Le voyage de Takoumi

Saison 3

Archives par auteur: Olivier

Les élucubrations d’Olivier

30 déc.

L’Atlantique comme le saut à l’élastique. On débranche son cerveau et on saute.
Nous sommes partis par beau temps et bon vent. GV 2 ris et génois partiel.
Mais une fois au centre de la passe entre Sao Vincente et San Antao, on s’est fait surprendre par le couloir d’accélération du vent dans lequel nous pensions déjà être… Rafales à 40 nœuds… On affale la GV vite fait bien fait et on enroule encore un peu de génois…. Ça nous rappelle à notre bon souvenir qu’on ne parts pas pour déjeuner aux îles.
Après un bon moment, tout est réglé propre… Toujours autant de vent.
Je m’accorde une sieste, interrompue quelques dizaines de minutes plus tard par …. Une vraie pétole, d’un coup d’un seul…
Certes, il reste un peu de vent, mais il viens du nord ouest …. On avance donc au près, c’est original pour une croisière dans les alizés …
Mais le vent faiblit encore et le génois bat, rague et se déchire sur la barre de flèche, elle commence bien cette transat…. Nous avons encore le choix… Retourner a Mindelo ? Je ne pense pas y trouver un bon voilier… Réparer ? Nous avons ce qu’il faut à bord… Aller se mètre au mouillage de San Antao pour réparer au calme ? … Finalement, nous ne quittons pas notre route réparons sur place la déchirure de 25 cm avec adhésif magique et speedy stitcher … Beau travail, long et pas facile, mais résultat honorable… Nous n’aurions pas beaucoup mieux fait au port finalement.
Mais réparer une voile, c’est bien, mais ça ne fait pas revenir le vent dont les rares frémissements viennent du sud-est maintenant, de plus en plus improbable …
On essai tout pour ne pas allumer le moteur ni abîmer notre réparation, dérive face au vent, arrière aux vagues, dans la bonne direction… Rien. N’y fait, finalement, on remet le moteur pour 1 heure, nous verrons bien !

31 déc
La première nuit est passée sans douleur. Beaucoup de vent finalement et des vagues qui, parfois, déferlent sur la coque selon un angle malvenu.
La lune nous accompagne cette fois, elle apparaît vers une heure du matin pour éclairer une belle nuit sans nuages.
La journée, génois déroulé est plus efficace, mais les vagues restent impressionnantes quand même. Et puis encore une fois, qu’est ce que c’est désert la mer …
Nous ouvrons une bouteille de vin blanc des Canaries offerte par Tota pour le denier apéro de l’année et le dîner du réveillon. Nous profitons de cette occasion pour exploser la bombe de confettis, trompette, déguisement et boules de papier apportée à bords par Myriam et Stéphane avant notre départ…
Le dîner est donc largement amélioré du quotidien, foie gras sur toast, chapon au champignon. Par contre rien d’exceptionnel n’est prévu pour le confort et la praticabilité de la table. Le dîner de réveillon du nouvel an est aussi difficile à dompter que n’importe quel autre. Peut être un peu plus même, dans la mesure où nous avons essayé d’utiliser des assiettes plates que nous trouvons bien plus jolies 😉 Mauvais plan pour un plat en sauce … le chapon sera donc finalement servi dans des assiettes à soupe en plastique 😉
La nuit est un poil plus calme que la précédente, il ne fait aucun doute que nous commençons à nous y faire en fait.

1 Jan
Magnifique soleil pour ce jour de l’an et des confettis en forme de cœur épars dans le cockpit 😉 On va voir combien de temps ils résistent 😉
Quelques Sms de Noël nous apporte un bon soutiens et des encouragements.
Donc « on remet les watts » – on déroule le génois en grand en fait – et c’est repartis.
Nous allons même jusqu’à tester notre générateur pour recharger les batteries… Bon, la première mise en œuvre est fastidieuse, il y a de l’essence, mais pas assez en fait, et le roulis fini toujours par désamorcer l’arrivée d’essence. Ensuite, des que nous branchons le générateur a la prise de bords, il part en « vrille », ou plutôt en surcharge. La solution sera de brancher directement le chargeur au générateur, mais quel branchement stupide au sein du bateau peut bien provoquer cette surcharge ? Je préfère penser que notre rallonge est si « pourrie » qu’elle génère une forte résistance rien qu’en existant… Ou peut-être ai je inverser la polarité des fils en montant mon adaptateur maison ? Ce serait curieux, depuis toute prise de quai, la polarité n’a aucune importance normalement… Bon je verrais bien un jour si j’ai la possibilité de faire des tests… En même temps, nous ne sommes pas pressés de retenter l’expérience, l’engin fait un boucan du diable et rends immédiatement tous points du bateau impropre à la vie humaine … Et pour pas grand chose en plus, en une heure, la charge est faible … Le « bidule a bruit » sera donc réservé à un usage de secours … Ou peut-être pour faire fuir des voisins au mouillage ?
Dans le même temps, la préparation du déjeuner nous réserve un très, mais vraiment très, vilaine surprise … Le pilote épanche son huile sur l’égouttoir à vaisselle 🙁 Sans pilote, c’est cuit pour la traversée idyllique, déjà que les vagues nous font la misère, alors si nous devons barrer en plus de ça…
Le déjeuner est donc expédié pour laisser place à la recherche d’une hypothétique documentation qui nous ne retrouvons pas et qui n’a peut-être jamais existé, dommage, j’aurai au moins aimé savoir à quoi peut bien servir cette huile des ce mécanisme. Nous nous retournons donc directement vers l’objet de nos craintes pour l’ausculter et la fuite semble provenir d’un écrou borgne qui doit sans doute maintenir un axe à l’intérieur du corps en métal. Dans un premier temps, resserrer l’écrou nous donne de l’espoir et une bonne heure de relative quiétude en attendant une ultime vérification qui révèle l’inefficacité de la manœuvre… Qu’à cela ne tienne, le but est de permettre au pilote de conserver l’huile qui lui reste et dont nous ne comprenons toujours pas l’usage, alors ainsi soit-il et nous nous « risquons » à utiliser du sikaflex pour circonscrire l’hémorragie sous une copieuse et honteuse couche de « produit du diable » qui, je le rappelle présente avant tout l’extraordinaire faculté de se coller partout sauf où tu le prévois. Heureusement, notre désormais solide expérience de ce joint-colle nous permet de nous tirer honorablement de cette tâche. Reste à savoir qui de l’huile ou du sikaflex aura le dernier mot. A l’heure tardive ou j’écris ces lignes, il semble que l’affreuse pâte blanche ai pris le dessus sur l’insidieuse huile fine. C’est déjà ça de pris.
Entre temps, il a aussi fallu s’occuper de l’alternateur d’arbre, soit disant contrôlé à Palma de Majorque, ce dernier fait lui aussi sa petite crise. Mais là, c’est plus simple, le montage subit de telle contrainte qu’il semble se déformer a l’usage, il nous faudra contrôler régulièrement son attache pour conserver une tension « d’usage » à la courroie. On a eu un peu de chance, au début, je pensais que l’alternateur lui même se déformais. C’est peut-être vrais, mais temps qu’il suffit de retendre la fixation autant qu’il est possible, moi, ça me va.
Et voilà terminée les péripéties mécanique de la journée. Mais comme on est en manque de veine en ce premier de l’an, notre repos pourtant bien mérité est méchamment mis à mal par une soudaine montée en force du vent et des vagues associés à l’apparition de menaçants nuages sombres qui nous prédisent une nuit noire ou presque, ainsi qu’un dîner agité.
A ce moment là, je me pose la question de savoir si notre transat est une transat « normale » jusque là. Et si c’est bien le cas, ce qui peux pousser autant de gens à revivre cette expérience plus d’une fois dans leur vie…
Et a l’heure tardive ou j’écris ces dernières lignes, bien qu’un calme relatif soit revenu, il s’accompagne encore de quelques rafales, histoire de nous souvenir s’il était possible de l’oublier « qu’on est pas en vacances ici …  »

2 Jan
Super journée, beau temps, bonne température, vent soutenu et vagues sinon raisonnables au moins praticables.
Le pilote va bien, il ne présente pas de signe de fatigue et l’odieux plâtrage au Sikaflex a arrêté l’hémorragie. Le générateur d’arbre génère du tonnerre 😉
Dommage que la nuit qui suit soit aussi chaotique. Des la nuit tombée, le vent qui se renforce, je veux bien, mais les vagues qui vont avec, je n’en veux pas, merci bien.

3 Jan
Encore une superbe journée hormis quelques nuages en matinée, juste la reprise de la fuite du pilote, encore du Sika, et encore quelques fuites. Mais cela semble négligeable maintenant … À surveiller de près.
Par contre, encore un début de nuit difficile et agité. Pourtant, moins de vent que notre ordinaire, mais les vagues … Ah, les vagues !
Et puis, au réveil d’un quart de repos, c’est la guerre dans le cockpit, plus de 30 nœuds, génois enroulé suffisamment pour être comparé au top d’un bikini tropezien, la situation demeure chaotique. « Y a pas l’choix », les yeux et l’esprit encore voilés par les brumes du sommeil, l’affalage sauvage de l’artimon rends immédiatement sa sérénité à l’embarcation … Par contre, « on se traine », mais confortablement.

4 Jan
Bon, nous ne nous sommes pas traîné confortablement bien longtemps et la nuit se révèle aussi agitée que les autres. Du coup, au réveil, un net déficit de sommeil, que j’entreprends d’aggraver aussi sec par une tentative, sans réussite, de mise en place d’un ris pour l’artimon. Le déjeuner nous trouve exténués.
Dans l’après midi, nous finissons par trouver un équilibre du tonnerre pour le génois seul un peu enroule mais pas trop. Nous en serons gratifiés d’une pointe de vitesse à presque 12 nœuds, et dans un confort acceptable.
Mais la nuit s’annonce, et comme à notre habitude, nous réduisons encore pour éviter d’être surpris. Bien nous en prends, car comme à son habitude, le vent redouble d’effort une fois le soleil couché … Et c’est encore une nuit de folle « cavalcade » qui se présente avec des rafales à pas moins de 30 nœuds apparents, soit presque 40 nœuds de vent réel … Un vrai rodéo où boire un café sans le renverser est une gageure.

5 Jan
J’ai pris la météo aujourd’hui, le rodéo va bientôt cesser … Mais la belle vélocité aussi. Pas grave, nous avons le temps et un peu de confort ne nous fera pas de mal.
Est prévu ces prochains jours:
– Une première accalmie demain soir mercredi, le vent moyen passera de 20 nœuds (tu parle, 25-30 oui) a 15
– Samedi et dimanche par contre, c’est pétole ou presque. Notre moyenne va en prendre un sale coup.

6 Jan
A l’usage, c’est dés le matin que le vent et les vagues se calment. Dans un premier temps, cela nous réconforte et les conditions de vie s’améliorent. Manue va pouvoir pêcher un superbe poisson qui constituera notre dîner.
Par contre, nous nous rendons compte assez vite que cet adoucissement va déjà porter un coup sérieux à notre capacité à arriver avant nos meilleures prévisions établies sur les performances records de ces derniers jours. Maintenant, je redoute vraiment la pétole prévue ce weekend end. Nous verrons bien.

Entre le 6 et le 7 Jan
A 07h50 ce 7 janvier 2016, nous avons franchi le méridien au centre de notre traversée.
Désormais, la distance au but devient plus faible que la distance à l’origine.
À définir si à cet instant précis, il ne reste à parcourir que la moitié où si la moitie a déjà été parcourue 😉
Dans tous les cas, nous n’avons jamais été plus loin de toute terre qu’à ce moment là !

7 Jan
Jour de calme, nuit de « grains », comme d’hab’ quoi.

8 Jan
Belle journée pour notre traversée, bien que très chargée en formations nuageuses. Et encore une fois, la nuit se révèle chahutée.
Grande nouveauté, cette fois, nous avons conservé la grand voile à deux ris plutôt que le génois. Dans cette nuit noire cette configuration est loin d’être performante, mais le confort est meilleur et la stabilité globale grandement améliorée. Et surtout quel confort de ne pas avoir à se préoccuper de l’absence de vent grâce à la retenue de bôme installée, ni du risque d’empennage grâce au « mode vent » du pilote automatique.
Bon maintenant, il nous reste à trouver quelque chose contre la pluie 😉 La veste de quart, c’est top, mais les températures sont douces ici et c’est dommage de s’enfermer dans un vêtement aussi chaud.
Un seul bémol … Mais de taille, nous ne nous dirigeons pas vraiment la ou nous devrions… « La faute aux grains » qui génère en leurs sein une rotation des vents qui ne nous est vraiment pas favorable.

9 Jan
Peu à peu, le calme s’invite à notre navigation. La mer est encore un peu agitée, mais les soubresauts du bateau sont de moins en moins gênants. Et puis, nous avançons encore bien malgré la chute de vent annoncée.
Nous sommes toutefois soucieux de notre capacité à continuer à un rythme correct car la météo que nous avons consultée aujourd’hui prédit deux jours de très grand calme dimanche et lundi. Enfin, nous verrons bien.

10 Jan
C’est tout vu. Si cette journée s’est déroulée sous un ciel superbe et un très chaud soleil, malgré un temps de demoiselle, nous avions quand même de quoi avancer sinon en fanfare, au moins convenablement.
Pour moi, l’après midi est à l’établissement du record de siestes de la traversée. Elles ne sont entrecoupées que par quelques bricolages.
Entre autres, un nouveau collage a la super glue bon marché du bol en verre de la cafetière Bodum que j’ai brisé avant hier et que Manue a cassé de nouveau hier soir. Cette séance de collage est une presque réussite, aucune nouvelle tâche de colle à côté et aucune nouvelle coupure aux mains c’est au moins deux choses de mieux que la première tentative;-), à défaut d’avoir recollé les morceaux aussi proprement ;-(. Bon, nous sommes d’accord, la colle cyano ne va pas donner de résultats extraordinaires sur le verre (pour peu que ce soit bien du verre, je trouve la matière, comment dire … curieuse), mais je n’en attends qu’une résistance de quelques jours, histoire de terminer la traversée.
C’est au crépuscule, alors qu’une relative fraîcheur nous sort de la torpeur de notre lascive journée, que la pétole annoncée nous cueille au dépourvu. Une telle absence de vent n’était prévue que le lendemain !
Nous avançons donc au moteur, dans la nuit, sur une mer d’huile. Surprenante condition de la surface de l’Atlantique pour nous qui avons connus au début de la traversée des montagnes liquides qui déferlaient plus haut que nos têtes.
Pour le coup, c’est une torture d’avancer au moteur, nous aimerions tellement profiter de la quiétude de cette période de calme plat … mais nous laisser dériver deux jours ne nous tente pas plus que ça car la zone de haute pression pourrait s’éterniser sur place et nous de même, jusqu’à ce que vienne nous cueillir la perturbation qui devrait venir du nord avec son cortège de grains, de pluies et de coup de vent dans un environnement nuageux. Nous choisissons donc de tracer notre route au travers de cette bulle de haute pression avec l’espoir d’en sortir plus vite que nous y sommes entrés et de trouver de l’autre côté une nouvelle dynamique de vents favorables.

Dans la nuit du 10 au 11 Jan
Péripétie ultime pour cette journée du 10, quelques dizaines de minutes avant la fin de mon quart, le pilote automatique accuse un sérieux coup de pompe, puis reprends son travail. Ce n’est qu’au début du quart de Manue qu’il se décide à abandonner son poste sans même un dernier râle …
Bon, nous ne sommes plus qu’à 600 milles du but plus ou moins, la situation est beaucoup moins critique que s’il avait lâché au début du trajet. Nous pouvons barrer sur cette distance, nous arriverions lessivés, courbaturés sans aucun doute avec les yeux rouges de fatigue, certes, mais nous arriverions.
Nous préférons quand même lui/nous donner immédiatement une chance et nous rendons séance tenante au chevet du malade, sur le coup de 4h du matin UTC soit peu ou prou au milieu de la nuit.
Pas de température, l’hémorragie d’huile n’est plus qu’un souvenir que seul l’odieux plâtre de Sika révèle, aucun bruit mécanique, donc rien n’explique ce brutal abandon de poste …
Dans le doute, et bien que les symptômes soient différents, nous entreprenons de changer la pièce électrique qui avait déjà fait défaut en Sicile. Le choix est hasardeux, comme un diagnostic de « Dr House », mais c’est de toute façon le seul traitement pour lequel nous disposons d’une prothèse de rechange.
Heureusement, je commence a bien connaître les entrailles de la bête et en moins de 15 minutes chrono, le patient est ouvert, opéré et refermé. Plus rapide que l’opération d’un furoncle dans « Greys Anatomy » … Et ça marche !
Immédiatement après son réveil, le pilote est remis au travaux forcés, peut-être pas à perpert’, mais il doit nous donner encore quelques jours de services avant de pouvoir être sérieusement révisé.
Du coup, une pièce qui tiens moins de 6 mois justifie pleinement les deux de rechanges que le « réparateur » nous avait vendues en plus de celle remplacée. Mais 6 mois de durée effective, je trouve ça court pour une pièce que l’on trouve dans toutes les automobiles et dont personne n’entends jamais parler …

11 Jan
Superbe journée, soleil brûlant, ciel bleu et calme plat. Ce ne sera pas une bonne journée pour notre moyenne, mais là n’est pas le sujet du jour.
Car aujourd’hui, nous prenons un bain de mer au beau milieux de l’Atlantique … Expérience « surréaliste » s’il en est, j’avais bien peur que les conditions ne fussent réunies avant la fin de la traversée et c’est quelque chose que j’avais tant envie de faire que nous ne boudons pas notre bonheur.
Cette journée magique est comble pour Manuela quand elle pêche une nouvelle dorade coryphène de belle taille après 2 jours à ne remonter que des algues. Voilà une pêche que j’apprécie aussi, car la totalité de la manœuvre (pêche, remontée, nettoyage du poisson et découpage des filets) s’est déroulée pendant ma sieste 😉

12 Jan
Pas grand chose à dire de cette morne journée où la grisaille d’un ciel nuageux occulte le soleil et sa chaleur.
Par contre, la soirée et une bonne partie de la nuit est sous le sceau de l’équilibre et des performances sous voiles. Quel plaisir de ressentir la puissance et la douceur dans chaque accélération du bateau qui, travers au vent et à une douce houle, évolue dans un ratio de 6 nds de vitesse pour 11 à 12 nds de vent.
C’est au moment précis où Manue prends son quart que le vent monte sous d’invisibles nuages cachés par la nuit noire. Les performances sont toujours au rendez vous, mais l’augmentation des forces en jeux instille l’inquiétude et dénie les sentiments de confiance et de sérénité de mise jusque là.

13 Jan
C’est un fait que la nature même de ce que nous sommes en train de vivre nous interdit de considérer un jour comme « banal » … Il ne se passe pourtant pas grand chose aujourd’hui.
Je sais que nous sommes encore « loin » de notre destination, mais nous ne pouvons réprimer un sentiment de « nous arrivons bientôt ». Peut-être que 2/3 jours paraissent être une durée « humainement acceptable » au regard des 14 derniers jours ? Ou encore cette impression est-elle renforcée par la lecture des cartes électroniques qui peu à peu nous permettent de distinguer de plus en plus de détails des îles sur le même écran que notre position ? N’est-ce pas aussi le fait que suivre un bon cap a plus d’importance qu’il y a quelques jours ?
Quoi qu’il en soit, je me suis surpris une ou deux fois à réprimer une pensée ou une autre en fonction du vieil adage qui veut que rien ne soit acquis tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie …
Il va pourtant bien falloir réfléchir à ce que nous allons faire ensuite … Mais dors et déjà, nous aspirons surtout à profiter d’une ou plusieurs siestes géantes !

14 Jan
Une fois de plus, une journée ni très confortable, ni très performante. Selon la météo, c’est demain que nous devrions accélérer pour une dernière portion que nous espérons … en ligne droite, ce qui n’est jamais une évidence.
Et en fait, c’est en pleine nuit que l’accélération survient, comme souvent, au début du quart de Manuela vers 4 heure du matin. Les performances et le confort s’améliorent quelque peu avec la vitesse, mais quelques gouttes de pluie s’invitent à la fête. C’est dommage parce que les plus de 26 nds de vent au portant seraient grisants s’ils s’accompagnaient d’un fond de l’air chaud et sec. En général, j’aime bien lire depuis le cockpit, mais la, c’est un peu casse pieds de ne sortir du carré que pour une trilogie qui peine à se renouveler « tour de veille / pluie / clope ».
Encore aujourd’hui, j’essaie, sans grande réussite, de repousser les pensées liées à l’arrivée, sans doute après demain. Et une nouvelle idée, que je peine à ignorer, viens de faire irruption, à partir de quand verrons nous les premiers signes de la terre ? Au soir ? Dans la nuit ? Ou bien seulement au matin ?
Et immédiatement d’y associer l’image imaginée et curieusement divertissante d’une vignette de bande dessinée représentant la vigie numide des pirates d’Asterix le Gaulois dans son baquet criant dans sa bulle « Te’we, Te’we, je vois la Te’we » !

15 Jan
La journée est plutôt calme, nous n’avons même pas daigner renvoyer le ris pris la nuit passée. Non pas que le vent soit fort, mais nous n’avons pas cherchés à aller plus vite que ça. Peut-être une sorte d’accord tacite ou inavoué pour ne pas arriver trop vite … En même temps, il est vrais que nous ne souhaitons pas approcher l’île de nuit.
Cette nuit d’ailleurs qui nous réserve une ultime série de pluies légères et un cap mauvais comme il n’est pas permis, comme pour nous rappeler que même si nous l’avons franchi, c’est l’océan qui commande ici.
Puisqu’il s’agit sans doute de la dernière nuit de notre traversée, Il y a un peu de stress a l’approche des terres que nous ne distinguons toujours pas. J’espère être éveillé quand les côtes de la Martinique se révéleront à nos yeux.

16 Jan
Cette fois ça, nous y sommes … A mon réveil, nous voyons la terre, où plutôt, ses lumières car nous sommes encore en pleine nuit.
Mais comme de bien entendu, rien n’est jamais facile ou acquis en mer, et c’est une multitude grains qui nous accueillent. « Et bien, comment dire ? Vous êtes certains qu’il fait beau temps en Martinique ? ». Même quand Manue va se coucher, ils ne disparaissent pas, ce qui est étonnant car depuis quelques nuits, elle a une « poisse météo » quasi divine et je m’étais habitué à ce que le mauvais temps lui soit réservé 😉
Bah, ce n’est pas bien grave, bien moins en tout cas que la barrière d’orages qui nous avait interdit l’accès direct à Stromboli. Alors, restons zen, sans chercher la performance et en restant aussi éloigné de la côte qu’il est raisonnable, avec l’aide du vent qui balaie les nuages, nous parvenons à nous faufiler au moins entre les plus gros qui se retrouvent entre l’île et nous.
Enfin, peu à peu, le jour dévoile les pentes verdoyantes de la Martinique et rends notre arrivée imminente de plus en plus « palpable ».
Arrivée que nous avons finalement prévue au mouillage, et non au port. Pour éviter le stress, la foule et les inévitables errements d’un port surcharge.
Bien entendu, cela ne sera pas sans une ultime péripétie. Au hasard d’une manœuvre de pont imprévue, Manue en profite pour aller prendre un bain de mer … Toute habillée qui plus est. Elle est vraiment incorrigible 😉 Je dois reconnaître que, de là où je l’observe, la cabriole par dessus le garde fou est belle, comme une artiste de cirque aurait soignée sa sortie. Heureusement, les conditions sont calme à l’abri de la pointe Salines et de L’Islet Cabri et notre vitesse est faible. J’ai donc le temps de lui jeter la bouée de sauvetage et le feux a retournement. Le reste s’enchaîne presque naturellement, large de mi tour, mise à la cape au vent de la naufragée, déploiement de la plateforme de bain et de l’échelle. Il faudra quand même deux tentatives pour récupérer à bord une Manuela toute mouillée 😉 et pas plus traumatisée que ça.

Quelques dizaines de minutes plus tard, les manœuvres de mouillage marquent la fin de la grande traversée.

Retour à La Ligne

Le retour à « La Linea » est dur dur. Nous sommes mal préparés pour les courses et l’aventure tourne à la foirade. Nous decidons de reporter notre depart d’une journée et d’étendre la location de voiture d’autant. Histoire de faire les choses bien.

Et aussi de profiter de Delphine, Jean-Camille et Mathis qui eux partent dés le lendemain pour les Canaries sur leur catamaran Kalisea, accompagnés pour l’occasion de deux sympathiques bateau-stoppers belges Bino et Charlie.
Nous avions rencontré Jean-Camille au cour du stage « mécanique » et avions visite son bateau encore en construction. Nous les avions croisé de peu (une trentaine de mètres) à Syracuse quand nous ne l’avions reconnu qu’au moment où ils levaient l’ancre. Du coup cela faisait plaisir de le retrouver là et de faire la connaissance de Delphine. Nos programmes sont assez différents, mais les questions que chacun se pose pour preparer ce type de voyage semblent universelle. Avec un peu de chance, nous pourrons retourner l’invitation aux Canaries.

Le lendemain, les courses sont rondement menées et en profitons même pour ajouter du bricolage et des vêtements. Pour l’équipement nautique, il faudra repasser quand il y aura un shipchandlers à la marina (pas pour demain donc).

La veille de notre départ tant espéré est une douche froide, au propre comme au figuré, la fenêtre météo vers les Canaries se referme devant nous et nous devons retarder notre départ de plusieurs jours … encore.
Nous mettons ce délais supplémentaire à profit pour accomplir une étape semble-t-il indispensable de nos visites, « les urgences » … Mais cette fois, c’est Manue qui s’y colle, ou plutôt son oreille devrais-je dire car l’exceptionnel climat de la ville a provoqué et entretenu une otite carabinée. Et paf, trois jours bonus, le temps d’être assuré que cela n’empirera pas pendant les 5 jours de traversée et laisser passer un gros coup de vent.
Comme nous avons terminé la saison 3 de « Revenge », nous « sortons » le soir. Oh, pas très loin, au lounge bar… Et c’est l’occasion de rencontrer Christine et Tony qui voyagent eux aussi, mais qui pour le coup entrent en Méditerranée alors que nous essayons d’en sortir. Nous repartirons le même jour, mais dans des directions opposées.

Enfin, nous aurons droit aux festivités d’Halloween et nous avons encore passé une très bonne soirée, bien que la population n’ait pas répondue à l’appel de la fête. Pensez-vous, il pleuvait des « chiens et des chats » sur la région et les précipitations sont accompagnés d’un coup de vent à écorner les bœufs au point d’obliger les forains à plier la barnum après une seule soirée au lieu des trois prévues. Bravant cette débauche animalière, fidèles à nous même, nous ne boudons pas une fondue dans une caravane aménagée dans un style « girly/Alice au pays des merveilles » et un groupe de blues/rock live presque pour nous seuls.

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Je ne sais pas pour vous, mais je trouve que nous avons bien occupé notre temps a « La Linea », et c’est donc après 13 jours d’escale et de reports imprévus que nous parvenons enfin à quitter la marina avec du beau temps et une belle fenêtre météo pour rejoindre les Canaries.

L’échappée belle

En treize jours (je radote … comme pour me convaincre que c’est arrivé) les choses ne s’arrêtent pas là bien sûr, nous avons tentés de fuir la ville … en automobile. Et même si nous avons dû revenir trois jours plus tard, cette promenade a été une bouffée d’air frais (au propre comme au figuré).

Dans un premier temps, la cavale a commencée le long de la mer, par un arrêt express dans la vielle ville de Tarifa pour une pause en terrasse, préliminaire au déjeuner que nous prévoyons au cap de Trafalgar…

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Au sujet de ce lieux connus pour la tristement défaite de la marine Française, j’avoue que je me demandais bien quelle bêtise irrévérencieuse j’allais bien pouvoir commettre sur place pour au moins faire un pied de nez au touristes issus du camp opposé. En fait, je n’ai rien fait, les Espagnols s’en sont chargés pour moi bien avant… Pas un seul panneau indicateur, pas même à l’entrée du bourg, rien d’organisé si ce n’est un parking hors de prix, ultime endroit où abandonner son véhicule à des lieues et des lieues du cap, accessible uniquement à pied. A ce moment, il me fait sourire de penser que sur ce coup là, les Espagnols étaient de notre côté et qu’ils ont eux aussi quelques scrupules à organiser un lieu de défaite en attraction touristique. Un peu comme les gallo-romains ont oubliés où se situait la ville d’Alesia…

Apres ça, nous reprenons l’échappée jusqu’à Cadiz, où nous avions pensé attendre avec Takoumi la fenêtre météo pour les Canaries. Bien nous a pris d’annuler ce détour. Autant la vieille ville est belle et agréable avec son cœur piétonnier, autant la marina n’a rien à envier à « La Ligne » en termes de qualité de vie et d’éloignement de toute vie sociale.
Nous prenons donc un grand plaisir à decouvrir le bord de mer en fin d’après midi et à nous perdre dans ces quartiers animés jusqu’à une heure avancée de la soirée. Nous perdre a deux reprises d’ailleurs, l’une intentionnellement, comme toujours quand nous découvrons une ville, mais l’arrivée à l’hôtel nous réserve surprises, remue-méninges et sueurs froides… Quelle idée aussi de choisir un hôtel avec parking au beau milieu d’un centre historique presque intégralement réservé aux piétons ? Ceci dit, malgré l’absence de fenêtre dans la chambre, l’hôtel ne manque pas de charme, notamment un toit terrasse auquel nous n’accédons par conte que le lendemain matin.

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Le lendemain justement, nous ne traînons pas pour faire nos bagages, nous partons pour « Ronda » en passant par la montagne.
En particulier le col « puerto de El Boyar », qui culmine à 1103 mètres et dont je ne doute pas qu’il mérite son titre scientifiquement prouvé de lieu d’Espagne où la pluviométrie est la plus élevée.

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« Ronda » est donc une petite ville de l’arrière pays andalous, perchée au sommet des premiers reliefs des montagnes, charmante bien qu’un peu touristique, le centre historique où nous dînons est séparé du centre actuel par un précipice vertigineux qui semble couper la montagne en deux et qu’un pont non moins improbable enjambe. La vue est superbe depuis la terrasse que nous trouvons avant de repartir.

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Il est temps de retourner à « La Ligne », nous avons des courses a faire pour notre depart que nous espérons proche (naïfs que nous sommes) et un rendez-vous pour l’apéritif du soir avec un bateau-copains que nous suivons et que je n’ai pas pu prévenir à temps, ni pour la marina, ni pour la ville, ni pour le lounge bar…

Pour la petite histoire, un alternateur du bateau (et oui, encore un) présente des signes d’abandon, et donc, lors de notre escapade dans les terres, chemin faisant, nous sommes en quête d’un générateur portable dans les « ferreteria » des zones rurales au cas où il rendrait l’âme de manière plus définitive. Nous trouvons notre bonheur en arrivant à Ronda, donc, à défaut de « Honda », nous l’appellerons le « Ronda ».
Je dois reconnaître que ça fonctionne aussi bien car l’alternateur ne présente plus le moindre souci depuis que nous l’avons à bord. En même temps, ce n’est plus très important pour le moment car le plus gros consommateur électrique du bateau, le réfrigérateur, lui, ne fonctionne plus…

On a marché sur La Ligne

Ou en tout cas dans « La Linea de La Conception » qui est la ville frontière entre l’Espagne et le « Royaume uni ». Car oui, les espagnols ont une frontière terrestre avec l’Angleterre. Oui aussi puisque nous sommes allés à pieds a Gibraltar depuis la « Marina Alcaidesa » où notre trajet depuis Malaga nous a conduit.

Cette navigation est d’ailleurs fort confortable avec un temps de fillette qui me conduit à songer que nous aurions aussi bien pu entreprendre ce voyage à bord d’un trawler (bateau de voyage à moteur), mais ce n’est que mauvaise foi car le voilier est bien plus sympa une fois les voiles remplaçant la sourde complainte du diesel marin. Toujours est-il que cette nuit là, alors que d’autres traversent des bancs de poissons ou de dauphin, nous traversons des bancs de pêcheurs. C’est bien simple, à la tombée de la nuit sans lune, la baie de Marbella est constellée de lumières qui, une à une, avec l’avancée de l’heure disparaissent pour laisser place à un obstacle mobile qui rentre au port.
Du coup l’exploitation honteuse du moteur apporte le surplus de manœuvrabilité dont nous avons besoin… Manœuvrabilité mais aussi vitesse, et chemin faisant de pêcheur en pêcheur, nous rejoignons le célèbre rocher anglais avec plusieurs heures d’avances et le jour est loin de se lever. Décision est donc prise de mouiller à l’est du rocher, à quelques encablures du phare d’Alcaidesa pour aborder la « Bahia de Algeciras » en plein jour (ou baie de Gibralatar, c’est selon votre allégeance ).
La surprise est au matin, de decouvrir un paysage verdoyant aux accents de Bretagne. J’ai l’habitude de dire que c’est « météorologiquement » louche en découvrant une verte région, mais apres tout, ne sommes nous pas proches du territoire de la Perfide Albion ?

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Au détour du rocher, nous découvrons une baie disputée par d’énormes navires de commerce au ravitaillement ou au déchargement, autours desquels ils faut se frayer un chemin jusqu’à la marina.
L’accueil est chaleuereux et sympathique, comme souvent, mais encore une fois, comme à Malaga, la publicité Photoshop réalise des miracles et transforme en un magnifique complexe nautique serti de nombreux commerces une marina à peine à moitié finie bordée de marais en friche … Je l’avoue, je suis un peu déçu de la désolation qui règne dans ce parking à bateau plus qu’à moitié vide (ou moins qu’à moitié plein, à vous de voir). Et la déception monte d’un cran alors que je découvre que l’audacieux « Alcaidesa Lounge Bar » est en fait une gargote en préfabriqués. Force est de constater l’absence de concurrence et nous nous y restaurerons et/ou désaltèrerons quand même une paire de fois durant les TREIZES jours de notre escale.

Ce n’est que le lendemain que nous découvrons le vrais visage de « La Linea », j’entends par là un cœur de ville plutôt sympa et accueillant à défaut de vraiment joli cerné par un océan de désolation, quand meme parsemé ici et là de jolie rues qui disputent le territoire à des cités et des bâtiments délabrés. Je ne sais pas si la crise est passée par là ou si l’argent n’y est en fait jamais parvenu, mais ça a fait mal.

Nous profitons quand même à plusieurs reprises des plaisirs du marché couvert, de la terrasse de la place de l’église et d’un bar à tapas simple et de bon niveau nommé « Casa Puri » … Non, je n’invente pas.
C’est en plus le seul établissement qui je connaisse où le serveur décrète de lui même de ne pas servir un plat commandé car « ça faisait trop de pommes de terre avec les autres plats », je trouve ça sympa dans la mesure où je reconnais qu’il a raison.

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L’expédition a Gibraltar est une réussite, nous decidons de faire « nos touristes » et d’utiliser les services d’un guide motorisé pour decouvrir le rocher qu’autrement il faudrait gravir à pieds ou au moyen d’un téléphérique rouillé issu de la préhistoire. Je devrais dire une jeune guide, dynamique et non encore blasée de faire decouvrir son pays. C’est en sa compagnie que nous découvrons donc les colonnes d’Hercules, qui n’ont d’intéressants qu’un point de vue sur le Maroc en face, les tunnels du « grand siège » qui ne retiennent pas plus notre attention, une grotte joliement mise en valeur par des jeux de lumières colorées, mais surtout, surtout, l’unique chose qui attire les touristes du monde entier, nous inclus, je veux parler des … Singes de Gibraltar … Une colonie dans la colonie, 208 âmes plantigrades libres et cleptomanes, choyées, chouchoutées et soignées par la communauté. Nous adorons, et je me surprends meme à les trouver « mignons » malgré leurs hideux visages ridés. Comme beaucoup, nous ne sommes venus que pour eux, ne trouvons qu’eux d’intéressants et vous recommandons d’aller les voir si vous en avez l’occasion.
Pour le reste, Gibraltar se résume à une rue commerçante et touristique où les magasins d’électroniques a peine détaxés jouxtent les tabacs et spiritueux du même tonneau. Un bon point toutefois au pub « Lord Nelson » dont le « Fish And ships » surclasse, sans peine il est vrais, les terrasses peu attirantes des restaurants qu’il côtoie.

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A la nuit tombée, nous rejoignons l’Espagne en traversant à pieds la piste de l’aéroport international de Gibraltar qui n’a jamais su se doter d’une voie de contournement et dont les 3 vols quotidiens doivent se plier aux affres de la circulation frontalière comme un bateau devant un pont a bascule.

De retour sur le continent

Dans la ville d’Alicante.

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Nous n’avions abordés que des îles depuis Naples, certes, certaines assez grandes pour être des régions ou même des pays entiers, mais des îles tout de même. Je trouve que cela a son importance au moment de battre le pavé de la ville d’Alicante. D’autant plus qu’il s’agit à ce jour de notre plus longue pause.

Avant ma libération, Manuela profite de quelques heures libres pour faire une pré-découverte de la ville. Du coup, si ma première après-midi à Alicante est réservée à un déjeuner, un verre de vin blanc en face de l’hôpital et quand même un peu de repos, la seconde est l’occasion d’entreprendre une grande promenade citadine dont nous seuls avont le secret, et dont le parcours est jalonné des points clés repérés les jours précédents, dont entre autres, l’esplanade d’Espagne, la place de la mairie (avec manifestation, excusez du peu), les parcs disséminés qui accueillent des terrasses sous les arbres ou encore cette rue où l’on trouve de faux champignons géants…

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Manuela a fait des « rencontres » pendant mon absence,

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Quelle s’empresse de me faire partager.

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Le jour suivant est l’occasion de s’attaquer à l’ascension du château qui nous nargue depuis quelques soirs. Après la découverte du parc qui fait la jonction ville-château à mi-hauteur de la colline, nous avouons être redescendu pour rejoindre… l’ascenseur… je suis en convalescence tout de même et j’ai toujours trouvé sympa en montagne de prendre le remonte pente avant de découvrir les pistes dans le sens de la descente.

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Les jours suivants, comme il faut bien se préparer et que nous avons dû laisser notre place VIP à « Team Vestas » et « SCA », nous profitons de l’occasion pour réparer nos feux de navigation… Enfin, devrais-je dire, Manuela en profite, car je suis toujours convalescent et monter en haut du grand mât est une activité réservée aux biens portants. J’en profite pour dire qu’aujourd’hui encore, j’essaie de profiter de cette ridicule excuse pour déroger aux tâches les plus rebutantes, mais sans que je comprenne bien pourquoi, cela fonctionne de moins en moins bien 😉

Puis, nous retournons à notre découverte de la ville que nous connaissons de mieux en mieux, jusqu’à trop bien d’ailleurs. Les derniers jours seront surtout employés à ne rien faire, hormis la sieste, un peu de jeux vidéo et beaucoup d’Internet (je sais aucune excuse d’être aussi en retard sur le blog, m’enfin, c’est ainsi)… Il nous est même arrivé de bouder les restaurants alentours pour dîner à bord et regarder quelques épisodes de série télévisé (Nous avons donc fini la saison 10 de « Grey’s Anatomy », la saison 5 de « Walking dead » est en cours, si vous avez pour la suite des suggestions disponibles en VF sur iTunes, je suis intéressé). Je retiens un curieux dimanche, où la ville semble déserte ou presque quand au détour d’une rue plus ou moins piétonne, nous nous retrouvons au croisement de deux rues encombrées de terrasses noires de monde et bruyantes d’une joyeuse cacophonie… Au moins savons nous où vont les « Alicantois » le dimanche après la messe.

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Les promenades quotidiennes dans la ville les derniers jours on donc généralement un but unique, comme la mauvaise réplique de galion, le parc de ficus centenaires, tel supermarché ou tel restaurant… Et surtout le marché couvert où nous ferons de belles emplettes de bons produits frais pour des prix raisonnables, notamment d’excellents filets de vache proposés par un couple de boucher dont la fille psychologue propose des « thérapies/formations » sur thème de la nutrition… Chercher l’erreur… « tout ce perds de nos jours ! »

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Au sortir de 9 jours d’impatience, je suis donc autorisé par le corps médical à quitter la ville. Ce que nous nous empressons de faire le matin même de mon rendez-vous de contrôle pour entreprendre une belle navigation à destination de Malaga où une amie nous attends quand même depuis bien plus d’une semaine, mais c’est une autre histoire que nous raconterons sans doute avec un peu de retard aussi vu que nous quittons Malaga dans deux heures pour rejoindre Gibraltar !

Hasta Luego Baleares

Au départ de Palma, nous passons la nuit à louvoyer « encore » entre les orages et nous atteignons Formentera au matin pour 24 heures de repos dans un nouveau mouillage idyllique. Repos fort apprécié car je suis toujours fatigué par la vilaine infection qui s’est déclarée à Palma et contre laquelle le traitement tarde à donner des résultats tangibles.

A l’occasion de cet arrêt, nous expérimentons le mouillage à géométrie variable … Tout d’abord confortable puis, soumis à un épisode orageux au loin, vraiment très pourri au point de le vider de la totalité de nos voisins. Pour notre part, nous sommes certains d’être là où il faut au regard des conditions météo générales, et nous tenons bon jusqu’en fin de journée. Au moment où la houle importune se calme pour laisser place à une nuit de tranquillité, nous sommes très satisfait de note choix.

Nous levons l’ancre le lendemain tard dans la matinée, car la route pour Alicante et le continent n’est pas si longue et nous préférons toucher terre accompagnés par les premières lueurs du jour. La navigation lors de cette journée est un peu difficile, car les vents sont instables et l’horizon désespérément gris et humide. Pour couronner le tout, je ne vais pas mieux, je soupçonne même que malgré le traitement dispensé par les urgences de Palma, mon état empire.
Nous avons d’ailleurs quelques épisodes « chaud patate » dont une belle et longue rafale qui a raison de nos feux de navigation et de mouillage en tête de mat. Nous devons avouer que cette casse est due avant tout à notre réaction mal adaptée plus qu’à la situation qui est finalement loin d’être dantesque… Nous apprenons encore.

A la tombée de la nuit, avec les ridicules feux de secours en place et un équipier en vrac, c’est au tour de Manue de vivre l’expérience « mon mari est pété, mon bateau est pété »…

A partir de là, je n’ai guère plus de quelques instants pour la navigation, arrachées à mon agonie, et Manue gère toute la nuit seule, jonglant entre les cargos et organisant notre arrivée avec le port, de nuit finalement car il n’est plus question de traîner. Elle est accueillie en héroïne par le « marinero » de garde auquel elle offre sa dernière pêche et bénéficie de la bienveillance de toute la marina plusieurs jours durant et même d’une place VIP face à la capitainerie, qu’elle ne devra céder que bien plus tard à « Team Vestas », bateau de course de la Volvo Ocena Race.

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Après ça, tout s’enchaîne très vite et moins d’une heure après l’atterrissage, nous sommes aux urgences de l’hôpital universitaire d’Alicante… Cette visite ne doit pas être si inutile que ça car je profite alors de leur chaleureux accueil pendant six jours, non pas que je sois a l’article de la mort toute cette période, mais ils ont beaucoup de difficulté à établir un diagnostic précis car, j’imagine, la culture de bactéries sous antibiotiques reviens à faire pousser des légumes en les arrosant avec du désherbant. Du coup, j’ai droit à une bonne pelletée d’examens qui confirment tous ma bonne santé générale 😉 hormis ce qui m’a amené ici bien entendu.

A ma sortie, j’ai en bonus la surprise de devoir revenir 9 jours plus tard pour contrôle, nous avons donc 7 jours de tourisme avant de pouvoir quitter Alicante !

Autour de Minorque

Pas question de quitter Minorque sans mouillage, cap sur la face nord donc pour rejoindre la cala de Presilli où nous passons la nuit. Seule notre arrivée est chaotique avec les dernières lueurs du jour, nous manquons de peu de nous échouer sur un troupeau de rocher en nous rapprochant trop de la plage mais la place est sûre et nous sommes seuls sous le phare qui surplombe la baie. A l’aplomb d’un fond rocheux dont nous ne savons s’il nous rendra notre ancre le lendemain, je ne peux m’empêcher de penser que la brochure de l’office du tourisme « survends » beaucoup l’endroit.

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En fait, nous n’avons aucun soucis pour nous libérer le lendemain, en nous partons pour Ciutadella où nous avons l’intention de nous abriter d’un coup de vent (et oui, encore un). Le trajet nord est vraiment bien, avec pas mal de vent, et seule la toute fin se révèle acrobatique avec la remontée des fonds et le passage pour pénétrer dans Ciutadella en prime avec une belle houle qui nous pousse dans l’étroite passe.
Mais c’est en vain… Ciutadella est complet. Après trois quart d’heure de tergiversations, de suppliques par VHF et d’attente au milieu du chenal, rien n’y fait. L’autorité portuaire se comporte comme l’autruche dans son parc et se persuade que le bateau qui bouche la sortie du port n’existe pas…. Bravo à cette bande de chiens galeux, nous leur feront une belle pub tiens.

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Plutôt que de tenter l’amarrage en force où le mouillage en chenal, nous repartons d’où nous venons pour nous protéger des vents forts qui viennent du sud. Le temps presse car le soleil descend sur l’horizon et nous aimerions bien être au moins protégés par l’île avant la nuit. La sortie est tendue, presque aussi étroite qu’en entrant. Il faut faire face à de très grosses vagues pour sortir de la baie mais nous avons confiance en Takoumi et nous avons déjà connus des situations un poil plus scabreuses.
Quelques longues minutes plus tard, nous pouvons enfin tourner le dos à la houle et en profiter pour dépasser les 9 nœuds (c’est rare, mais ça arrive). Du coup, nous arrivons à la cala des Algeaiayens avec juste ce qu’il faut de luminosité pour prendre un mouillage confortable et sûr.

Nous découvrons le lendemain une baie magnifique bordée de roches et de verdure et dont le fond se compose de deux superbes plages de sable blanc. Nous nous « terrons » dans ce paradis minorquin pendant deux nuits à l’abri des vagues et du vent. Merci le sort, merci la providence.

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Et à l’heure du départ, je trouve imperceptiblement plus dur à chaque fois de quitter d’aussi belle places sans en profiter une journée de plus.

Ciao Italia, Hola España !

La Sardaigne, c’est fort joli, mais nous nous contentons d’un mouillage, et c’est donc à l’issue de notre plus longue navigation depuis notre départ que nous atteignons les « côtes » Espagnoles, matérialisées pour nous en ce jeudi 9 septembre par l’île de Minorque ou « Menorca » en Menorquin 😉
Le port en face de nous est Mahon, et comme cette ville a des échos très mitigés sur les forums, je traine un peu la patte pour nous y arrêter.Toutefois, le temps va se gâter assez vite, nous sommes impatients de toucher la terre d’Espagne et nous décidons de passer outre les conseils avisés des navigateurs du web. Comme quoi, il faut savoir dépasser les on dit et les réputations frileuses pour aller se rendre compte par soi même. Nous avons adorés Mahon et y sommes restés 4 jours !

Les seuls points noirs du séjours, comme ça c’est fait et nous n’en parlons plus, sont des sanitaires pas très au top et un seul restaurateur qui ferait mieux de changer de métier, celui à côté des toilettes justement 😉 pour le reste, que du bonheur et de la bonne humeur.

L’arrivée se fait par un long chenal paisible et bordé d’une part par des habitations de loisirs, déjà, là, on sent bien la différence par rapport à l’Italie et je me laisse même à penser que ici au moins, ils savent construire et urbaniser. Et d’autre part par des îles et la forteresse de Mahon.
L’arrivée à la marina est aussi une heureuse découverte, quelqu’un répond à la VHF, nous rejoint sur l’eau et discute avec nous avant de nous placer 😉 Ensuite, pas de panique, le bureau n’ouvre qu’à 17h de toute façon…

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Nous profitons donc de l’après midi pour nous ruer sur le premier restaurant qui présente bien et qui restera notre cantine préférée tout au long du séjour. Une fois requinqués, une grosse excursion se présente à nous : centre historique décoré et coloré, information touristique, pause terrasse et quête de cartes SIM espagnoles. Au détail près que nous n’achetons pas de carte SIM cette fois, les tarifs Vodafone sont ruineux ici… 15€ euros LE Giga contre 6 au même tarif en Italie. Nous attendons donc une meilleure offre… Que nous attendons toujours d’ailleurs, ce qui, en partie, explique une période assez calme sur le blog.

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A l’occasion de notre retour au bureau du port, nous découvrons que les tarifs ne sont pas si excessifs, certes ce n’est pas donné, mais après Hyeres et l’Italie, ils nous est possible de relativiser. En plus, le prix est très, mais vraiment très, dégressif dès la seconde nuit. C’est sûr maintenant, nous allons rester…
C’est aussi l’occasion de rencontrer une sympathique hôtesse qui, en plus de nous organiser une lessive gargantuesque, nous donne bien plus d’informations et de meilleure qualité que l’office du tourisme… Et notamment devinez quoi : « il y a la fiesta ce soir en ville ! » Et nous avons de la chance, c’est la fête reportée la semaine dernière pour cause de … « Lendemain de fête douloureux » 😉

Le soir même donc, nous retournons sur nos pas de l’après midi pour nous rendre à la fiesta que nous avons sommairement localisée. Les premières centaines de mètres sont inquiétantes, des restaurants tristes à moitiés remplis de touristes soit maussades soit pas concernés par rien… Attendre le feux d’artifice dans cette ambiance, bof, suis pas trop fan. Puis, plus rien sur 200m, zone creuse où j’ai peur d’avoir entraîné Manue trop loin… Mais quitte à s’entêter, autant aller au bout de la démarche, et nous de continuer notre bonhomme de chemin jusqu’à … jusqu’à … une vraie Fiesta !!! Avec le groupe des « Hurricanes » qui joue des morceaux sérieusement datés (autant qu’eux d’ailleurs) mais entraînant comme tout pour les dizaines et dizaines de familles espagnoles qui dansent, chantent, jouent avec les gamins, boient des coups et mangent des tapas… Je suis conquis 😉 d’autant plus qu’une place en terrasse se libère pour nous juste en face de la scène. Oui, là, au milieu de la foule, du bruits et des fêtards, nous y sommes en Espagne …

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Le reste du séjour est a l’avenant. Certes, plus de fiesta les autres soirs, mais midi au restau, bricolage léger le matin, ballade en ville l’après-midi, début de soirée dans un bar à tapas sympa et retour au bateau pour regarder un série ou un film en dvd. Je pense que nous expérimentons une nouvelle facette de notre voyage. Moins de tourisme, nous avons eu notre quota de vielles pierres à Malte, pas en manque de mouillages, juste envie de vivre l’endroit ou nous sommes. Et en quittant Mahon, je peux le dire, nous l’avons bien vécue.

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Malte, Enjoy !

Malte, nous y sommes restés un bon moment.

C’est sympa Malte, il y a de tout, de la ville moderne avec Mark et Spencer, des ruines hyper anciennes et des fortifications plus contemporaines ainsi que de la campagne où ils fnt pousser des cailloux et des murs dans les champs.
Pour les gens, c’est pareil, des souriants, des grincheux, des joyeux et des sérieux.
Il y a de tout ici … Sauf peut-être une culture culinaire, mais comme la population est composée de Maltais comparables à des anglais ayant trop chaud et d’expats ayant trop bus, pouvions nous vraiment nous attendre à plus ?
Enfin bref, il y a de tout ici … Et surtout le « Royal Malta Yacht Club », juste en face de la Vallette, qui nous réserve une vue somptueuse depuis le bateau.

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Nous arrivons donc un jeudi en début d’après midi, tous les documents nautiques sont formels, il faut se signaler en arrivant. Bien entendu, personne ne répond aux multiples appels VHF que nous envoyons et comme nous avons vraiment envie de relâcher un peu et de faire une sieste pour nous remettre de la navigation depuis Syracuse, nous décidons de mouiller dans la baie la plus proche des marinas et des supposées douanes. C’est quand même curieux de mouiller au milieu des gratte-ciel. Nous quittons la baie en fin de journée pour rejoindre la marina où l’on apprends bien évidement qu’il n’y a plus de formalités a faire et d’où nous contactons Kurt, l’électricien conseillé par Georges qui va nous régler cette histoire d’alternateur qui nous empègue depuis Messine. Mais voilà, les électriciens ne travaillent pas le samedi à Malte, en fait personne ne travaille le samedi à Malte. C’est pourquoi nous resterons coincés, mais bienheureux, jusqu’au mercredi suivant.

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Une belle rencontre aussi le jour de notre arrivée avec des voisins de pontons Germano-Suisses qui nous invitent à l’apéro dans les 10 minutes suivant l’accostage 😉 . Esther et Robin vivent à bord du « Tyger of London » et y développent une activité de formation nautique pour le permis mer Suisse (et bien oui, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas de mer qu’ils doivent se passer d’un des plus difficile permis du genre). en plus de l’apéritif d’accueil nous passerons avec eux et leur stagiaires une excellente soirée au restaurant et nous accueillerons même Esther a dormir une nuit sur Takoumi en attendant une place d’avion une fois le Tyger repartis. Car Esther reste à terre cette fois pour s’occuper d’un très prochain heureux événement 😉 . Nous espérons bien les revoir tous les « trois » aux Canaries où ils souhaitent se sédentariser … un peu.

Hormis ces périodes de socialisation, il faut bien s’occuper. Et nous mettons à profit les quelques jours qui nous sont « offerts » pour pratiquer le tourisme. notamment une visite pédestre de la Valette le premier jour libre (dont un musée, si si)

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et une location de voiture le lendemain pour visiter la capitale médiévale Msida, l’arrière pays, ses temples, ses attrape-touristes et ses « charmants » champs quadrillés de murs où ne semblent pousser que des cailloux. Bon, c’est aussi pour moi l’occasion de me confronter à la conduite à gauche, dont je me tire honorablement en ne commettant que deux contresens et un rase trottoir.

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De toute façon, il paraît qu’ici, ils ne conduisent pas vraiment à gauche, mais je cite un couple de Belge expatriés rencontrés un soir au Yacht club « ici, ils ne conduisent pas à gauche, ils conduisent d’abord à l’ombre, ensuite, ils évitent les trous ». Et ce n’est que le millième des reproches qu’ils avaient à faire sur Malte… Sérieux, il est grand temps de rentrer pour eux.

Entre tout ceci, c’est aux bar du « Royal Malta Yacht Club » que nous passons le plus clair de notre temps. Le matin, « climatisation café et wifi », le soir « petit blanc wifi et dîner » … Car Georges a eu du nez de nous envoyer dans cette marina mal protégée aux pontons si branlants que les retours en sont rocambolesques. Elle est la seule à bénéficier d’un club house confortable, d’un restaurant de très bonne qualité ( les travers de porcs fondants, mais fondant) et d’un service fort sympathique ponctué régulièrement du joyeux joyeux « Enjoy » !

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La dernière journée se conclue avec le retour de l’alternateur révisé à bords.

Et c’est avec des sentiments partagés, quelques regrets pour le club et quand même une vraie envie de partir de la marina, que nous partons le lendemain pour un mouillage a « l’incontournable » baie « Blue lagoon » de l’île de Comino à côté de Gozo. Ultime étape avant notre départ de Malte pour les Baléares, via deux arrêts, en Sicile et en Sardaigne.

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