervient « Clifou » (c’est le surnom que je lui ai trouvé), envoyé par la providence à notre secours … Ce dernier nous propose avant tout l’indispensable taxi boat pour traverser le lagon … C’est déjà ça, nous sommes débarrassés de notre annexe et la traversée est effectuée tambour battant.

Une fois en ville, Clifford s’improvise guide administratif et touristique. Et grand bien nous fait ! Il nous accompagne pour commencer à l’office du tourisme qui fait aussi « autorité portuaire » pour la délivrance des clearances (dans un village sans port). Au moins, pour cette fois, nous ne boudons pas d’effectuer cette démarche dans une bonne ambiance de boutique d’artisanat, guides locaux, trucs pour touristes et autres petites fioles de sable rose destinées à devenir le gadget souvenir le plus couru de l’île.

Effectivement, nous n’aurions jamais trouvé seuls.

Puis viens une longue traversée du village (de l’Ouest vers le Nord-Est), ponctuée par les explications et la conversation avec notre guide. Il nous amène enfin devant l’office d’immigration, mais c’est pour nous montrer où il se trouve, nous aurons à y revenir plus tard par nos propres moyens … après les douanes.

Effectivement, nous n’aurions jamais trouvé seuls.

L’immigration identifiée, nous repartons à grand pas pour la douane (longue marche sur un axe Nord-Est / Sud-Est) mais pas sans un court détour par la maison de la copine du douanier, car la voiture de ce dernier est garée devant et qu’il a dû lui rendre visite pour le déjeuner, l’heure tourne et il devient pressant de s’activer sérieusement pour compléter notre « tour » avant l’heure du repas.
Finalement, nous nous retrouvons dans un quartier résidentiel où tout ce qui différencie le bureau des douanes des maisons particulières est une petite pancarte. D’ailleurs, le bureau tiens place effectivement dans une pièce d’une maison particulière dont nous pouvons constater le dépouillement en matière de mobilier ainsi que des instruments de musiques par une porte entrouverte sur ce qui semble être un salon de répétition. Pour le reste du bureau des douanes, il se compose d’un bureau et d’une montagne de documents officiels empilés dans un coin d’où personne n’ira sans doute jamais les retirer par une improbable quête de classification, triage ou même simple rangement.

Encore une fois, nous n’aurions jamais trouvé seuls.

Mais nous sommes pourtant seuls désormais, notre guide nous ayant montré où se situe l’immigration, il est repartis vaquer à ses affaires le temps que nous en ayons fini avec cet ineffable parcours. Et c’est au douanier lui même que nous devons le coup de pouce suivant … L’heure avançant, il s’assure d’un coup de fil que sa collègue et amie de l’immigration nous attendra bien avant de fermer pour la pause de midi.

Nous retraversons alors le village au pas de course pour l’ultime étape administrative, qui se tiens cette fois dans un coquet bureau d’une maisonnette dédiée … et pourvue de la climatisation s’il vous plaît ! Les officiels ne sont pas tous pourvu du même niveau de confort, assurément.

Une fois l’immigration satisfaite, nous poursuivons notre court séjour en ville par une visite plus orientée « tourisme et découverte » incluant quelques achats … mais dans une ville dont, sans la connaître vraiment, nous maîtrisons désormais curieusement bien la géographie.

Et nous voilà de retour au débarcadère pour retrouver Clifford qui nous fera retraverser le lagon.

Mais cette fois là, nous avons retrouvé notre chemin tout seuls …

Un dernier mot pour dire que la clearance a Barbuda nous a pris un peu plus d’une heure et demie et que nous considérons cette durée comme un record de rapidité qui n’a été possible que grâce à l’aide de chacun des intervenants. Clifford, la responsable de la maison du tourisme, le douanier et la fille de l’immigration. Sans eux et leur chaleureux accueil, nous y serions peut-être encore …

Du coup, je suis bien en peine de savoir comment conseiller nos lecteurs navigateurs. Faut-il éviter d’avoir à subir ce parcours du combattant à Barbuda ou dois-je au contraire encourager toutes les velléités de participer à une rocambolesque aventure ?
Nous avons choisis d’y aller, et sommes bien heureux de l’avoir fait.

Nomade’s Land

Voilà plus d’un mois que nous vivons au rythme des alizés, des vagues, des mouillages et des îles. Et notre silence sur le blog reflète bien la déconnexion quasi-permanente qui accompagne la vie de nomades que je qualifie enfin. Parce que j’ai bien le sentiment que quelque chose a changé dans notre quotidien durant ces dernières semaines : ce qui était une aventure jusque-là s’est muée en quotidien sans crier gare, une vie à part entière dont l’essence est le changement constant.

Ainsi depuis un mois nous vivons au rythme des escales, des procédures singulières de clearance, des différentes langues, monnaies, taux de change et taxation, des prix de la consommation, des services souvent rares et le plus passionnant : des diverses rencontres et récits d’aventure et de mésaventure de ceux devenus nos « voisins » de notre belle et grande résidence  » la mer des Caraïbes ». En réalité, celle-ci nous paraît de plus en plus petite au rythme de la fin de la saison et nous naviguons ensemble à plusieurs bateaux ou retrouvons les mêmes d’escale en escale. Cette co-navigation fut une excellente surprise au cours du voyage, que je n’avais pas prévue ni même imaginée. Mais il faut aussi le dire : nos voisins et violons s’accordent en admettant que la culture nous manque un peu et que la fraternelle solidarité des voyageurs de plaisance vient à point nous réchauffer le cœur à ce stade de notre périple.

Où en est-il d’ailleurs, ce périple me demanderez-vous?

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Eh bien nous avons d’abord quitté la France via Deshaies pour Antigua, ancienne colonie anglaise qui nous accueillit festivement pendant leur « Saling week ». Le mouillage de Freeman Bay nous a beaucoup plu d’où nous avons pu visiter Nelson’s dock Yard, un lieu unique et historiquement stratégique pour dissimuler les flottes en guerre et les entretenir.

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Le soir venant, nous avons pu profiter des stands de « Street food » montés pour l’événement. Nous avons partagé notre table et impressions avec Selena, une écossaise, Chef cuisinier sur un trois mats classique, nomade depuis 4 ans sur différents navires. Nous parlons évidemment cuisine et rions du début de la traversée alors qu’elle avouait devoir nourrir un équipage tout entier souffrant atrocement de mal de mer!?

Notre stand est une affaire de famille – Carol et Dinghy son beau frère s’alternent au barbecue et je me balade entre les grosses marmites pour apprendre leurs secrets créoles – riz parfumés, langouste, travers de porc grillės, « corn on the cob », poulet, steak haché et boules de pain sucrées considérées comme un parfait accompagnement….le courant passe chaleureusement avec Carol qui nous pose des tas de questions sur notre aventure. Et lorsque nous lui apprenons nonchalamment et plutôt fiers que nous n’avons plus de maison, Carol insiste pour nous offrir de quoi nous rassasier le lendemain – Olivier et moi sommes infiniment gėnés mais forcés d’accepter au risque de vexer notre nouvelle copine Antiguaise…
Nous quittons la fête pour la très jolie Green Island entourée de ses barrières de corail honteusement abîmées. Il n’y a rien à Green Island, ce qui nous plait assez pour y rester deux jours…

Mais la notion de « rien » prend pleinement son sens lorsque nous arrivons à Lower Bay à Barbuda, 25 miles au nord-est d’Antigua….c’est une plage de plus de dix kilomètres devant laquelle seuls 3-4 bateaux se sont aventurés épars. En fait, cette immense plage est une dune quasiment inhabitée qui sépare la mer d’un vaste lagon en face duquel le seul village, Codrington, au centre de l’île, se protège du rude climat tropical.
L’épreuve qui nous attend maintenant est d’y parvenir afin d’effectuer les formalités de sortie du territoire. Nous embrassons cette nouvelle aventure en rejoignant la plage à la rame en maillots de bain avec notre sac étanche dans l’éventualité de nous faire embarquer par les rouleaux dont la résonance et la blancheur de l’écume nous annoncent la difficulté…Stratégiques néanmoins, nous visons le centre de la plage où nous avons aperçu une construction isolée et un homme élaguant un palmier…Seule présence humaine dans ce lieu désert et envoûtant. Il s’agit de Clifford qui nous propose tout de suite ses services de taxi boat nous permettant de rejoindre Codrington. Clifford fera plus que ça en nous accompagnant dans les 3 lieux de formalités requis – l’office du tourisme, les douanes et l’immigration – aux 3 coins du village quadrillé tel un quartier typique de n’importe quelle agglomération des États-Unis – les cases en guise de demeures et sans panneaux de circulation. Notre hôte Barbudien nous apprend que l’île est peuplée essentiellement de très jeunes enfants de moins de 13 ans et que les parents ne trouvent pas beaucoup de travail. Ils vivent de salaires ridicules en travaillant 3 heures par jour pour 150 dollars EC par semaine (50 euros!). L’île est peuplée de 1200 habitants venus surtout des îles voisines. Il ne reste que 400 Barbudiens de souche, la plupart ayant émigré définitivement aux EU ou au Canada. Clifford apprécierait que son gouvernement simplifie l’accueil des plaisanciers comme nous – ce qui est peu probable selon lui.
Suite à ces formalités pas comme les autres, nous recherchons quelques produits d’avitaillement courant et l’aventure continue aux confins du village dont les routes ne sont plus qu’allées de terre sableuse et cuisante sous un soleil de plomb. Nous rentrons ainsi chez plusieurs habitants qui vendent chacun quelques bricoles dans leur case. Nous finissons par trouver ce que nous cherchons chez Lonette – dans son salon où elle a étalé riz, pâtes, café etc. Devant la maison nous sommes salués par toute la famille dont une grand mère assise tranquillement comme les autres, à ne rien faire, et qui fume – vous le croirez – un joint de hachich conséquent et odorant! Bel exemple de culture créole ?. Le mouillage est paradisiaque, mis à part d’étranges petites bêtes envahissantes et une odeur particulièrement forte et inexplicable au coucher du soleil. Cette étendue de sable nous ensorcelle et l’eau turquoise y est démoniaque de quiétude. Nous la quittons néanmoins péniblement en fin d’après-midi en direction de la prochaine île – française cette fois – Saint Barthélémy. Une belle nuit de navigation s’annonce pour y arriver au petit matin.

 

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Akwaba en Gwada!

La Marina que nous rejoignons au sud-Ouest de Basse Terre nous réserve de jolies surprises : marina a taille humaine, simple et conviviale, à notre goût. Il y a bien quelques fêtes le week-end au « Bar sans nom », la dispo des « marineros » est plus qu’aléatoire mais en quinze jours nous apprendrons a les connaître et à tous les apprécier. Ils sont très gentils, notamment Henri qui passe nous dire bonsoir tous les soirs avant de rentrer chez lui. Ils ont plein d’histoires à nous raconter que nous écoutons avec plaisir en découvrant la région de Gourbeyre qui commence décidément a nous plaire! Qui plus est nous trouvons tout ou presque sur place – le wifi – dans un local dédié à la capitainerie..c’est mieux que rien et c’est climatisé !!! Il y a quelques commerces bien qu’il manque une grande supérette – elle vient de fermer et cherche un repreneur d’après Henri , un médecin (j’y reviendrai…), une boulangerie, un loueur de voiture, une laverie et même un bon boucher!

Nous louons une voiture par Ary chez Mme Sébastien Babas – expérience inoubliable que nous partageons avec un couple de Chicago bien content que nous parlions français! Nous visitons d’abord les hauteurs de Gourbeyre. En suivant un panneau prometteur « Palmiste » puis la route du Bassin Bleu, nous nous rendons vite compte qu’il n’y rien sur ce chemin de plus en plus boueux et crevassé … nous nous sommes (encore) perdus dans la forêt tropicale près de la trace des étangs et finissons par rebrousser chemin lorsque – eh bien, le chemin est barré tout simplement.

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En revenant vers le bourg de Gourbeyre, nous trouvons le camion au croisement qui s’avère être le centre-ville. L’occasion pour nous de goûter le hamburger « complet » local – c’est à dire, tout ce qu’il vous reste dans le frigo : œuf, jambon, steak haché crudités – ce n’est pas une blague, c’est complet! Nous remontons sur les hauteurs du bourg nous attabler face à une vue superbe en déjeunant à côté de lézards verts et d’une vache (toujours) accompagnée de son oiseau blanc – une petite grue sans doute.

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Visite enfin des chutes du carbet – la « numéro 2 » avec vue lointaine de la première, ce sont les plus hautes des petites Antilles.

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Mais la balade en aval des chutes en longeant la rivière Grosse Corde nous plait d’avantage : baignade rafraîchissante sous une chute d’eau suivie d’un bain dans la source chaude de cette rivière où nous ne croisons que des habitués. Bon, le sentier prévu est si boueux que nous sommes obligés de passer dans le lit de la rivière et nous rentrons trempés mais très heureux! Il est temps de rentrer mais non sans faire un bref arrêt à la jolie plage noire de Grande Anse près de Trois Rivières.

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Apres une petite excursion à Point à Pitre ou nous découvrons le restaurant « le Petit Jardin » et son charmant propriétaire, nous faisons un grand tour au Sud et Sud-Est de Grande Terre : eaux turquoises, plages de sable blanc fin et cocotiers (Coquillages et crustacés…), arrière pays très vallonné et planté autour des Grands Fonds jusqu’à La Pointe des Châteaux et St François.

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De retour à la Marina nous rencontrons Thierry et sa femme. Ils rentrent à peine de leur toute première sortie seuls en mer après l’obtention récent du permis bateau. Heureux et souhaitant partager ce moment il nous invite à boire un ti’ punch sur le ponton! Il a tout dans sa glacière Thierry et nous partageons nos histoires de marin et un moment qui nous semble privilégié.
Nouveau jour, nouvelle expédition, nous montons enfin à La Soufrière – la Vieille Dame de Guadeloupe, un volcan actif et mythique, mystique dans la culture locale. C’est une bonne marche de 3 heures et demi aller-retour mais nous nous réfugions un moment au sommet pour nous abriter de la grêle…C’était vraiment chouette la Soufrière, et nous nous sentons assez en forme pour le Stromboli à présent., à la prochaine occasion…après la montagne, la mer : baptême de plongée dans la réserve Cousteau en face de l’anse Malendure. C’est génial!!! Depuis nous nous renseignons pour passer notre premier niveau…bientôt je l’espère..

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Mais pour l’heure, après 5 jours de tourisme, les embêtements commencent : Olivier a une douleur thoracique et, raisonnablement, nous avons décidé de consulter le médecin généraliste en face de la Marina. Tout le monde dit de lui qu’il est excellent et nous avons toutes les peines du monde à obtenir un RDV. Quand on y parvient – 3 jours plus tard – le docteur – blanc, avouons que nous sommes un peu déçus – surtout, les cheveux gominés, semblant sortir d’une réunion de l’Académie Française…Il nous fait instantanément l’effet d’un dilettante illuminé? Nous sommes obligés d’insister pour qu’il ausculte Olivier – un minimum – après qu’il lui ait dit qu’il souffrait sûrement soit d’une maladie pulmonaire ou d’une maladie cardiaque et que seule une batterie de tests le confirmerait. Et nous avions tout fait pour les éviter cette fois mais…il nous envoie quand même aux urgences, vu que nous ne pouvons pas faire d’examens rapidement dans le privé…Le médecin des urgences – certainement médecin militaire – prendra d’ailleurs très mal le courrier que ce médecin très étrange lui a adressé – « dans un français « huuuum » »….une journée de perdue mais Olivier n’a finalement qu’une névralgie et le traitement soporifique qui va avec. Ouf.
Reposés, le sur-lendemain nous nous apprêtons à quitter la marina pour Antigua. Mais une péripétie n’arrive jamais seule : nous ne trouvons plus les papiers du bateau! Nous retournons le bateau trois fois pour les retrouver. Nous faisons participer le marinero de service et tous les commerces ouverts le dimanche (bien-sûr!) dans la quête…Pour les retrouver à la marina glissés dans les papiers de sortie de bateaux…double-Ouf!

Mais entre temps, nous avons encore (trop?) réfléchi…discuté et étudié nos différentes possibilités pour la suite de ce voyage. En effet, la saison des cyclones arrive et nous devons choisir une route – il n’y en a guère qui nous convienne ou qui sont réalisable dans les temps (avant les glaces au nord également)…Le Pacifique – pourquoi pas mais pas cette année. Donc où que nous nous dirigions, nous y serons un peu coincés de toutes façons a un moment donné. A moins de retraverser et de rentrer en Europe en Juin?
… Ben non, nous n’avons pas envie de ramener Takoumi avant d’autres aventures que nous aurons le temps d’organiser d’ici l’année prochaine. Nous sommes donc restés quelques jours de plus et lui avons trouvé une place à l’année à la Marina de Rivière Sens. La dernière bien protégée.

Au moins maintenant nous avons le temps : de continuer de visiter les îles au Nord de la Guadeloupe sans préparer une traversée – sans objectif réel derrière – et profiter de la saison des pluies pour nous échapper en « Metro » quelque temps. Nous avons signé …et partons doucement vers Antigua en passant par Deshaies avant de traverser le prochain canal.
Même avec une « amarre au taquet », le voyage continue !

Les Saintes

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Notre arrivée sous voiles au centre de l’archipel est magnifique par la passe sud-ouest a côté des ilets de la Coche, les Augustins et la Vierge! La première anse praticable – d’après le bouquin – est l’anse Fideling et nous nous y rendons aussitôt…mais pour vite nous rendre compte qu’il n’y a aucune place vraiment abritée…dommage, c’était Terre-de-Bas que nous espérions découvrir le lendemain…Nous choisissons de mouiller en face a Terre-de-Haut dans l’anse a Cointe entre le Bois joli et le Pain de Sucre et resterons 3 jours tant nous y serons bien!

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Les fonds jolis, un nouveau bureau a l’hôtel du Bois joli à portée d’annexe et le mouillage calme et reposant dont nous raffolons. Nous débordons d’énergie en effet, pour nous baigner, lire et vivre au rythme du soleil. J’en profite pour relire le blog des copains qui confirment quel’Anse Fideling est source de nuits blanches….ouf, nous avons bien fait de l’éviter.

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Mais avec tout ça c’est-à-dire pas grand chose, nous sommes un peu en retard pour les formalités d’entrée en Guadeloupe! Contraints et forcés donc, nous nous déplaçons d’un petit mile pour mouiller en face du Bourg de cette minuscule coquette île. Nous la visitons le lendemain en scooter – enfin ce qu’il reste du deux-roues, il faut quand même se pencher en avant dans les montées pour ne pas s’arrêter – le Fort Napoléon, ses iguanes et les plages désertes ou presque – nous y rencontrons plus de chevreaux et de poules suivies de leurs poussins que d’êtres humains!

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Et pour finir, pour tout vous dire, cette étape nous est agréable mais nous avouons la trouver similaire à d’autres que nous connaissons « chez nous » comme les îles de Lerins ou Porquerolles et Port-Cros et après la « richesse » de la Dominique, nous avons conscience de ne pas être aussi sensibles qu’il se devrait à la splendeur des Saintes.

 

Waitukubuli, terre des Kalinago

… Ou les derniers indiens caraibes.

Depuis Saint-Pierre de Martinique, c’est une belle journée de navigation qui nous mène à la Dominique … Belle mais musclée tout de même dans le « chanel » entre les deux îles. Et nous goûtons avec plaisir la protection de l’île, au moins jusqu’au dévent quasi total qui nous oblige à conclure les derniers milles aux moteur.

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Fidèle au guide « Patuelli », la bible des petites Antilles, nous avons choisi de confier notre amarrage aux bons soins de l’ami Pancho, de « Pancho Services ». Alors, c’est bien simple, l’équipement d’amarrage fait vraiment grise mine en comparaison de ceux qui l’entourent, mais le gars est si accueillant et si sympathique qu’il n’est pas question de snober le vieil amarrage un peu pourri qu’il nous propose. Inspection faite, les deux vieux bidons en guise de bouée sont reliées à un corps mort conséquent dont l’attache est de toute évidence entretenue et régulièrement changée. Au moins, le bateau ne se détachera pas ce coup là. Et quand bien même, le mouillage se trouve dans l’axe de sa maison et Pancho le « couve » de sa surveillance et de celle de ses amis.

Nous allons donc en ville, à Roseau, pour découvrir le cœur de la capitale et faire nos formalités. L’après midi découverte est sympa, mais tous les magasins et les tavernes ferment à notre arrivée, nous n’apprendrons que deux jours plus tard que les horaires de fermeture sont aux alentours de 16h ici… Nous nous rabattons du coup sur l’hôtel « ultra hyper sélect » « Fort Youth » et ma foi, si cet environnement est dépourvu de couleurs locales, au moins, c’est ouvert ;-). Quant aux formalités, les horaires de bureaux s’appliquant à eux aussi, nous arrivons tard au bureau de douane qui se trouve tout au fond du quai des croisiériste, et bien entendu, il est fermé et introuvable. Par bonheur, un gardien du terminal des ferrys nous indique le chemin, récupère une clé au fond d’un tiroir, nous ouvre l’accès et nous accompagne jusqu’au bureau où nous y trouvons, dans une ambiance de gare fermée un douanier sûrement le plus accueillant et prévenant que nous ayons rencontré jusque-là. C’est un soulagement, nous n’aurons pas à revenir demain 😉
Le chemin qui mène en ville par contre révèle toute l’authenticité qui manque à l’hôtel, les habitants qui y résident nous saluent et nous sermonnent sévèrement quand nous ne marchons pas sur le trottoir … La route ne paraît pas sûre, et – de leurs réaction – nous comprenons qu’elle ne l’est vraiment pas.

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Des le lendemain matin, nous rejoignons la « plage » de bon matin pour retrouver l’ami Pancho qui nous a organisé une location de voiture (encore un charmant petit SUV, mais pas dernière génération cette fois … et de loin). En attendant le loueur, j’en profite
pour sonder notre hôte car je cherche à comprendre comment le « boat boy » le plus root de la plage peut être le « contact » incontournable d’un guide universellement reconnu … Je ne dévoilerai aucun secret d’alcôve, mais disons que l’on peut résumer cette étrangeté en trois mots, « il est cool ». Nous découvrons plus tard qu’il n’est pas que « cool », mais aussi prévenant, attentionné et que son attention dépasse la simple surveillance du bateau au mouillage, il charge Marlin, son ami de nous attendre le soir pour s’assurer de notre sécurité et de notre bon retour à bord, grâce à notre annexe qu’ils ont surveillée et même séchée après la pluie.

Mais revenons à notre journée de visites. Outre notre traditionnelle découverte à l’aventure, celles-ci commencent avec la rivière « Emerald Pool » que nous rejoignons après 20 minutes de marche dans la « rain forest » qui aujourd’hui porte particulièrement bien son nom car sous la pluie battante … comme tout notre séjour à la Dominique. Le but de l’expédition est quand même une magnifique cascade ou nous ne nous baignons pas eu égard aux conditions météo calamiteuses.

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L’autre objectif de la journée est le territoire amérindien autour du village de Salybia, Depuis quelques temps, les amérindiens ont rejeté l’appellation colonisatrice « indiens Caraïbes » pour plébisciter par suffrage « Kalinago » et renommer la Dominque – nom choisi par Christophe Colomb parce qu’il y arrivait un dimanche – Waitukubuli. Ces deux noms étant fidèles aux origines du peuplement de ces îles.
Nous découvrons au hasard de nos pérégrinations une route qui descend jusqu’à l’océan à l’endroit ou un cours d’eau se jette dans la mer. La place est magnifique, terriblement bien entretenue par la communauté, mais il faut pour y arriver contourner la nouvelle église, longer le cimetière, éviter les ruines de l’ancienne église et enfin, poursuivre le chemin qui petit à petit, perd son caractère « carrossable ».

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Cette découverte, dont nous parlerons entre beaucoup d’autres choses avec notre hôte locale de la cabane « authentique cuisine Kalinago » où nous déjeunons, nous vaut de grand yeux ronds de surprise … Je comprend de cet étonnement que peu de (voir aucun) touristes s’aventurent hors des « sentiers battus » et j’avoue éprouver un peu de fierté à m’en rendre compte.

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Bon, comme tout le monde, nous nous rendons quand même au village traditionnel reconstitué par la communauté et nous sommes enchantés par notre guide personnel qui prend soin de nous faire découvrir toutes les plantes aromatiques et les ressources naturelles aux alentours du camp. Certes, l’attaque de la noix de coco à la pierre lourde n’a pas porté ses fruits si j’ose dire, mais nous sentons bien que cette low-technologie est – de loin – fort moins productive que celle de la machette.

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Notre soif de connaissances historiques et culturelles étant étanchée, nous entreprenons le retour par les routes intérieures. Ou plutôt ce qu’il en reste, la Dominique a subie un cyclone l’année dernière et les dégâts sont encore bien visibles. La belle route espérée est défoncée et inondée par endroits et nous retrouvons même face à face avec un bulldozer chargé de la déblayer. C’est à ce moment là – la mâchoire ouverte par l’expression ahurie – que nous comprenons vraiment quels dégâts ont été portés à cette île dont la nature majestueuse révèle alors l’incroyable cruauté de son climat.

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Nous partons le lendemain vers les Saintes et une terre française, l’esprit chargé de souvenirs d’une île magnifique dont nous espérons qu’elle soignera vite ses plaies.

Les copains d’à bord

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A notre (ré-ré) arrivée à l’anse Caritan, nous faisons notre clearance à Sainte Anne -c’est l’occasion de goûter le « Bokit », le sandwich local au snack « Boubou ». Son wifi marche du feu de Dieu et comme E.T. je m’empresse alors de « phone home » pour échanger les dernières nouvelles. Dès le lendemain, nous rejoignons le port du Marin et sommes ravis de réceptionner un génois tout neuf fabriqué par Incidences que nous trouvons vite très performant, malgré une bricole qui nous vaudra un jour de retard: dommage, les penons n’ont été collés que d’un côté de la voile! L’ancien génois rafistolé servira de voile de secours à l’avenir mais il faut la stocker….pas simple…aussi nous nous délestons de quelques voiles inutiles en les laissant en dépôt-vente au « Grenier du Marin » réputé sérieux. Et après quelques taches et bricolages habituels au port, nous entamons une quinzaine de jours d’intense « vie sociale » qui nous rappelle notre vie d’avant, à terre et les copains qui nous manquent!
Nous enchaînons apéritifs et dîners avec Martine et Rene-Antoine rencontrés sur le ponton – alors qu’ils promènent leur chien! En effet, ils habitent en face du port. Ils ont travaillé une vingtaine d’années en Martinique ; Rene était à la DDE et Martine était une des premières visiteuses médicales – mon premier métier – des Antilles Françaises. Elle était installée à son compte afin de pouvoir représenter plusieurs labos et produits à une époque passionnante…les plus belles et fructueuses années du métier! Ils nous donnent enfin quelques conseils pour cuisiner « local » et les bonnes adresses – où nous n’aurons malheureusement pas le temps d’aller avant de quitter la Martinique mais que nous pourrons partager. En attendant, nous fêtons notre première année de mariage au Zanzibar – définitivement une très bonne table au Marin. Cela nous rappelle une autre très bonne soirée avec les copains voyageurs de Kalisea qui commencent à nous manquer un peu.

Sur le ponton du Marin, la bonne surprise est de retrouver l’équipage d’Okeanos rencontré aux Canaries en Novembre, Christel et Patrice qui s’apprêtent à remonter les Antilles comme nous. Nous passons un bon moment à échanger nos expériences de traversée et des petites Antilles jusque-là! Et pour clore notre séjour au port je profite tout de même de la Soirée dansante à l’Annexe où nous sommes maintenant « fichés » d’après le personnel – qui ne comprend pas pourquoi leur patron nous a donné la plus belle table sans réservation un soir de concert où tout est sur-booké…pendant cette soirée, nous parlerons plus longuement avec Agnès qui se trouve être sa femme … et qui nous connaît bien parce qu’elle tient la Presse du marin où Olivier aime se rendre régulièrement…il est temps de partir du Port du Marin…

Direction le mouillage au vent de la balise de danger isolé de la « Caye Ronde » – juste à côté du port … Là, nous nous mettons à couple avec le grand ketch de Sylvie et de Jean-Luc, nos copains de Mindelo déjà retrouvés une paire de fois ici et aux Grenadines. L’accueil et l’échange est toujours aussi chaleureux. Et nous les recevons enfin à dîner – travers de porc au barbecue et gratin dauphinois – mais pas à bord – sur leur bateau beaucoup plus spacieux pour les apéros et les soirées. Après deux jours festifs il est néanmoins temps pour nous de quitter le Cul-De-Sac du Marin – qui porte bien son nom nous semble-t-il et il nous tarde de rejoindre les Anses d’Arlet et Saint Pierre avant de quitter la Martinique.
Nous souhaitions partir vite, mais nous retrouvons « coincés » à Grande Anse par les formalités – fermées pour le WE de Pâques…Vendredi Saint…Samedi Gloria, Dimanche et Lundi de Pâques bien-sûr ! Autrement dit, nous voilà « bloqués en douanes » pour cause de fêtes…

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Cette attente nous permet toutefois d’éviter le très mauvais temps et aussi de découvrir la très belle ballade aquatique du Cap Salomon: tortues, coraux et poissons multicolores…et nous avons tellement traîné que nos amis Christel et Patrice nous ont rattrapés. C’est la bonne surprise du dernier soir à Grande Anse – apéritif dinatoire que – nous ne le savons pas encore – deviendra rituel quelques jours…Ils repartent directement vers l’ile de la Guadeloupe le lendemain alors que nous prévoyons un dernier arrêt en Martinique à Saint Pierre – le dernier mouillage possible sur la côte sous le vent avant la traversée vers l’île de la Dominique que nous comptons visiter avant d’arriver en Guadeloupe, plus au nord.

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Départ tranquille vers 9h donc le lendemain pour la rade de Saint Pierre…nous prenons le second ris et envoyons tout le nouveau génois afin de lui parfaire ses coutures toutes neuves…. La mort dans l’âme, nous ne tardons pas à l’enrouler un peu parce que – mine de rien – ça souffle au lendemain de l’avis de vent frais! Et au passage de la baie de fort de France, nous apercevons un amas blanc très déterminé nous foncer dessus alors que nous passons sous le vent du côté de Case Pilote…ni une ni deux, nous enroulons franchement le génois, je prend la barre, le pilote étant très chahuté par les vagues grandissantes et indisciplinées – et nous attendons le couperet….Nous n’attendons guère longtemps et le fameux « grain blanc » passe sur Takoumi à 35 nœuds de vitesse-aussi vite que ça justement, et notre fuite semble avoir été efficace pour ne rien casser – ni le bateau, ni les marins 🙂
Et après? Ben quelques grains faiblards puis le vent baisse tant que c’est presque pétole!? Nous arrivons à bon mouillage vers midi par mer calme, mais non sans se donner la course avec Okeanos sur les derniers miles! En effet, nos amis, qui souffrent d’une nouvelle avarie de groupe électrogène, nous ont rejoint sur tribord et ont décidé de s’arrêter à Saint Pierre en attendant une météo plus clémente pour le passage du canal de la Dominique. Nous nous retrouvons à l’occasion de la rapide visite de cette ville-jadis resplendissante et capitale de la Martinique – ainsi que le rituel apéritif dinatoire à leur bord. L’occasion pour moi de parler « Visite Médicale » – à nouveau – avec Christel qui par l’ironie du sort, a fait sa carrière chez Roche Nicolas, le laboratoire pour lequel j’étais prestataire donc nous avons vendu les mêmes produits :)). Son amie Stéphanie de passage est également de la partie!

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À Saint Pierre nous visitons les ruines du théâtre et le cachot de Cyparis- seul survivant de l’éruption du Volcan de la Montagne Pelée en 1902- en détention ce jour-là…Ce drame a valu la destruction de cette ville aux allures de champ de bataille encore visible. Il n’y a pas non plus de services pour les bateaux et le mouillage est un véritable sac de nœuds ce qui se traduit par une nuit agitée lorsque Olivier réveille notre voisin – Okeanos justement- à 2h du matin pour le prévenir qu’il touche le bateau de devant…. bateau qui – très stupidement disons-le – avait posé une ancre à la poupe en sus de son ancre à la proue…..Tout se termine bien heureusement – comme dit mon père, les coques sont faites pour taper de temps en temps….En revanche nous apprécions cette étape plutôt tranquille – moins touristique que d’ordinaire, un peu « normale » et lotie de ses rencontres … j’y découvre plusieurs commodités aux abords du mouillage que ce soit le marché d’époque, la poste, le supermarché, un coiffeur ou la laverie…mais trop tard, car il est temps – enfin – de quitter l’ile aux Fleurs que nous avons un peu vécue ces deux derniers mois.

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Tobago Cays, perle des Grenadines.

C’est une toute petite navigation qui nous mène de Mayreau aux mythiques Tobago Cays. Les passes sont étroites et peu profondes, mais le décor « carte postale » vaut bien la peine de s’y risquer un peu et ce sont deux tortues qui saluent notre arrivée dans un grand mouillage au sud de l’Ile Baradal, à quelques brasses du « sanctuaire » des tortues et protégé par une grande barrière de corail.

La place est connue et nous n’y sommes pas seuls, nombreux voiliers sur ancre, catamarans avancés jusqu’aux limites du fond de sable et day-charter en pagaille. Mais comme notre conscience écolo nous pousse à prendre une bouée ou personne ne s’attache pour ne pas avoir à les payer, nous n’y seront pas dérangés, assez à l’écart du troupeau et assez proche de l’îlot et du reef pour avoir une vue dégagée.

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Les bouées sont ici un service du parc naturel et ce sont donc des Rangers qui nous rejoignent pour percevoir la taxe du parc et la location de l’amarrage. Nous discuterons avec eux du parc, des conditions de mouillage sur l’ancre, de l’état du récif, enfin bref, de leurs efforts quoi … du coup, quand la note tombe avec une erreur en notre faveur, ils choisissent de laisser courir et de nous offrir une nuit sur les deux que nous comptons passer ici et eux, repartent avec une paire de lunettes de soleil pour leur nouvel équipier, pas équipé du tout, qui ferait bien de se trouver un chapeau aussi.

Une fois installés, nous entreprenons une longue, très longue, et exténuante nage jusqu’à la barrière de corail qui nous révèle ses coraux, plantes et milliers « d’habitants » colorés. Nous croisons même une raie chemin faisant.

Au soir de notre arrivée, nous subissons une heure de moteur comme nous en faisons désormais deux fois par jour afin de maintenir les batteries chargées. En plus, cette fois, ce ne sera pas du luxe vu le faible niveau de charge constaté. Quelques minutes plus tard, c’est Manuela qui en découvre la raison: l’alternateur de service ne charge plus … Branle-bas de bricolage et nous voilà dans l’obscurité à nous lancer dans la mécanique. Heureusement, la coupable est vite trouvée. Il s’agit d’un nouvel épisode de bris de courroie, celle-là même qui nous avait donnée tant de mal et de peine avant notre départ de France. Mais nous en avons deux neuves en stock cette fois, et je n’ai « presque » pas oublié les gestes salvateurs. L’avarie est circonscrite en moins d’une demi heure et la charge peut reprendre, comme le cours de notre soirée et de notre périple aux Grenadines.

Au réveil, Manuela s’est absentée pendant mon sommeil … Pas inquiet pour un sou, je sais où elle est partie et la rejoins aussi sec, si je puis dire, pour une baignade dans le sanctuaire des tortues. Elle en verra des pelletées, moi quelques unes seulement, mais c’est toujours un plaisir de voir évoluer ces animaux dans un espace naturel.
Le temps étant mitigé ce matin, nous attendons jusqu’après le déjeuner pour lancer une grande exploration sur l’île Baradal que nous surnommerons à cette occasion l’île aux iguanes. Les représentants de cette espèce y étant assez nombreux et Manuela plutôt douée pour les repérer malgré leurs techniques de camouflage. La fin de journée sera utilisée pour une ultime baignade sur la barrière de corail, mais avec l’aide de l’annexe cette fois.

Le lendemain matin, dernière baignade matinale avant le départ et nous apercevons le Ranger mal équipé qui porte toujours ses nouvelles lunettes et enfin … un nouveau chapeau ! Toujours est-il que nous quittons les Tobago Cays par une passe nord qu’aucun guide ne décrit mais qui se révèle plus large et praticable que l’entrée entre les deux îles.

Ceci fait, la navigation jusqu’à Bequia se passe fort bien, et comme tout est plus facile quant on connaît déjà un endroit, nous sommes ultra-efficaces pour nos occuper de tous les besoins du bord et retrouvons donc de bonne heure et avec plaisir Sheryl et son restaurant où nous dînons. Toutefois, la nuit est agitée, vent et houle du nord rendent le mouillage rouleur. Comme la pluie s’en mêle et que les conditions de navigations sont plutôt défavorables, nous décidons de rester une journée et une nuit supplémentaire.
En attendant, nous nous occupons avec les quelques bricolages en souffrance, dont de multiples vidanges du moteur hors-bord qui n’a pas, mais alors pas du tout, apprécié sont bain forcé et dont l’huile présente depuis quelques jours, les stigmates d’une contamination à l’eau.
La dernière journée est consacrée à une ultime expédition pratique à terre comprenant une visite du marché local où nous achèterons un petit quelque chose à presque tous les stands, déjeuner au Figtree, formalités douanières et derniers achats à la supérette.

Le jour du départ, nous nous levons dés potron-minet pour quitter le mouillage et profitons une heure après avoir quitté l’abri de la visite d’une belle troupe de dauphins. Nous trouvons notre confort dans un long bord de près, tantôt grisant, tantôt calme, qui nous mène à Sainte-Lucie où nous prévoyons de nous arrêter cette fois !

Proche de l’arrivée, dans le dévent de l’île, le pilote perd le sens du vent et vire de bord inopportunément. Gonflant le malheureux génois à contre. Ce dernier ne résiste pas à cette erreur et se déchire à quelques centimètres de la balafre laissée par la couture transatlantique. Mais c’est un peu plus grand cette fois, disons, deux fois plus grand 😉
Nous rejoignons donc le mouillage des « deux pitons » au moteur, vent debout et face à un fort courant inattendu. La réparation, rondement menée est du type grosse réparation du génois au scotch spécial, mais sans couture cette fois-ci.
Pour nous consoler, nous nous disons que cette déchirure survient comme pour nous conforter d’avoir commandé un nouveau génois que nous espérons récupérer dans quelques jours seulement.

Une fois tout rangé, nous goûtons enfin au calme des « deux pitons », mouillage encore dans un parc naturel mais aménagé avec dix bouées seulement. Les deux pitons sont majestueux et surplombent la baie de leur masse imposante. 800 mètres de haut ? Vraiment ? On ne dirait pas tant l’endroit est équilibré. Seule une poignée de maisons luxueuses se font discrètes et nous sommes au plus loin de l’hôtel qu’il est possible. D’ailleurs, si nous n’avions pas lu qu’il s’agissait d’un hôtel, nous ne le saurions pas. Un bon souvenir que cette escale à Sainte-Lucie.

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Ultime navigation de cette boucle Grenadine, le retour vers Le Marin est houleux. Après le manque de vent nous faisons un beau bord de près tout dessus pour longer Sainte-Lucie.

Puis nous entamons la traversée pour la Martinique avec une belle houle de face, un ris et génois enroulé pour un près rapide mais à la dérive calamiteuse qui nous conduit encore une fois à toucher les côtes Martiniquaises au niveau du rocher du diamant et à tirer des bords toute l’après midi pour remonter vers Saint-Anne et Le Marin… Des bords pas terribles s’il en est, 3 nds, 50° du cap sur un bord 6 nds, 90° sur l’autre … Obstinés dans l’adversité, nous n’abandonnerons que le dernier bord au moteur, histoire d’arriver à l’anse Caritan avant la nuit où nous y retrouvons la quiétude que nous lui connaissons.

« Liming » de Grenade aux Cays

Nous partons à la fraîche pour l’île de Carriacou afin de passer la nuit à Tyrell Bay. La remontée des 36 miles se fait au près serré par 10-15 nœuds et un peu de moteur. Parvenus à 15h30, l’annexe en état de marche nous fonçons à terre effectuer les formalités de sortie des Grenadines du Sud…Mais non, ce ne sera pas possible aujourd’hui, nous arrivons un petit quart d’heure après la fermeture du bureau des douanes à 16h! Il faudra revenir à l’ouverture demain matin. Ça commence bien…Tyrell Bay se révèle être un mouillage calme bordé d’une longue plage avec peu de commerces et cafés semblant faits de briques et de paille. Il y a une petit chantier au sud de la plage où une dizaine de marins retapent une vieux bateau de pêche en bois dans une ambiance décontractée et chaleureuse. Nous prenons une Margarita chez une femme nous rappelant Cheryl rencontrée à Bequia parce qu’elle œuvre elle aussi pour l’éducation des enfants sur sa toute petite île perdue au milieu des Grenadines. Grâce à elle nous aurons internet quelques heures à bord de Takoumi ce soir – bon, pas fameuse la connexion – comme d’hab’ quoi…Nous goûtons avec beaucoup d’optimisme les steaks du boucher de Grenade pour nous rendre à l’évidence – du bon bœuf par ici n’existe pas…la nourriture en général est bien décevante dans les Antilles jusqu’ici et nous pensions au moins pouvoir devenir végétariens – mais même les légumes sont peu goûteux et surtout peu variés. Îl doit y avoir moyen de bien manger mais je reconnais que nous ne savons pas encore cuisiner local et c’est plus difficile que de l’autre côté de l’Atlantique. Nous ne restons jamais assez longtemps quelque part pour trouver les bonnes adresses qui de toutes façons ne se trouvent pas toujours à portée d’annexe ou de pied. Si bien que notre cambuse se vide peu à peu pour la première fois depuis notre départ de France – de tous ces produits plus maîtrisés que nous avons récoltés à chaque escale en Italie, à Malte et en Espagne. Enfin!?

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Le lendemain matin, rebelote nous nous rendons au bureau des douanes censé ouvrir à 9h…a 9h30 quelqu’un arrive doucement et commence les formalités des 2 bateaux devant nous. Pendant l’attente, l’annexe en profite pour se retourner – tout simplement – moteur inclus! C’est quand même la deuxième fois qu’il prend l’eau de mer celui-là, il va falloir démonter..Nous sommes gentiment remorqués par un plaisancier anglais – étant arrivée la première sur la scène du fâcheux incident, je pense pour ma part qu’il se sent coupable parce que l’attache monstrueuse de son annexe tout aussi imposante – voisine de la notre au ponton – semble l’avoir malencontreusement soulevée… On rentre donc démonter le moteur, vider le réservoir, un peu de maintenance sur les fils, vérification de la bougie et HOP, le moteur accepte enfin de redémarrer. Pour l’instant, l’incident est géré. Nous avons perdu du temps mais ne nous résignons pas et rejoignons Union Island pour les formalités d’entrée dans les Grenadines de Saint Vincent (du Nord) en moins de 2 heures. Nous croisons même notre plaisancier anglais qui revient du bureau des douanes et nous indique le chemin. Mais notre escale à Clifton Harbour (qui n’a vraiment rien d’un Port) se révèle très coûteuse – un charlatan prénommé « Bouddha » profite de notre empressement pour nous louer une bouée 30% plus cher que sur le « marché », et comme nous sommes Samedi, les douaniers nous facturent leurs heures sup – le « overtime » depuis midi….il faut évidemment leur poser la question pour comprendre pourquoi le prix a soudainement grimpé de 50%…Qui plus est, ils prennent leur temps les douaniers…c’est peu dire, nous avons passé deux bonnes heures dans cet Aéroport International (qui n’a vraiment rien d’un aéroport, encore moins international)…
Aussi en fin d’après-midi nous retrouvons avec plaisir notre bateau mais décidons de passer la nuit dans cette baie n’ayant plus le temps de rejoindre une autre destination avant le coucher du soleil. La baie est une jolie anse très mal pavée entourée de reefs de toutes parts. Le spot semble génial pour les kite surfs que nous observons derrière la barrière de corail. Fatigués de cette journée au pas de course, nous profitons d’une agréable soirée cinéma à bord – et les Cordons bleus du boucher de Grenade sont heureusement bien meilleurs que ses steaks!

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Nous faisons le trajet pour l’île Mayreau dans la matinée et rejoignons un bateau copain à Salt Whistle Bay – au moteur vu la courte distance et nous faisons des choix parfois- à cette occasion prendre une douche sans gîter ou mettre les voiles…Le boat boy n’insiste pas pour que nous prenions une bouée cette fois et nous posons l’ancre au sud de la plage. Nous retrouvons nos amis quelques heures sur la plage « carte postale » suivi d’un dîner agréable à bord de leur ketch en ferro-ciment de 14m. Bateau étonnant!

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Entre temps, un oiseau sympa s’invite dans le cockpit et nous cohabitons quelque temps. Mais au réveil c’est une autre histoire! Les oiseaux de Hitchcock, une dizaine d’oiseaux se promène de bateau en bateau sans égard pour le genre humain. Il me semble que nous sommes loin de tout ici et qu’ils trouvent leur nourriture plus facilement en importunant les plaisanciers.

Après avoir chassé les squatteurs j’enfile mon masque et mon tuba et retrouve Jean-Luc dans l’eau pour une pêche de langoustes miraculeuse – interdite il me semble mais non moins impressionnante. Heureusement qu’Olivier dort encore…Nous nous régalerons au déjeuner avant de quitter nos amis qui remontent en Martinique. Je me suis également fait un copain à Mayreau : un boat boy qui s’appelle Jérôme Olivier qui nous explique comment ils pêchent les barracudas – par 15m de fond au large avec un fusil harpon! Mais il est temps pour nous de quitter ce joli mouillage pour les Tobago Cays, destination incontournable de notre voyage à seulement quelques miles au Nord.

Grenade, c’est de la bombe

Nous parcourons le trajet de la Martinique à Grenade comme un boulet de canon à la moyenne de 5,9 nœuds pour seulement 27 heures de navigation jusqu’à Saint Georges, le principal port de l’île ou nous arrivons de bon matin, un peu désorganisés, n’ayant pas pu contacter le port avant de prendre une première place, puis une seconde, enfin attribuée par les mariniers. C’est double peine pour Manuela dont c’est le tour de réaliser les manœuvres de port.

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Au premier abord, Port Louis Marina est superbe, ambiance luxueuse, organisée comme un village de maison traditionnelle, dans une zone arborée parcourue de multiples chemins ombragés. Chaque maison y accueille une activité, bureau du port, douanes, supérette, bar ou restaurant. Il faut même ajouter une piscine à cette liste. Clairement, la marina est conçue pour accueillir de gros yachts et leurs richissimes équipages. Nous stationnons d’ailleurs proche d’un titanesque voilier auquel il faut quatre camions citerne pour abreuver sa soif gargantuesque de diesel. Il faut croire par contre que ces palaces flottants n’ont pas besoin d’internet car le service wifi « haut débit » pour lequel nous obtenons gracieusement autant de codes d’accès que nécessaire est tout aussi anecdotique qu’ailleurs, de quoi nous arracher quelques soupirs de découragement.
L’accueil est sympathique et la capitainerie s’occupe pour nous de réserver pour le lendemain la plus dispendieuse des voitures que nous ayons louées jusque là.

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Un tel environnement suggère un minimum de savoir vivre et un garde passe régulièrement pour s’assurer que les pavillons de courtoisie sont hissés dans le bon sens, et le cas échéant demander à l’irrespectueux plaisancier d’y remédier dans les meilleurs délais … aimable mais ferme demande à laquelle nous nous dépêchons d’obtempérer. Mais quelle idée aussi d’avoir un drapeau national quasiment symétrique dont seul un détail semble-t-il pas si insignifiant que ça détermine l’orientation ?

Aux abords de la marina par contre, un peu excentrée de la capitale, c’est un peu morne plaine, ceux-ci étant destinés à la réalisation future d’une luxueuse zone résidentielle, de grands hangars abandonnés, sans doute jadis des entrepôts de pêcheurs, attendent d’être reloués. On y retrouve d’ailleurs les fameux « dollar bus » où le modèle opérationnel semble copié dans toutes les îles Atlantiques depuis Mindelo jusqu’à Béquia.

Fatigués par la nuit de navigation, nous n’allons pas plus loin ce jour là et nous dînons au bateau après avoir profité du service vente à emporter du sushi bar de la marina.

Au matin de la première journée, nous récupérons notre « pas si luxueux que ça mais chouette quand même » petit SUV de location aux portes de la marina et nous partons pour notre journée d’expédition dans les terres.
Alors certes, ils roulent à gauche. Mais ce n’est pas le pire de la « route » grenadine. Non, le véritable problème de circulation dans l’île est un cruel manque de signalisation, au point que nous nous égarons systématiquement tout au long de la journée. Même les cartes routières indiquent des routes qui n’existent pas.
Et c’est ainsi que nous atteignons notre premier objectif après une heure et demi de conduite, de nombreux arrêts pour demander notre chemin et un demi tour dans la montagne. Pour un site situé à 20 minutes du port, c’est sans doute un record… Mais au moins, nous pouvons prétendre avoir très sérieusement explorés l’arrière pays et avoir rencontrés plusieurs habitants tous accueillants, allant même jusqu’à nous remercier de visiter leur île et leurs villages alors que c’est nous qui avons besoin de leur aide.

Heureusement, nos efforts sont très largement récompensés, le site de « Annandale falls » est superbe. Cette petite cascade nichée au fond d’un petit parc naturel aménagé est un souffle de fraîcheur auquel nous nous abandonnons avec délectation dans un bain d’eau douce.

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Pour l’étape suivante, c’est toujours l’eau douce qui nous attire, et le parc de « Great Lake » … Mais nous devons souffrir une ultime avanie avant d’y parvenir. A un mile du but, à l’occasion de l’arrêt à un poste d’observation de singes, la vilaine voiture refuse de démarrer. Nous sommes dépannés en moins d’une heure, mais c’est long une heure au milieu de nul part … plus ou moins à l’heure du déjeuner.

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Mais la vraie déceptions de cette pause est l’absence des singes « Mona monkey » … Peut-être les locaux les ont-ils tous dévorés ? Car s’il est quelque chose que la misère ne génère pas ici, c’est la faim. L’île généreuse et abondante pourvoyant aux besoins des habitants que l’on croise souvent machette en main activés ici ou là à la cueillette de tel ou tel fruits ou légume sauvage … Alors ? Les singes se méfieraient-ils des hommes ? Si oui, c’est à raison car nous en avons confirmation, ils en mangent aussi … d’après le panneau devant lequel nous sommes en panne.

Une fois équipé d’un « booster » (genre de batterie de secours portable), nous repartons pour le « Great Lake » où peu de locaux se baignent craignant la légende d’une profondeur incommensurable. Par contre, l’endroit est joli et c’est l’occasion pour nous de nous enfoncer dans la jungle en suivant un sentier de plus en plus abandonné et de plus en plus boueux … oui, oui, boueux, il faut bien une touche d’Angleterre dans cette histoire. J’en profite pour rappeler que cette année ont eu lieu les célébrations de la 42eme année d’indépendance ? Pourquoi 42 et non pas 40 ou 45 ? Je n’en sais rien, peut-être fêtent-ils cet événement chaque année ? En tout cas, toute l’île est parée des couleurs de Grenade. Bords des routes, rues de villages, bar et maisons sont peints en vert, rouge et jaune, donnant un air de fête à tout notre périple.

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Périple que nous poursuivons jusqu’au soir sans chercher à trop savoir où nous allons …

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Ce n’est qu’au coucher du soleil que nous nous arrêtons au bord de la route pour profiter face à la mer d’une bière bien méritée. Nous y rencontrons Kerensky, natif de l’île et content d’y habiter comme beaucoup de ces compatriotes. Il vient a peine d’ouvrir son commerce quelques jours plus tôt et nous sommes ses premiers touristes ! C’est peut-être pour ça que nous avons quand même droit à une bière alors qu’il n’en vends vraisemblablement pas et qu’il est obligé d’aller les chercher chez lui, dans son propre réfrigérateur personnel. A la fin, nous proposerons d’accompagner Sally, sa compagne, à son travail. Dommage que nous l’ayons déposée avec un bon quart d’heure de retard a l’hôpital où elle est infirmière …

De retour à St-Georges, sur le chemin du restaurant conseillé par les guides, nous auront une discussion avec le gardien du yacht club voisin auquel nous avons, une fois encore, demandé notre chemin. Il a une explication fort convaincante au sujet de la sécurité qui semble régner sur l’île, les actes de délinquances sont rarement anonymes sur une île où tout le monde se connaît peu ou prou de visu. D’ailleurs, il n’a connu aucun souci depuis les quatre années qu’il occupe ce poste.

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Notre visite de l’île étant terminée, nous partons des le lendemain matin pour visiter Prickly Bay, au sud de l’île, où après une petite navigation tranquille, nous prenons une bouée au milieu de ce qui semble être le second pôle maritime de Grenade. La baie, bordée d’hôtels et de belles résidences, est accueillante mais loin de déborder de l’activité que l’on nous avait suggérée. Un complexe hôtelier s’occupe d’animer une petite place avec Tikki-bar, restaurant terrasse et podium de concert quand au fond de la baie se trouve un chantier et un shipchandler. A noter, c’est important pour plus tard, la présence d’une boucherie « française » derrière la place.

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En fait d’animation, il y en a bel et bien à Prickly Bay, le soir même de notre arrivée se tiens un super bingo sur la place dont le gros lot n’est ni plus ni moins qu’une … vache, complète et vivante, sur pied quoi. Imagineriez vous gagner une vache au bingo de l’hôtel où vous passez vos vacances ? Et bien ici, c’est possible.
Du coup, nous ne préférons pas tenter le diable et plutôt que de gagner la vache, nous trouvons un petit bar sympa où les plats sont servis dans le jardin pour le dîner « chez Timber », mais côté bar, pas cantine …

De toute façon, de la vache, il est prévu d’en manger le lendemain soir… Sur la place du bingo est organisé un barbecue « Grill it yourself »… En fait, le concept est simple, en premier, acheter sa viande chez le boucher et venir la cuire sur un barbecue en self service au restaurant qui trouve son compte en fournissant boissons et accompagnements.
C’est donc une pure activité de « Liming », qui en bon caribéen anglophone signifie « Hang out and Socialize », soit, « Sortir et Rencontrer des gens ».
Le concept est vraiment sympa, mais il n’y a pas foule cette semaine et les efforts du musicien/chanteur/animateur ne suffirons pas a faire décoller l’ambiance. Il faut dire qu’il dédie très longuement chaque morceau à une de ses connaissances ou un artiste décédé.

La rencontre avec le boucher est plus « rentable » en terme de rencontre, il s’agit d’un couple de français qui ont ouvert la boucherie depuis 8 mois, Il nous semble qu’une petite communauté française est installées ici au sud de Grenade et globalement, ils semblent heureux de leur sort (taxes à 20% et rien d’autre), nous confirment que les grenadins ne meurent pas de faim, se servent dans la nature ou peuvent gagner 10 $ par-ci par-là en proposant de travailler chez les commerçants par exemple. A peine font-ils état de la lenteur générale (ce sont les Antilles quand même) et à leurs dires, la population de Grenade est très gentille et essaie de bien faire avec sérieux.

Somme toute, comme nous rentrons tôt et que nous avons dédiés l’après-midi à l’informatique grâce à un improbable internet de qualité correcte, la journée aura été reposante avant notre départ le lendemains matin.

Seul bémol de la journée, notre moteur d’annexe commence à faire quelques caprices. Qu’importe, nous les subissons dans la joie et la bonne humeur, insouciants de « l’enquiquinement » que nous réserve cette mécanique pour les jours suivants.

Mon île, paradis entre terre et ciel

Enfin saufs bien amarrés au Port du Marin, Amandine se met en quête d’une voiture de location pour que nous fassions un peu de tourisme. Après une vingtaine de coup de fils à TOUTES les agences de la Martininique, nous en réservons une à l’aéroport du Lamentin, la seule qu’il reste sur toute l’île!

Top départ à 18h en taxi (cher) pour aller chercher la très prisée Clio réservée. Arrivés à l’agence nous signons le contrat de location d’une Twingo mais arrivés au parking c’est finalement une Micra qui nous est octroyée…C’est pas grave, c’est comme ça en Martinique la location de voitures. Et cela nous a quand même pris 3 bonnes heures!

Le premier jour, passé les corvées habituelles de vie au port, linge, poste, internet au café l’Annexe…nous allons à la plage et au village de la Presqu’île de Sainte Anne. Nous faisons un petit détour par le Cap Chevalier afin de réserver un déjeuner « Chez Gracieuse » réputée pour sa langouste.

Un peu plus loin, la plage est bondée et nous trouvons un semblant de place au milieu des touristes et des cocotiers – voilà aussi pourquoi je préfère le bateau! En discutant avec les artisans de la plage, Amandine et moi apprenons sans surprise que tous les produits estampillés Martinique sont fabriqués à Bali qui monopolise le marché. Un peu décevant quand même. A croire que seul le punch coco et les boudins sont authentiques en Martinique aussi nous nous consolons en prenant l’apéritif en regardant le coucher de soleil à Sainte Anne.

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Motivés par notre toute nouvelle autonomie, le lendemain nous partons en direction de Nord Atlantique, l’extrémité Nord-Est de l’île. La route n’est pourtant pas longue mais encombrée et sinueuse au milieu de la jungle tropicale aussi nous n’atteindrons que le Centre et un tout petit bout du Nord Atlantique durant une journée bien remplie.

Nous commençons par nous arrêter à Vauclin pour voir le village de pêcheurs.

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Les pêcheurs nous apprennent des tas de choses. Par exemple, ils n’ont eu le droit de ramasser des oursins blancs (comestibles) que deux fois 6h depuis le début de l’année. En effet, les autorités contrôlent régulièrement les oursins pour déterminer les périodes de pêche. Et à en croire le récit de nos amis, c’est parce qu’ils peuvent être toxiques et rendre désagréablement malade toute une nuit….Je découvre également le poisson chirurgien de la même famille que le Marlin qui « donne beaucoup de tonus » d’après une habitant:

Les langoustes sont vendues 25 euros le kilo en ce moment mais les pêcheurs nous racontent qu’elles sont principalement réservées aux restaurants alors qu’il y a un mois , ils étaient obligés de les stocker tellement ils en ramassaient. La demande grimpe avec l’arrivée des touristes depuis. A part les làgoustes nous repérons des araignées, pas mal de murènes, des bourses et des vivaneaux au marché en bord de mer.

Ensuite nous nous promenons sur la belle plage de la Pointe Faula. Cette ballade nous offre une vue de rêve les pieds dans l’eau turquoise sur fonds de sable immaculé…

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Après moultes tergiversations nous nous arrêtons déjeuner au François, village sans intérêt et franchement laid…repus néanmoins le reste de l’après-midi est consacré à la découverte de l’Habitation Clément. Cette « habitation » regroupe la plantation de canne à sucre, la rhumerie (celle-ci n’est plus « fumante » c’est à dire que la distillation ne s’y fait plus aujourd’hui mais se visite comme un musée) et une maison créole d’époque (XVIIIème siècle). L’habitation Clément est très belle et entièrement ouverte vers l’extérieur culminant sur tout le domaine. Nous découvrons entre autres le système astucieux de volets des maisons créoles qui se passent ainsi de fenêtres. La plantation est parsemée de plantes et arbres tropicaux de toute la région des Antilles et d’Amérique du Sud. Et enfin, la fin de la visite est organisée en open bar nous permettant de déguster des ti’punchs et de vieux Rhums presque comparables à de vieux cognacs, sans vouloir offenser nos lecteurs connaisseurs.

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Dimanche arrive et nous avons réservé Chez Gracieuse au Cap Chevalier. Nous nous faisons une joie tant les témoignages sont unanimes sur la qualité de ce restaurant fréquentė par beaucoup de locaux. Mais nous sommes le 14 Février et l’établissement nous a concocté un menu de Saint-Valentin déterminé à séparer tous les couples! Bilan, trois heures d’attente, service désagréable et repas froid à un prix déraisonnable! Nous partons sans manger de dessert, notre choix de toutes façons épuisé en milieu d’après-midi….expérience que nous ne renouvellerons pas!!! Heureusement il y a le service sympathique de l’Annexe pour nous requinquer le soir-même où nous assistons à un concert « made in Martinique » :

Le lendemain nous repartons vers le Nord Caraïbe en traversant le village Saint Pierre. Avant, nous nous arrêtons pique-niquer sur la plage devant les cases créoles du Carbet – désuet. Nous reviendrons par l’intérieur en nous arrêtant au Domaine d’Emeraude en pleine forêt tropicale humide et à la cascade du Saut du Gendarme.

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Notre dernière journée avec Amandine nous permet de finir de découvrir les Anses d’Arlet que nous avions tant appréciées avec Takoumi. Le bourg de petite anse, notamment se montre fort sympathique, même si finalement, nous lui préférons Grande Anse pour le déjeuner et la baignade. Amandine a tout juste le temps de se dessaler, remplir son énorme sac curieusement moins rempli malgré les bouteilles de Rhum achetées chez Clément…et repartir prendre l’avion. Voilà, les vacances sont finies mais nous nous reverrons bientôt!

 

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