Le voyage de Takoumi

Saison 3

Archives par auteur: Olivier

Dure reprise et « Saintes » journées

Depuis notre retour, travail, repos et visites conjuguent notre quotidien et un beau matin, alors que le bateau est prêt, l’envie de bouger est plus forte et il est temps pour nous de reprendre nos marques sur la mer.

Pas une grosse traversée pour la reprise, non, une petite escapade de « week-end » pour retrouver le mouillage « du bois joli » aux Saintes que nous apprécions particulièrement et qui nous semble une destination idéale, éloignée de dix miles à peine, pour nous remettre le pied à l’étrier. Mais voilà, « l’étrier » est un terme d’équitation, pas de marine …

Le jour J, nous sommes levés dès potron-minet, comme tous les jours depuis notre retour car nous veillons à conserver le bénéfice du décalage horaire pour travailler le matin dans une fraîcheur toute relative … A la « presque fraîche » donc, je me lance dans le redémarrage du moteur d’annexe, histoire de finir au plus tôt pour nous garantir un départ avant midi. Mais voilà, le capricieux moteur refuse tout service avant 11 heure, et surtout avant de m’avoir « arraché » les bras à longueur de tentatives de démarrage. Qu’à cela ne tienne, le mouillage convoité est proche et comme nous sommes exténués, nous décidons de déjeuner dans un endroit où nous n’aurons ni cuisine ni vaisselle à faire avant de partir … pas une mauvaise idée en soi, mais à notre retour, il nous reste encore toutes les amarres du quai que nous ne pouvons laisser en vrac et qu’il nous faut dénouer et ranger si nous souhaitons conserver notre image bon teint de voisin soigneux … une demi heure de lutte avec quatre nœuds tous récalcitrants et voilà notre repos « dejeunatoire » consommé et oublié juste avant de partir …
A ce moment là, nous avons un doute, il est quinze heures et le soleil se couche vers dix-sept heures trente, ça va faire juste, mais c’est jouable et nous avons tellement envie de partir que eh bien … nous partons … certes éreintés, mais heureux et confiants de notre coup … au pire, nous arriverons juste après le crépuscule … Ben voyons ! Ce n’est pas comme si nous en étions à notre première erreur d’appréciation, mais nous arrivons au mouillage à près de vingt heures, soit trois heures après nos meilleures estimations et plus du double de temps de navigation.

L’exécrable précision de nos estimations trouve bien entendu son origine dans notre infaillible optimisme, c’est certain, mais pas que … après quatre mois de stationnement dans les mers chaudes, la carène de Takoumi ferait pâlir de jalousie les jardiniers chargés d’entretenir les murs végétaux qui égayent la place de la Nation. Du coup, en plus d’une lourdeur dans les manœuvres de port, nous redécouvrons un bateau devenu asthmatique … pas plus de trois nœuds là où nous en attendions cinq au même régime moteur, bien aidé il est vrai par un vent et une mer contraires, mais quand même … il va y avoir du boulot au prochain carénage !

A ce moment là, nous devrions mettre les voiles (ou la « patate Perkins ») en sortant du port pour gagner quelques dixièmes de nœuds … c’était sans compter sur les hasards de la mécanique et de l’électricité. Au chapitre des absents à l’appel, nous trouvons le loch (ou compteur de vitesse) et le … pilote-auto. Nous commençons par nous mordre les doigts de ne pas avoir fait de tests avant le départ et comme cela ne nous fait aucun bien, nous préférons les utiliser pour réparer.
Dans un premier temps, le pilote, car il nous semble que le « relais auto » est à nouveau en cause … une bonne demi-heure de recherche alternée pour retrouver cette fichue pièce de rechange et deux minutes pour la remplacer, vous y croyez vous ? Parce que nous nous y croyons, et pour du beurre en plus, car le vilain pilote refuse toujours de reprendre du service.
Bon, « tant pis », nous passons au loch, au moins pour connaître la vélocité à laquelle nous n’avançons pas. Un petit fil rebranché plus tard et nouvelle déception … toujours inanimé … à ce moment là, nous savons que nous ne serons jamais avant la nuit au mouillage et qu’au troisième « machin qui pète » nous pourrions passer d’une situation risible à inconfortable.
Plutôt que de rebrousser chemin, nous persévérons quand même dans la recherche de la faille qui nous crève les yeux … et effectivement, l’énormité du gros branchement électrique débranché n’aurait jamais dû nous échapper.
Une fois la faille comblée, nouvel appel et « oh! », miracle, le pilote accepte de reprendre son activité longtemps abandonnée. Par contre, le loch a un comportement curieusement curieux qui n’est résolu qu’une fois le fameux petit fil à nouveau débranché. Comme quoi, parfois, il est tentant de « réparer » ce qui ne devrait pas l’être et il est facile de se faire promener par un circuit électrique « un peu » vieillot.

Enhardis par notre équipement retrouvé, nous décidons enfin de mettre les voiles. Sacreubleu ! Nous ne sommes pas là pour nous tourner les pouces !
À cause de nos vacances prolongées qui nous ont quelque peu rouillés, nous décidons de prendre un ris dans la grand voile, histoire de conserver un chouïa de marge quand nous arriverons dans le « canal des Saintes à la Guadeloupe » et de ne pas nous faire surprendre comme des poussins frais sortis de couveuse …
Et bien les poussins auraient mieux fait de mieux préparer leur sortie !
A la première levée, la voile a une allure bizarre … en forme de sac de patates mal tendu … pourtant, nous les avons serrés à bloc ? Comprend pas … l’étude de nos prises de ris révèle la cruelle vérité, nous les avions si scrupuleusement préparés au port que nous n’avons même pas remarqué que nous les prenions dans les mauvais œillets … Et quand les poussins doivent passer vingt minutes sur un pont balloté par la houle pour défaire sa propre bêtise, refaire les choses bien ou presque, eh bien, les poussins râlent …

Et oublient vite, puisqu’une fois le bon ordre et l’équilibre général retrouvé, nous retrouvons la sérénité et la plénitude de la navigation à voile le temps d’un long bord de près qui nous emmène sinon à la vitesse espérée, sinon là où nous souhaitons, au moins dans la bonne direction 😉

A moins d’une demi-poignée de milles de la première île, nous préférons éviter de louvoyer et affalons les voiles aux derniers moments du crépuscule pour relancer le moteur et finir notre périple autant que possible sur le bon chemin. Bien nous en prît, car nous finissons ce petit trajet de reprise sous des trombes d’eau dans une atmosphère chargée de pluie qui nous cache les abords de l’île pourtant à quelques longueurs de là.

C’est donc à l’aveugle et à un train de sénateur en déambulateur que nous entrons au cœur de l’archipel des Saintes, où les vents mollissants balaient les derniers nuages de pluie pour nous garantir un atterrissage confortable et une prise de bouée effectuée dans les meilleures règles de l’art. Au moins profitons nous de la douceur du mouillage avant de nous coucher.

De là au moment où je vous écris, il n’y a plus que le bonheur d’être au mouillage et de n’avoir rien d’autre à faire que de s’y reposer ! Farniente, promenade en tuba et lecture au menu, nous nous remettons proprement de notre petite reprise 😉

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Retour aux affaires

Voilà presque trois semaines que nous sommes de retour à bord et, enfin, nous naviguons de nouveau.

Avant cette sortie, les journées à terre n’ont pour autant pas toutes été chômées. La première affaire est celle de la voiture, merveilleuse car elle existe, est à notre disposition et assume vaillamment sa fonction de « déplaçoire ». Mais vous auriez aimé voir nos têtes à la découverte de l’engin … Peinture rongée par le soleil, cabosses artistiquement disséminées et pare-choc avant qui s’épanche dans un rictus malin bien que solidement fixé tel quel. C’est « presque » sans ironie que je déclare au propriétaire, fort sympathique ceci-dit, que je ne suis pas bien certain de pouvoir identifier mes propres bosses et rayures, le cas échéant. Comparativement, l’intérieur est correct si l’on excepte les plastiques de la console centrale qui cherchent à fuir quand nous ouvrons les fenêtres. Et il faut les ouvrir souvent car la climatisation ne fonctionne plus … mais en fait, nous nous en moquons bien de tout ça, car cette voiture est l’assurance de pouvoir se déplacer pour se promener, s’avitailler et courir aux quatre coins de l’île pour se procurer la multitude de petites choses que nous devons remplacer ou ajouter à notre équipement.

Le tableau à notre arrivée à la marina est idyllique, rien n’a bougé, rien n’est abîmé … que des bonnes surprises, en tout cas, aucune mauvaise. Il faut croire que notre préparation minutieuse a porté ses fruits … c’est toujours mieux que de se dire qu’elle n’a servie à rien 😉

La marina non plus n’a pas beaucoup changée, si ce n’est l’apparition d’une supérette et la disparition du boulanger … ça, c’est un coup dur pour nos papilles qui doivent se contenter de pain industriel mou depuis lors. Toujours est-il que nous retrouvons avec plaisir cette vie de « village » où les habitants, sédentaires ou non, nous reconnaissent et nous accueillent avec le sourire et leur référence respective : Oh, mais ce sont les « bourgognes aligotés  » !.. Bon retour « madame rôti » … Tiens mais ce sont les copains qui sont revenus … sympa quoi !

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Il y a aussi l’affaire du « pouce » que nous avons gardé pour nous jusque-là. Pensez vous, moins de vingt quatre heures après notre atterrissage, nous avons été trop proches de nous rendre à notre « traditionnel » pèlerinage aux urgences. Rien de grave, à ce jour, l’extrémité en cause est pour ainsi dire remise du tranchant et douloureux rappel à l’ordre que je dédie à tous les bricoleurs du dimanche qui nous lisent : bricoler avec une couteau pour s’éviter un aller-retour à quatre mètres de là est une bêtise sans nom.

Là dessus, nous découvrons dans les jours qui suivent la troublante réalité de la météo en cette fin de période cyclonique … Il fait terriblement chaud et nos quatre mois de villégiature en métropole nous ont ramolli le cuir et bouleversé nos mécanismes de régulation interne de la température que nous devons suppléer par des « douches pontons » fréquentes. Nous connaissons alors une période d’apathie sévère avant de subir plusieurs jours d’orages et de pluies discontinus. Durant cette phase de réadaptation, nous redécouvrons les locaux climatisés et secs de la marina où nous passons de longs après-midi à jouer sur nos tablettes à « Catane », le dernier jeu de société que nous avons découvert.

Ceci dit, n’allez pas croire que nous nous limitons à singer des « rats de marina », nous mettons à profit les journées les plus clémentes pour reprendre un peu de tourisme, aux abords de Basse-Terre à Pointe-Noire tout d’abord, puis la découverte de « Jarry » et de ses centres commerciaux, enfin, une journée complète qui nous mène jusqu’aux confins nord de la Basse-Terre où nous déjeunons au cœur du magnifique jardin botanique de Deshaies, là où bassins poissonneux, volières et village des perroquets disputent l’intérêt des visiteurs aux chemins arborés.

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Avec tout cela, le bateau s’équipe peu à peu de tout ce que nous avions remisé dans ses coffres et retrouve son look « prêt à partir » qui lui va si bien. Jours après jours, toujours, les multiples amarres sont rangées pour ne laisser que le minimum nécessaire au maintien du bateau dans sa place. L’air se charge petit à petit des frémissements du départ.

Mais hors de question de partir sans avoir été revoir les poissons, et dès le pouce « baignable », nous nous empressons de prendre rendez-vous avec nos moniteurs de plongée préférés et hormis une oreille récalcitrante les premières minutes, nous retrouvons avec encore plus de bonheur qu’auparavant les fonds populés de la mer des Caraïbes. Bancs de poissons multicolores, poissons coffre et porc-épic, araignées, serpentines, crevettes-pistolet et murènes-léopard se sont sans doute réunis pour venir voir … ceux qui sont revenus.

Scandales aux Antilles, les « Takoumi papers » ou « International liming » à Deshaies.

Précédemment dans « St-Kitts & Nevis, Monserrat », vous avez découvert que l’équipage de Takoumi avait oublié les papiers du bateau sur une île au nord de la Guadeloupe … à Nevis.
Ces documents sont importants car ils sont nécessaires pour toutes les fameuses formalités et je n’ose pas imaginer les tracasseries si tu ne peux justifier de la propriété de ton navire en cas de contrôle …

Bon, nous n’étions pas démunis, car nous avons imprimé, au mouillage, une copie provenant d’un très mauvais scan, pour assurer le coup au cas où. D’ailleurs, qu’est-ce que cela consomme comme électricité ! Aux premiers essais d’impression, refus et black out de l’imprimante : « inverter » (transformateur 12 vers 220 volts) en surcharge … Pas mieux pour les tentatives suivantes avec le moteur allumé pour maintenir la tension du circuit 12 volts … Qu’à cela ne tienne, on sort le groupe électrogène qui lui aussi peine sévèrement à alimenter la gargantuesque imprimante. Il faudra persévérer avec insistance pour pouvoir imprimer deux fois, une par une, les deux faces du document. Pourquoi deux fois ? Parce que comme toujours avec les impressions recto-verso en deux phases, la première copie présente sur ses deux faces un sens de lecture tête bêche … Arrêtez de sourire comme ça, cela vous arrive à chaque fois à vous aussi 😉

L’histoire aurait pu être bien plus pénible si un aller(au portant) / retour(vent dans le pif) s’était imposé. Mais jamais à cours d’optimisme, nous décidons de ne pas descendre à terre à Montserrat, pour éviter les autorités justement, et de partir des potron-minet pour la Guadeloupe où les formalités sont à la mode française, c’est à dire limitée à une saisie déclarative sur un ordinateur dans une boutique de souvenir 😉 En ce qui concerne les papiers, nous gérerons le dossier ultérieurement, comme on dit dans l’administration.

Le contact avec l’administration présumée détentrice des documents, le bureau d’immigration de Nevis, est plutôt bon. Bien entendu, dans un premier temps – par défaut dirons nous – ils n’ont pas nos papiers mais la femme officier va jusqu’à nous demander nos arrêts dans l’île afin d’y retourner pendant sa pose déjeuner … Plutôt sympa non ? Ceci dit, c’est inutile, après sans doute une rapide inspection (ou rangement succinct), le graal est retrouvé et nous pouvons envisager un envoi par la poste.

Pendant ce laps de temps, nous arrivons à Deshaies en Guadeloupe … Et constatons que tous les bateaux américains au mouillage de Montserrat sont arrivés avant nous alors même que nous étions les premiers sortis de la baie … Nous ne sommes pas dépressifs, mais cela porte un coup à l’amour propre quand même … Heureusement, l’honneur est sauf, ils ont tous navigué voiles ET moteur sur ce bord de près. En d’autres mots, ils ont triché et sont donc déclassé !

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C’est l’un des équipages de ces bateaux que nous rencontrons en premier, des notre appontement, car nous sommes tous à la recherche de l’ordinateur dédié aux formalités … Il sera finalement découvert après un bon nombre d’aller-retour au fond d’une improbable boutique de vêtements souvenirs. Il est aussi compliqué pour un américain d’utiliser un clavier français, que l’inverse pour nous … alors la saisie prends du temps pour eux et le temps est mis à profit pour sympathiser avec Shelly et John de « Planet Waves ».

Plus tard, en soirée, nous avons le plaisir de retrouver devinez qui ?.. L’équipage de Kalisea qui nous avait quitté à Nevis pour faire un crochet par Antigua plutôt que Montserrat. En morte saison : mauvaise pioche semble-t-il.

Comme nous avons conviés nos américains à nous rejoindre en terrasse pour boire un verre, ils arrivent quelques minutes après accompagnés de Hanck que nous découvrons et qui tentera de contacter un ami « en retard » sur la route vers le sud et qui devrait encore être à Nevis … Peine perdue, l’ami en question arrive le surlendemain, sans nos papiers … mais avec le « zika » ! Pourtant, ils sont passés à l’immigration, mais leur destination était Montserrat, pas la Guadeloupe …

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Du côté de l’administration de Nevis, les pourparlers va bon train, elle demande à chaque bateau de passage s’ils sont sur la route de Deshaies car un envoi par la poste semble être hors procédure … Nous allons bien finir par avoir un peu de chance sacreubleu !

Et puis un jour, genre lendemain encore, un couple inconnu nous aborde en annexe au son de « c’est vous qui avez oublié vos papiers à Nevis ? » … Sur le moment, ma seule réflexions est « mais tous le mouillage est au courant ou bien ? ». En fait, Regina et Mathias sont allemands, n’ont aucun lien avec le groupe d’américains, mais ils ont eux aussi un ami « en retard » qui viens juste de les prévenir qu’il arriverai quelque jours plus tard avec les papiers d’un bateau français ! Victoire et café de bienvenue, il ne nous reste plus qu’à patienter quelques jours que Christophe et Roswitha sur « Scout » nous rejoignent.

De ces jours d’attente, nous profitons pour suivre Kalisea une ultime soirée en baie de Malendure où le capitaine prépare sont niveau 1 de plongée. Je suis bien content d’avoir fait ce trajet supplémentaire plutôt que de succomber à l’envie de « feignasser » au mouillage. Je me disais bien qu’il serait compliqué de croiser leur route de nouveau … Bon vent Kalisea, nous avons adoré partager ces moments avec vous et espérons vous revoir bientôt 😉

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Les adieux (et un peu de rhum) consommés, nous retournons patienter à Deshaies où nous avons une « vie sociale » inédite au mouillage … Shelly et John organisant un apéritif dînatoire où la presque totalité des américains du mouillage sont présents, cela nous fait rencontrer du monde en plus des allemands avec lesquels nous partageons le « tea time » …

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Shelly et John en sont à leur second voyage dans les Caraïbes, le premier datant du début des années 70. Nous les soupçonnons d’avoir été en leur temps des « hippies de la mer » … Et de l’être restés encore un peu 😉 ils sont de bons conseils, nous fournissent des informations précieuses sur les « Intracoastal Waterways » américaine que nous hésitons à emprunter l’année prochaine et rêvent de rejoindre l’Europe et la Méditerranée dans un avenir pas si lointains … Ils y seront les bienvenus 😉

Regina et Mathias ont, pour leur part, traversés cette année depuis la hollande avec un … 32 pied (10 mètres quoi) … Respect ! Le bateau est fort bien préparé et donne malgré sa taille un sentiment de sécurité qui me porte à croire que moi aussi je pourrais envisager une traversée à moins de 12 mètres … mais je dois contrôler encore un ou deux petits détails portant sur le confort avant de nous lancer …

C’est un jour où ils nous ont demandés de garder un œil sur le bateau au mouillage que prends place l’aventure suivante. Alors que Manue surveille d’un discret coup d’œil l’embarcation teutonne par un bon vent de près de 30 nœuds, qu’elle voit un voilier parti à la dérive emportant bouée et chaîne éviter l’esquif ami pour percuter un gigantesque catamaran de 18 mètres.
Ni une, ni deux, il est temps pour nous de « rembourser » à la communauté le sauvetage de « Takoumi » à Syracuse (pour ceux qui suivent).
Manuela entreprend de prévenir les autorités, en fait, elle cherche à joindre un bateau plus proche dans le mouillage mais personne ne lui répond. Toutefois, le temps de préparer l’annexe et de me lancer à travers la baie, deux autres annexes sont déjà sur zone et commencent à manœuvrer tant bien que mal le voilier fou qui semble dépourvu de ligne de mouillage …
Comme je monte à bords, les rafales de vent retournent l’annexe et son moteur, mais comme j’en ai déjà parlé, cela n’est plus pour nous et depuis longtemps qu’une simple péripétie et certainement pas une catastrophe. Les co-sauveteurs avouerons plus tard avoir été (entre autres choses moins glorieuses) assez intrigués de me voir ne consacrer qu’un temps limité et aucun énervement au retournement de mon propre canot 😉
Une fois monté à bord, j’entreprends de libérer la bouée inutile et de trouver de quoi organiser un mouillage forain sinon solide, au moins suffisant. Mais la tâche est longue et assez peu couronnée de succès.
La pression monte d’un (ou deux) cran(s) quand les co-sauveteurs décident de jeter le bateau sur les rochers pour l’empêcher de dériver … Là, désolé, mais je ne comprends toujours pas comment on peut avoir une idée pareille … Et surtout, comment la justifier … À mon avis, il vaut mieux garder son cul dans un transat et boire un planteur en assistant au spectacle plutôt que d’entreprendre cette gabegie…
Toujours est-il qu’à 1 minute des rocher j’annonce avoir un mouillage … C’est un peu faux je doit l’admettre, l’ancre extirpée de la baille a mouillage ne peut pas être fixée sur la chaîne qui pour sa part ne peut être détachée de la bouée …
Qu’à cela ne tienne, mon mensonge ne m’a fait gagner qu’une minute et heureusement encore que la femme à la barre l’ait entendu. A moins de dix mètres des rochers ou le bateau se dirige encore sur son ère, je « balance » tout ce que j’ai trouvé de chaîne, je le rappelle sans ancre, pour convaincre que la situation est sous contrôle… Certainement le grand coup de chance de la manœuvre, la chaîne simple suffit à arrêter in-extremis la folle course aux rochers du voilier en perdition qui, pour le coup, ne l’est plus … en perdition.
La situation stabilisée, mes acolytes me prêtent enfin main forte pour compléter le mouillage de fortune en allant poser plus loin deux ancres attachées à des bouts d’amarrage… C’est tellement plus simple quand on prends son temps et qu’on ne panique pas … On arrive même à sortir DEUX ancres d’un bateau présumé à tort comme dépourvu de mouillage…
Comme il se doit, les évènements de la journée, comme beaucoup d’autres choses, sont commentés à bord du grand catamaran dont les propriétaires, Malou et Dominique, ont participé. « Oh peuchère » c’est immense un catamaran de 18 mètres, le carré n’est plus un carré, c’est un loft avec dépendances … Si ce n’est les conditions d’entretiens, je pourrai me laisser tenter par tant d’espace et de confort. Heureusement, je ne développe aucun sentiment de jalousie tellement l’aspect et le design extérieur de ce grand cata-ketch est … comment dire … curieux 😉 hihihi.

C’est le surlendemain que nous partons pour notre ultime navigation jusqu’à la marina de Riviere-sens où nous prendrons nos quartiers d’été pour préparer le bateau a passer une bonne période cyclonique … sans nous, qui prenons des vacances en métropoles.

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L’affaire de l’annexe

L’annexe, c’est l’affreux morceau de plastique gonflable et généralement motorisé qui permet de rejoindre la terre ferme (ou un bateau copain) depuis un mouillage forain … Et en terme d’affaire, la notre n’en est pas une tellement elle se révèle mal adaptée à notre usage.

À notre corps défendant, nous la savions « légère » pour notre projet de voyage, mais elle équipait le bateau quand nous l’avions acheté et nous préférions « finir celle la » avant d’investir dans une neuve. En plus, j’avais toujours cru que l’évidente mauvaise qualité de l’objet nous épargnerait de la conserver trop longtemps …

… C’était sans compter sur l’improbable opiniâtreté de l’objet à ne pas disparaître de la surface des océans.

Voilà un an donc que nous traînons notre « honte en PVC ». L’outil est tellement méprisable que les bateaux copains prennent désormais souvent la peine de nous proposer de venir nous chercher pour une balade à terre ou un simple apéro à bord … c’est pour dire … Et entre St-Martin et Deshaies, l’affaire a pris des dimensions tout à fait hors des limites acceptables.

Alors, bien sûr, quelques rustines fleurissent ici et là, témoins d’un usage souvent peu respectueux du niveau de résistance du PVC entrée de gamme. Ce fut le cas à Tenerrife (Canaries), au Marin (Martinique) et Prickly Bay (Grenade). Mais cela est, je dirais, un bricolage aussi rapide et gratifiant que commun au point d’être négligeable. Non, le problème, tout comme la vérité, est ailleurs.

Par nature déjà, exploitant sans vergogne les défauts de ses qualités, l’engin présente un très très net déficit de poids ?!?! Bien trop légère pour être stable, un vent un poil plus soutenu qu’un filet d’air suffit à la retourner quand le moteur est à poste. Ainsi, ce dernier a à ce jour, subit quatre (oui, quatre) bains d’eau de mer… Qui à chaque fois nous imposent une demi journée de labeur pour le sauver … Rinçage a l’eau douce, nettoyage (voir échange) de la bougie, purge du carburateur, quatre vidanges successives et d’innombrables (à s’en faire mal) tentatives infructueuses de tirer sur la ficelle de démarrage avant qu’il n’accepte enfin de donner de la voix, d’abord timidement, puis presque normalement pour enfin n’avoir plus que quelques étouffements les deux ou trois jours suivants … Il est parfois long de traverser un mouillage au ralenti, mais c’est plus agaçant que limitant finalement.

La première fois, avait eu lieu à Bequia. A l’issue d’une sortie de plage bien mal organisée, une vague pourtant pas plus haute qu’une taupinière avait retourné comme un fétu de paille embarcation, moteur, sac étanche et votre serviteur. Hormis, la séance mécanique, pas de conséquences autres que d’entrer trempé dans un bar de plage et de devoir faire sécher les billets avant de payer.

La seconde séance sous marine était déjà plus traitre. Alors que j’effectue les formalités de sortie de Carriacou et que Manue surveille nos affaires en terrasse du bar voisin, un client surgit demandant à qui veux l’entendre qui est le propriétaire de l’annexe noire et RETOURNEE, attachée au ponton des annexes ? Cette fois-ci, il s’agissait d’une amarre voisine qui s’était ignominieusement glissée par en dessous avant de se tendre et de balancer le frêle esquif comme on retourne une crêpe un soir de chandeleur.

Nous en arrivons à l’occurrence la plus méprisable du processus, à St-Martin, en baie de Marigot. Invités à rejoindre l’équipage de Kalisea à terre pour le déjeuner, nous repoussons crânement l’offre de venir nous chercher et préparons notre annexe. Une fois le rituel de mise à l’eau / montage moteur promptement mené à bien, nous détournons notre attention quelques secondes pour récupérer sacs et effets personnels. Ce faire quelques secondes de trop, mises immédiatement à profit par une rafale un poil plus forte que la précédente … Techniquement, mêmes causes, mêmes effets, mais en plus, nous devons surmonter le ridicule en rappelant les copains pour finalement accepter l’offre de transfert :-/
Une bonne chose tout de même, l’île de St-Martin est reconnue comme le plus haut lieu de « vol d’annexes » des Antilles … Et en ce qui concerne la notre, personne ne s’y est intéressé … Au moins une occasion où il est préférable de faire pitié qu’envie dirons nous.

Les retournements horizontaux ne sont pas les seules épreuves que nous traversons, à peine quelques jours plus tard, en baie du Colombier (Sr-Bart), nous décidons d’effectuer le trajet inter-bateau à la rame. Les mêmes amis qu’à Marigot sont inquiets de nous voir dériver hors de la baie au moment du retour … Évidement, ils ne peuvent pas savoir qu’une dame de nage vient de se décoller sur le trajet, nous obligeant à dériver une minute, le temps d’organiser et tester une nouvelle méthode de propulsion dissymétrique rame/pagaie …

Les mêmes sont encore témoins d’une ultime péripétie à Nevis, quand sur le départ, pour retourner à notre bord, la ficelle du lanceur du moteur choisit cet instant précis pour se couper et nous interdire toute velléité de démarrage. Cette fois-ci, nous sommes contraints d’emprunter une rame à nos hôtes.pour rejoindre notre bateau, la dame de nage n’ayant pas été recollée à temps, nous avons négligé d’emmener la rame qui ne devait pas nous servir ! Je crois que nos amis commencent à trouver « un peu » ridicule notre entêtement à nous embêter avec cette annexe, en tout cas, c’est ce que je commence à ressentir personnellement. Mais bon, comme on dit, chacun sa croix (ou devrais-je dire … éolienne ? 😉 )

Une dernière épreuve nous attend à Deshaies, où l’annexe se retourne lors du sauvetage (c’est une autre histoire, à venir) d’un bateau à la dérive. La stupéfaction des co-sauveteurs est palpable quant ils constatent avec quelle désinvolture blasée je traite ce qui pour nous est désormais un … non événement.

Alors, après tout ça, vous comprendrez, j’en suis sûr, si je vous avoue songer à abandonner cette annexe attachée à un poteau au bord de la route de notre « retour en vacance » ;-).

J’ajoute un petit mot pour nos amis d’Okeanos, qui ont sans doute compris avant nous, sans même avoir été témoins directs, les affres de la situation et qui ont été prompt à proposer systématiquement un petit transfert « sportif » en annexe 😉

The Barbuda formality « tour »

Il y a toujours plus d’un chemin pour découvrir une île ou un village, celui que nous avons emprunté à Barbuda, mérite que l’on s’y attarde tellement il est « imbriqué » avec la clearance de sortie.

Alors pour ceux du fond qui ne suivent pas, les formalités de « clearance » sont une sorte de rituel douanier incluant une visite à l’autorité portuaire, aux douanes et à l’immigration de chaque nouveau gouvernement, pour ainsi dire dans les Caraïbes, de chaque îles.
Et comme de bien entendu, chacune à ses manières … Que ce soit une simple déclaration, une visite courtoise mais sérieuse à un ou plusieurs offices ou une rationalisation d’un racket d’état à peine caché.
Toujours est-il qu’à Barbuda, la sortie (gratuite), s’apparente à une odyssée touristique.

Pour commencer, les formalités tiennent place à la capitale, qui, comme pour rendre les choses plus aventureuses n’est pas … en bord de mer. Il faut donc avant tout rejoindre la plage en annexe. Traverser une fine bande de terre pour se retrouver face à un lagon large de plus de deux bon milles.
C’est à ce moment qu’intervient « Clifou » (c’est le surnom que je lui ai trouvé), envoyé par la providence à notre secours … Ce dernier nous propose avant tout l’indispensable taxi boat pour traverser le lagon … C’est déjà ça, nous sommes débarrassés de notre annexe et la traversée est effectuée tambour battant.

Une fois en ville, Clifford s’improvise guide administratif et touristique. Et grand bien nous fait ! Il nous accompagne pour commencer à l’office du tourisme qui fait aussi « autorité portuaire » pour la délivrance des clearances (dans un village sans port). Au moins, pour cette fois, nous ne boudons pas d’effectuer cette démarche dans une bonne ambiance de boutique d’artisanat, guides locaux, trucs pour touristes et autres petites fioles de sable rose destinées à devenir le gadget souvenir le plus couru de l’île.

Effectivement, nous n’aurions jamais trouvé seuls.

Puis viens une longue traversée du village (de l’Ouest vers le Nord-Est), ponctuée par les explications et la conversation avec notre guide. Il nous amène enfin devant l’office d’immigration, mais c’est pour nous montrer où il se trouve, nous aurons à y revenir plus tard par nos propres moyens … après les douanes.

Effectivement, nous n’aurions jamais trouvé seuls.

L’immigration identifiée, nous repartons à grand pas pour la douane (longue marche sur un axe Nord-Est / Sud-Est) mais pas sans un court détour par la maison de la copine du douanier, car la voiture de ce dernier est garée devant et qu’il a dû lui rendre visite pour le déjeuner, l’heure tourne et il devient pressant de s’activer sérieusement pour compléter notre « tour » avant l’heure du repas.
Finalement, nous nous retrouvons dans un quartier résidentiel où tout ce qui différencie le bureau des douanes des maisons particulières est une petite pancarte. D’ailleurs, le bureau tiens place effectivement dans une pièce d’une maison particulière dont nous pouvons constater le dépouillement en matière de mobilier ainsi que des instruments de musiques par une porte entrouverte sur ce qui semble être un salon de répétition. Pour le reste du bureau des douanes, il se compose d’un bureau et d’une montagne de documents officiels empilés dans un coin d’où personne n’ira sans doute jamais les retirer par une improbable quête de classification, triage ou même simple rangement.

Encore une fois, nous n’aurions jamais trouvé seuls.

Mais nous sommes pourtant seuls désormais, notre guide nous ayant montré où se situe l’immigration, il est repartis vaquer à ses affaires le temps que nous en ayons fini avec cet ineffable parcours. Et c’est au douanier lui même que nous devons le coup de pouce suivant … L’heure avançant, il s’assure d’un coup de fil que sa collègue et amie de l’immigration nous attendra bien avant de fermer pour la pause de midi.

Nous retraversons alors le village au pas de course pour l’ultime étape administrative, qui se tiens cette fois dans un coquet bureau d’une maisonnette dédiée … et pourvue de la climatisation s’il vous plaît ! Les officiels ne sont pas tous pourvu du même niveau de confort, assurément.

Une fois l’immigration satisfaite, nous poursuivons notre court séjour en ville par une visite plus orientée « tourisme et découverte » incluant quelques achats … mais dans une ville dont, sans la connaître vraiment, nous maîtrisons désormais curieusement bien la géographie.

Et nous voilà de retour au débarcadère pour retrouver Clifford qui nous fera retraverser le lagon.

Mais cette fois là, nous avons retrouvé notre chemin tout seuls …

Un dernier mot pour dire que la clearance a Barbuda nous a pris un peu plus d’une heure et demie et que nous considérons cette durée comme un record de rapidité qui n’a été possible que grâce à l’aide de chacun des intervenants. Clifford, la responsable de la maison du tourisme, le douanier et la fille de l’immigration. Sans eux et leur chaleureux accueil, nous y serions peut-être encore …

Du coup, je suis bien en peine de savoir comment conseiller nos lecteurs navigateurs. Faut-il éviter d’avoir à subir ce parcours du combattant à Barbuda ou dois-je au contraire encourager toutes les velléités de participer à une rocambolesque aventure ?
Nous avons choisis d’y aller, et sommes bien heureux de l’avoir fait.

Waitukubuli, terre des Kalinago

… Ou les derniers indiens caraibes.

Depuis Saint-Pierre de Martinique, c’est une belle journée de navigation qui nous mène à la Dominique … Belle mais musclée tout de même dans le « chanel » entre les deux îles. Et nous goûtons avec plaisir la protection de l’île, au moins jusqu’au dévent quasi total qui nous oblige à conclure les derniers milles aux moteur.

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Fidèle au guide « Patuelli », la bible des petites Antilles, nous avons choisi de confier notre amarrage aux bons soins de l’ami Pancho, de « Pancho Services ». Alors, c’est bien simple, l’équipement d’amarrage fait vraiment grise mine en comparaison de ceux qui l’entourent, mais le gars est si accueillant et si sympathique qu’il n’est pas question de snober le vieil amarrage un peu pourri qu’il nous propose. Inspection faite, les deux vieux bidons en guise de bouée sont reliées à un corps mort conséquent dont l’attache est de toute évidence entretenue et régulièrement changée. Au moins, le bateau ne se détachera pas ce coup là. Et quand bien même, le mouillage se trouve dans l’axe de sa maison et Pancho le « couve » de sa surveillance et de celle de ses amis.

Nous allons donc en ville, à Roseau, pour découvrir le cœur de la capitale et faire nos formalités. L’après midi découverte est sympa, mais tous les magasins et les tavernes ferment à notre arrivée, nous n’apprendrons que deux jours plus tard que les horaires de fermeture sont aux alentours de 16h ici… Nous nous rabattons du coup sur l’hôtel « ultra hyper sélect » « Fort Youth » et ma foi, si cet environnement est dépourvu de couleurs locales, au moins, c’est ouvert ;-). Quant aux formalités, les horaires de bureaux s’appliquant à eux aussi, nous arrivons tard au bureau de douane qui se trouve tout au fond du quai des croisiériste, et bien entendu, il est fermé et introuvable. Par bonheur, un gardien du terminal des ferrys nous indique le chemin, récupère une clé au fond d’un tiroir, nous ouvre l’accès et nous accompagne jusqu’au bureau où nous y trouvons, dans une ambiance de gare fermée un douanier sûrement le plus accueillant et prévenant que nous ayons rencontré jusque-là. C’est un soulagement, nous n’aurons pas à revenir demain 😉
Le chemin qui mène en ville par contre révèle toute l’authenticité qui manque à l’hôtel, les habitants qui y résident nous saluent et nous sermonnent sévèrement quand nous ne marchons pas sur le trottoir … La route ne paraît pas sûre, et – de leurs réaction – nous comprenons qu’elle ne l’est vraiment pas.

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Des le lendemain matin, nous rejoignons la « plage » de bon matin pour retrouver l’ami Pancho qui nous a organisé une location de voiture (encore un charmant petit SUV, mais pas dernière génération cette fois … et de loin). En attendant le loueur, j’en profite
pour sonder notre hôte car je cherche à comprendre comment le « boat boy » le plus root de la plage peut être le « contact » incontournable d’un guide universellement reconnu … Je ne dévoilerai aucun secret d’alcôve, mais disons que l’on peut résumer cette étrangeté en trois mots, « il est cool ». Nous découvrons plus tard qu’il n’est pas que « cool », mais aussi prévenant, attentionné et que son attention dépasse la simple surveillance du bateau au mouillage, il charge Marlin, son ami de nous attendre le soir pour s’assurer de notre sécurité et de notre bon retour à bord, grâce à notre annexe qu’ils ont surveillée et même séchée après la pluie.

Mais revenons à notre journée de visites. Outre notre traditionnelle découverte à l’aventure, celles-ci commencent avec la rivière « Emerald Pool » que nous rejoignons après 20 minutes de marche dans la « rain forest » qui aujourd’hui porte particulièrement bien son nom car sous la pluie battante … comme tout notre séjour à la Dominique. Le but de l’expédition est quand même une magnifique cascade ou nous ne nous baignons pas eu égard aux conditions météo calamiteuses.

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L’autre objectif de la journée est le territoire amérindien autour du village de Salybia, Depuis quelques temps, les amérindiens ont rejeté l’appellation colonisatrice « indiens Caraïbes » pour plébisciter par suffrage « Kalinago » et renommer la Dominque – nom choisi par Christophe Colomb parce qu’il y arrivait un dimanche – Waitukubuli. Ces deux noms étant fidèles aux origines du peuplement de ces îles.
Nous découvrons au hasard de nos pérégrinations une route qui descend jusqu’à l’océan à l’endroit ou un cours d’eau se jette dans la mer. La place est magnifique, terriblement bien entretenue par la communauté, mais il faut pour y arriver contourner la nouvelle église, longer le cimetière, éviter les ruines de l’ancienne église et enfin, poursuivre le chemin qui petit à petit, perd son caractère « carrossable ».

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Cette découverte, dont nous parlerons entre beaucoup d’autres choses avec notre hôte locale de la cabane « authentique cuisine Kalinago » où nous déjeunons, nous vaut de grand yeux ronds de surprise … Je comprend de cet étonnement que peu de (voir aucun) touristes s’aventurent hors des « sentiers battus » et j’avoue éprouver un peu de fierté à m’en rendre compte.

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Bon, comme tout le monde, nous nous rendons quand même au village traditionnel reconstitué par la communauté et nous sommes enchantés par notre guide personnel qui prend soin de nous faire découvrir toutes les plantes aromatiques et les ressources naturelles aux alentours du camp. Certes, l’attaque de la noix de coco à la pierre lourde n’a pas porté ses fruits si j’ose dire, mais nous sentons bien que cette low-technologie est – de loin – fort moins productive que celle de la machette.

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Notre soif de connaissances historiques et culturelles étant étanchée, nous entreprenons le retour par les routes intérieures. Ou plutôt ce qu’il en reste, la Dominique a subie un cyclone l’année dernière et les dégâts sont encore bien visibles. La belle route espérée est défoncée et inondée par endroits et nous retrouvons même face à face avec un bulldozer chargé de la déblayer. C’est à ce moment là – la mâchoire ouverte par l’expression ahurie – que nous comprenons vraiment quels dégâts ont été portés à cette île dont la nature majestueuse révèle alors l’incroyable cruauté de son climat.

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Nous partons le lendemain vers les Saintes et une terre française, l’esprit chargé de souvenirs d’une île magnifique dont nous espérons qu’elle soignera vite ses plaies.

Tobago Cays, perle des Grenadines.

C’est une toute petite navigation qui nous mène de Mayreau aux mythiques Tobago Cays. Les passes sont étroites et peu profondes, mais le décor « carte postale » vaut bien la peine de s’y risquer un peu et ce sont deux tortues qui saluent notre arrivée dans un grand mouillage au sud de l’Ile Baradal, à quelques brasses du « sanctuaire » des tortues et protégé par une grande barrière de corail.

La place est connue et nous n’y sommes pas seuls, nombreux voiliers sur ancre, catamarans avancés jusqu’aux limites du fond de sable et day-charter en pagaille. Mais comme notre conscience écolo nous pousse à prendre une bouée ou personne ne s’attache pour ne pas avoir à les payer, nous n’y seront pas dérangés, assez à l’écart du troupeau et assez proche de l’îlot et du reef pour avoir une vue dégagée.

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Les bouées sont ici un service du parc naturel et ce sont donc des Rangers qui nous rejoignent pour percevoir la taxe du parc et la location de l’amarrage. Nous discuterons avec eux du parc, des conditions de mouillage sur l’ancre, de l’état du récif, enfin bref, de leurs efforts quoi … du coup, quand la note tombe avec une erreur en notre faveur, ils choisissent de laisser courir et de nous offrir une nuit sur les deux que nous comptons passer ici et eux, repartent avec une paire de lunettes de soleil pour leur nouvel équipier, pas équipé du tout, qui ferait bien de se trouver un chapeau aussi.

Une fois installés, nous entreprenons une longue, très longue, et exténuante nage jusqu’à la barrière de corail qui nous révèle ses coraux, plantes et milliers « d’habitants » colorés. Nous croisons même une raie chemin faisant.

Au soir de notre arrivée, nous subissons une heure de moteur comme nous en faisons désormais deux fois par jour afin de maintenir les batteries chargées. En plus, cette fois, ce ne sera pas du luxe vu le faible niveau de charge constaté. Quelques minutes plus tard, c’est Manuela qui en découvre la raison: l’alternateur de service ne charge plus … Branle-bas de bricolage et nous voilà dans l’obscurité à nous lancer dans la mécanique. Heureusement, la coupable est vite trouvée. Il s’agit d’un nouvel épisode de bris de courroie, celle-là même qui nous avait donnée tant de mal et de peine avant notre départ de France. Mais nous en avons deux neuves en stock cette fois, et je n’ai « presque » pas oublié les gestes salvateurs. L’avarie est circonscrite en moins d’une demi heure et la charge peut reprendre, comme le cours de notre soirée et de notre périple aux Grenadines.

Au réveil, Manuela s’est absentée pendant mon sommeil … Pas inquiet pour un sou, je sais où elle est partie et la rejoins aussi sec, si je puis dire, pour une baignade dans le sanctuaire des tortues. Elle en verra des pelletées, moi quelques unes seulement, mais c’est toujours un plaisir de voir évoluer ces animaux dans un espace naturel.
Le temps étant mitigé ce matin, nous attendons jusqu’après le déjeuner pour lancer une grande exploration sur l’île Baradal que nous surnommerons à cette occasion l’île aux iguanes. Les représentants de cette espèce y étant assez nombreux et Manuela plutôt douée pour les repérer malgré leurs techniques de camouflage. La fin de journée sera utilisée pour une ultime baignade sur la barrière de corail, mais avec l’aide de l’annexe cette fois.

Le lendemain matin, dernière baignade matinale avant le départ et nous apercevons le Ranger mal équipé qui porte toujours ses nouvelles lunettes et enfin … un nouveau chapeau ! Toujours est-il que nous quittons les Tobago Cays par une passe nord qu’aucun guide ne décrit mais qui se révèle plus large et praticable que l’entrée entre les deux îles.

Ceci fait, la navigation jusqu’à Bequia se passe fort bien, et comme tout est plus facile quant on connaît déjà un endroit, nous sommes ultra-efficaces pour nos occuper de tous les besoins du bord et retrouvons donc de bonne heure et avec plaisir Sheryl et son restaurant où nous dînons. Toutefois, la nuit est agitée, vent et houle du nord rendent le mouillage rouleur. Comme la pluie s’en mêle et que les conditions de navigations sont plutôt défavorables, nous décidons de rester une journée et une nuit supplémentaire.
En attendant, nous nous occupons avec les quelques bricolages en souffrance, dont de multiples vidanges du moteur hors-bord qui n’a pas, mais alors pas du tout, apprécié sont bain forcé et dont l’huile présente depuis quelques jours, les stigmates d’une contamination à l’eau.
La dernière journée est consacrée à une ultime expédition pratique à terre comprenant une visite du marché local où nous achèterons un petit quelque chose à presque tous les stands, déjeuner au Figtree, formalités douanières et derniers achats à la supérette.

Le jour du départ, nous nous levons dés potron-minet pour quitter le mouillage et profitons une heure après avoir quitté l’abri de la visite d’une belle troupe de dauphins. Nous trouvons notre confort dans un long bord de près, tantôt grisant, tantôt calme, qui nous mène à Sainte-Lucie où nous prévoyons de nous arrêter cette fois !

Proche de l’arrivée, dans le dévent de l’île, le pilote perd le sens du vent et vire de bord inopportunément. Gonflant le malheureux génois à contre. Ce dernier ne résiste pas à cette erreur et se déchire à quelques centimètres de la balafre laissée par la couture transatlantique. Mais c’est un peu plus grand cette fois, disons, deux fois plus grand 😉
Nous rejoignons donc le mouillage des « deux pitons » au moteur, vent debout et face à un fort courant inattendu. La réparation, rondement menée est du type grosse réparation du génois au scotch spécial, mais sans couture cette fois-ci.
Pour nous consoler, nous nous disons que cette déchirure survient comme pour nous conforter d’avoir commandé un nouveau génois que nous espérons récupérer dans quelques jours seulement.

Une fois tout rangé, nous goûtons enfin au calme des « deux pitons », mouillage encore dans un parc naturel mais aménagé avec dix bouées seulement. Les deux pitons sont majestueux et surplombent la baie de leur masse imposante. 800 mètres de haut ? Vraiment ? On ne dirait pas tant l’endroit est équilibré. Seule une poignée de maisons luxueuses se font discrètes et nous sommes au plus loin de l’hôtel qu’il est possible. D’ailleurs, si nous n’avions pas lu qu’il s’agissait d’un hôtel, nous ne le saurions pas. Un bon souvenir que cette escale à Sainte-Lucie.

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Ultime navigation de cette boucle Grenadine, le retour vers Le Marin est houleux. Après le manque de vent nous faisons un beau bord de près tout dessus pour longer Sainte-Lucie.

Puis nous entamons la traversée pour la Martinique avec une belle houle de face, un ris et génois enroulé pour un près rapide mais à la dérive calamiteuse qui nous conduit encore une fois à toucher les côtes Martiniquaises au niveau du rocher du diamant et à tirer des bords toute l’après midi pour remonter vers Saint-Anne et Le Marin… Des bords pas terribles s’il en est, 3 nds, 50° du cap sur un bord 6 nds, 90° sur l’autre … Obstinés dans l’adversité, nous n’abandonnerons que le dernier bord au moteur, histoire d’arriver à l’anse Caritan avant la nuit où nous y retrouvons la quiétude que nous lui connaissons.

Grenade, c’est de la bombe

Nous parcourons le trajet de la Martinique à Grenade comme un boulet de canon à la moyenne de 5,9 nœuds pour seulement 27 heures de navigation jusqu’à Saint Georges, le principal port de l’île ou nous arrivons de bon matin, un peu désorganisés, n’ayant pas pu contacter le port avant de prendre une première place, puis une seconde, enfin attribuée par les mariniers. C’est double peine pour Manuela dont c’est le tour de réaliser les manœuvres de port.

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Au premier abord, Port Louis Marina est superbe, ambiance luxueuse, organisée comme un village de maison traditionnelle, dans une zone arborée parcourue de multiples chemins ombragés. Chaque maison y accueille une activité, bureau du port, douanes, supérette, bar ou restaurant. Il faut même ajouter une piscine à cette liste. Clairement, la marina est conçue pour accueillir de gros yachts et leurs richissimes équipages. Nous stationnons d’ailleurs proche d’un titanesque voilier auquel il faut quatre camions citerne pour abreuver sa soif gargantuesque de diesel. Il faut croire par contre que ces palaces flottants n’ont pas besoin d’internet car le service wifi « haut débit » pour lequel nous obtenons gracieusement autant de codes d’accès que nécessaire est tout aussi anecdotique qu’ailleurs, de quoi nous arracher quelques soupirs de découragement.
L’accueil est sympathique et la capitainerie s’occupe pour nous de réserver pour le lendemain la plus dispendieuse des voitures que nous ayons louées jusque là.

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Un tel environnement suggère un minimum de savoir vivre et un garde passe régulièrement pour s’assurer que les pavillons de courtoisie sont hissés dans le bon sens, et le cas échéant demander à l’irrespectueux plaisancier d’y remédier dans les meilleurs délais … aimable mais ferme demande à laquelle nous nous dépêchons d’obtempérer. Mais quelle idée aussi d’avoir un drapeau national quasiment symétrique dont seul un détail semble-t-il pas si insignifiant que ça détermine l’orientation ?

Aux abords de la marina par contre, un peu excentrée de la capitale, c’est un peu morne plaine, ceux-ci étant destinés à la réalisation future d’une luxueuse zone résidentielle, de grands hangars abandonnés, sans doute jadis des entrepôts de pêcheurs, attendent d’être reloués. On y retrouve d’ailleurs les fameux « dollar bus » où le modèle opérationnel semble copié dans toutes les îles Atlantiques depuis Mindelo jusqu’à Béquia.

Fatigués par la nuit de navigation, nous n’allons pas plus loin ce jour là et nous dînons au bateau après avoir profité du service vente à emporter du sushi bar de la marina.

Au matin de la première journée, nous récupérons notre « pas si luxueux que ça mais chouette quand même » petit SUV de location aux portes de la marina et nous partons pour notre journée d’expédition dans les terres.
Alors certes, ils roulent à gauche. Mais ce n’est pas le pire de la « route » grenadine. Non, le véritable problème de circulation dans l’île est un cruel manque de signalisation, au point que nous nous égarons systématiquement tout au long de la journée. Même les cartes routières indiquent des routes qui n’existent pas.
Et c’est ainsi que nous atteignons notre premier objectif après une heure et demi de conduite, de nombreux arrêts pour demander notre chemin et un demi tour dans la montagne. Pour un site situé à 20 minutes du port, c’est sans doute un record… Mais au moins, nous pouvons prétendre avoir très sérieusement explorés l’arrière pays et avoir rencontrés plusieurs habitants tous accueillants, allant même jusqu’à nous remercier de visiter leur île et leurs villages alors que c’est nous qui avons besoin de leur aide.

Heureusement, nos efforts sont très largement récompensés, le site de « Annandale falls » est superbe. Cette petite cascade nichée au fond d’un petit parc naturel aménagé est un souffle de fraîcheur auquel nous nous abandonnons avec délectation dans un bain d’eau douce.

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Pour l’étape suivante, c’est toujours l’eau douce qui nous attire, et le parc de « Great Lake » … Mais nous devons souffrir une ultime avanie avant d’y parvenir. A un mile du but, à l’occasion de l’arrêt à un poste d’observation de singes, la vilaine voiture refuse de démarrer. Nous sommes dépannés en moins d’une heure, mais c’est long une heure au milieu de nul part … plus ou moins à l’heure du déjeuner.

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Mais la vraie déceptions de cette pause est l’absence des singes « Mona monkey » … Peut-être les locaux les ont-ils tous dévorés ? Car s’il est quelque chose que la misère ne génère pas ici, c’est la faim. L’île généreuse et abondante pourvoyant aux besoins des habitants que l’on croise souvent machette en main activés ici ou là à la cueillette de tel ou tel fruits ou légume sauvage … Alors ? Les singes se méfieraient-ils des hommes ? Si oui, c’est à raison car nous en avons confirmation, ils en mangent aussi … d’après le panneau devant lequel nous sommes en panne.

Une fois équipé d’un « booster » (genre de batterie de secours portable), nous repartons pour le « Great Lake » où peu de locaux se baignent craignant la légende d’une profondeur incommensurable. Par contre, l’endroit est joli et c’est l’occasion pour nous de nous enfoncer dans la jungle en suivant un sentier de plus en plus abandonné et de plus en plus boueux … oui, oui, boueux, il faut bien une touche d’Angleterre dans cette histoire. J’en profite pour rappeler que cette année ont eu lieu les célébrations de la 42eme année d’indépendance ? Pourquoi 42 et non pas 40 ou 45 ? Je n’en sais rien, peut-être fêtent-ils cet événement chaque année ? En tout cas, toute l’île est parée des couleurs de Grenade. Bords des routes, rues de villages, bar et maisons sont peints en vert, rouge et jaune, donnant un air de fête à tout notre périple.

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Périple que nous poursuivons jusqu’au soir sans chercher à trop savoir où nous allons …

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Ce n’est qu’au coucher du soleil que nous nous arrêtons au bord de la route pour profiter face à la mer d’une bière bien méritée. Nous y rencontrons Kerensky, natif de l’île et content d’y habiter comme beaucoup de ces compatriotes. Il vient a peine d’ouvrir son commerce quelques jours plus tôt et nous sommes ses premiers touristes ! C’est peut-être pour ça que nous avons quand même droit à une bière alors qu’il n’en vends vraisemblablement pas et qu’il est obligé d’aller les chercher chez lui, dans son propre réfrigérateur personnel. A la fin, nous proposerons d’accompagner Sally, sa compagne, à son travail. Dommage que nous l’ayons déposée avec un bon quart d’heure de retard a l’hôpital où elle est infirmière …

De retour à St-Georges, sur le chemin du restaurant conseillé par les guides, nous auront une discussion avec le gardien du yacht club voisin auquel nous avons, une fois encore, demandé notre chemin. Il a une explication fort convaincante au sujet de la sécurité qui semble régner sur l’île, les actes de délinquances sont rarement anonymes sur une île où tout le monde se connaît peu ou prou de visu. D’ailleurs, il n’a connu aucun souci depuis les quatre années qu’il occupe ce poste.

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Notre visite de l’île étant terminée, nous partons des le lendemain matin pour visiter Prickly Bay, au sud de l’île, où après une petite navigation tranquille, nous prenons une bouée au milieu de ce qui semble être le second pôle maritime de Grenade. La baie, bordée d’hôtels et de belles résidences, est accueillante mais loin de déborder de l’activité que l’on nous avait suggérée. Un complexe hôtelier s’occupe d’animer une petite place avec Tikki-bar, restaurant terrasse et podium de concert quand au fond de la baie se trouve un chantier et un shipchandler. A noter, c’est important pour plus tard, la présence d’une boucherie « française » derrière la place.

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En fait d’animation, il y en a bel et bien à Prickly Bay, le soir même de notre arrivée se tiens un super bingo sur la place dont le gros lot n’est ni plus ni moins qu’une … vache, complète et vivante, sur pied quoi. Imagineriez vous gagner une vache au bingo de l’hôtel où vous passez vos vacances ? Et bien ici, c’est possible.
Du coup, nous ne préférons pas tenter le diable et plutôt que de gagner la vache, nous trouvons un petit bar sympa où les plats sont servis dans le jardin pour le dîner « chez Timber », mais côté bar, pas cantine …

De toute façon, de la vache, il est prévu d’en manger le lendemain soir… Sur la place du bingo est organisé un barbecue « Grill it yourself »… En fait, le concept est simple, en premier, acheter sa viande chez le boucher et venir la cuire sur un barbecue en self service au restaurant qui trouve son compte en fournissant boissons et accompagnements.
C’est donc une pure activité de « Liming », qui en bon caribéen anglophone signifie « Hang out and Socialize », soit, « Sortir et Rencontrer des gens ».
Le concept est vraiment sympa, mais il n’y a pas foule cette semaine et les efforts du musicien/chanteur/animateur ne suffirons pas a faire décoller l’ambiance. Il faut dire qu’il dédie très longuement chaque morceau à une de ses connaissances ou un artiste décédé.

La rencontre avec le boucher est plus « rentable » en terme de rencontre, il s’agit d’un couple de français qui ont ouvert la boucherie depuis 8 mois, Il nous semble qu’une petite communauté française est installées ici au sud de Grenade et globalement, ils semblent heureux de leur sort (taxes à 20% et rien d’autre), nous confirment que les grenadins ne meurent pas de faim, se servent dans la nature ou peuvent gagner 10 $ par-ci par-là en proposant de travailler chez les commerçants par exemple. A peine font-ils état de la lenteur générale (ce sont les Antilles quand même) et à leurs dires, la population de Grenade est très gentille et essaie de bien faire avec sérieux.

Somme toute, comme nous rentrons tôt et que nous avons dédiés l’après-midi à l’informatique grâce à un improbable internet de qualité correcte, la journée aura été reposante avant notre départ le lendemains matin.

Seul bémol de la journée, notre moteur d’annexe commence à faire quelques caprices. Qu’importe, nous les subissons dans la joie et la bonne humeur, insouciants de « l’enquiquinement » que nous réserve cette mécanique pour les jours suivants.

Diabolo Grenadine

Non, « Grenadine » n’est pas une erreur d’orthographe, il est bien d’usage d’écrire « Les Grenadines ». Toutefois, à l’issue de notre quinzaine dans le sud des Antilles, il convient de reconnaître que Béquia, la plus nord des Grenadines de St-Vincent, est à ce jour, et restera jusqu’à notre prochaine expédition, celle que nous appelons désormais non sans humour « notre île Grenadine préférée ».

Pour mieux comprendre cette étrangeté, il nous faut revenir en arrière de quelques semaines, quand Amandine, notre invitée toute neuve et toute souriante, est récupérée en baie de Fort de France, fraîchement débarquée de l’avion.
Pour commencer, afin de rejoindre Takoumi, nous lui infligeons le supplice de l’annexe. Heureusement, entasser trois adultes et un sac plus gros et lourd que sa propriétaire dans notre ridicule annexe de plage tourne vite à la franche rigolade humide… Et puis on est content de la voir notre copine 😉

Le trajet prévu pour amariner notre nouvelle équipière est un peu audacieux puisque nous prévoyons de quitter Fort de France au matin après une bonne nuit au mouillage pour atterrir directement à Béquia au petit matin, après une nuit en mer, boudant ostensiblement Sainte Lucie et St-Vincent dont nous ne souhaitons pas vérifier la réputation avant d’avoir bien profité des décors majestueux des Grenadines.

Globalement, le trajet se passe bien, pas un pet de vent et des conditions de mer dignes d’une risée Perkins (la marque du moteur), nous dépassons peu à peu tous les points de chute que nous avons repérés comme refuge valide en cas d’inconfort maritime, Grande Anse, le mouillage de Ste-Anne, les deux Pitons de Ste-Lucie et le Lagon Bleu de St-Vincent… Rien à signaler, pas même notre nouveau mousse qui écrasera tout du long du sommeil du juste … Ou du voyageur fatigué par l’avion, c’est selon. Au moins profitera-t-elle d’une belle arrivée à la voile sur l’île. Pavillon de courtoisie et de douane envoyés sous les barres de flèches.

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Les premiers contacts sont sympathiques, nous prenons une bouée et attendons le « percepteur » avec lequel nous lierons des liens quotidiens les jours suivants. Nouvelle séance d’annexe pour rejoindre le rivage, et sans le sac, c’est déjà plus simple.
Les formalités sont ici de simples … formalités … Destinées sans doute à justifier la perception de taxes. Du coup, deux formulaires en triples exemplaires et 3 tampons de visa plus tard, nous partons à la découverte de l’île de Béquia.

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Sur cette île anglophone, Il faut d’ailleurs prononcer [bèqouè]… Et non pas comme moi se poser la première journée la question de savoir pourquoi les gens parlent tout le temps de « la rue de derrière » ou « backway » … Que j’ai pour ma part trouvée sans intérêt et plutôt vide en comparaison du front de mer.

Justement, le front de mer du mouillage de Port Elizabeth, puisque c’est ainsi qu’est nommé le bourg, est assez animé, les taxis proposent leurs services pour la découverte express de l’île et il y a du monde qui se promène le long des échoppes et des stands d’artisanat qui proposent des objets en bois, noix de coco ou os de baleines gravés … Car oui, ici ils pratiquent encore la chasse à la baleine …

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Alors, je rassure tout de suite les esprits de quelques uns que je sens déjà s’échauffer, lors de ces pêches traditionnelles, au vu de l’équipement sommaire et du faible nombre de prises, il me semble bien que ces nobles cétacés aient leurs chances.

Plus loin, mais pas beaucoup plus, les 400 mètres de « centre ville » laissent place à une promenade aménagée en bord de mer longée par de nombreux établissements où se restaurer ou boire un verre accessible également depuis le mouillage grâce à une suite de petit pontons à annexes. Notre premier choix est calamiteux, les menus sont tous plus ou moins « à l’anglaise », mais le concept même du « Fish and chips » à énormément souffert de l’interprétation locale.

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Sans doute pour ne pas rester sur cette vilaine impression, les filles organisent la suite de la visite à l’insu de ma volonté, et me voilà installé de nouveau dans un taxi collectif ici appelé « dollar bus », bien que la course en coûte deux … L’engin est vert paillettes, tuné comme une voiture de Fast and Furious », éructe de sons electro / heavy metal et est blindé de gamins qui rentrent de l’école. Hormis ça, le mode opératoire est curieusement identique à celui de Mindelo avec le chef qui conduit et le gamin qui entasse les voyageurs et empoche à la sortie. Cette fois, le pilote est tellement content d’avoir à côté de lui deux charmantes touristes, qu’il se muera en guide le temps d’une rotation, et c’est lui qui nous déposera dans un bar du quartier d’habitation en nous laissant à l’attention de … Toko.

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Et c’était une bien belle idée de nous laisser là, le maître des lieux, gabarit armoire à glace et tête de repris de justice, Toko donc, se révèle être un hôte agréable, intarissable d’excellents conseils sur les Grenadines et la navigation dans ces lieux.
Le Toko’s bar est face à la mer et le jardinet aménagé accueille une barque de pêche en réfection dont il nous semble que la mise à l’eau prochaine est compromise par la soif de rhum du charpentier qui ponce, qui ponce, qui pionce … 😉
Ensuite, de 100 dollars EC pour chacun une langouste, nous obtenons un menu au tarif négocié de 130 EC pour nous trois, et de la terrasse, nous voyons le cuisinier aller chercher notre langouste à même le vivier, de l’eau jusqu’aux genoux, au milieu de la crique qui borde le restaurant. Ce repas là fut excellent… La fricassée de langouste accompagnée de légumes préparés de manières variées est vraiment très bonne. A la nuit tombée, nous prenons congé de notre hôte et reprenons le « dollars bus » pour rentrer au mouillage ou nous attend une nuit de repos bien méritée.

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Nous restons encore une journée bonus sur Béquia, les lieux nous plaisent, le mouillage est confortable et nous rencontrons Sheryl, la tenancière du restaurant « Fig Tree ». La femme est sympathique et son établissement est proche du bateau, accueillant et pourvu d’un excellent « wifi »… Et ce qui ne gâche rien, les plats sont bons. Nous apprenons aussi qu’elle anime tous les matins une émission radio sur la VHF 68, météo, nouvelles de l’île, promotion des services du mouillage et du bourg, sans oublier les animations du jour. Une belle initiative qui sera je n’en doute pas érigée en « incontournable » de l’île sur tous les prochains guides de navigation. Ce serait vraiment un minimum pour cette belle personne qui s’implique tant dans la vie et développement de son île. La dernière surprise sera de la découvrir présidente du club de lecture pour enfant qu’elle accueille et anime dans son restaurant.

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Cette « dernière » journée sur Béquia est organisée autour d’une séance plage dont le point fort sera le retournement de l’annexe au moment du départ vers le café … Nous apprenons de cette aventure que beacher et quitter une plage avec des vagues n’est jamais exempt de risques, que le sac étanche où nous rangeons tout ce qui craint l’eau à chaque voyage n’est pas une précaution inutile, que l’eau mouille et que le ridicule ne tue pas. A part ça, ni peur, ni mal, l’annexe reste opérationnelle pour la pêche aux oursins que Manuela entreprend dans la foulée, mais dont les espoirs seront douchés après avoir goûté deux spécimens qui apparemment n’ont pas bon goût.

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Au lendemain, nous sommes fin prêts pour partir vers Cariacou, prochaine étape vers Grenade avant une remontée paisible des Grenadines.
Mais la mer est cruelle et Amandine ne se sent pas bien. Nous avions eu la chance qu’elle supporte plutôt bien la première partie du voyage, notamment parce qu’elle dormait profondément. Cette deuxième partie, plus courte et ne comptant qu’une navigation de jour, est effectuée par un bon vent de travers et les vagues qui vont avec. Rien d’exceptionnel, mais pas franchement adapté aux oreilles internes fragiles.

Oreilles fragiles ou pas, le phénomène est fulgurant et moins de 3 heures après l’appareillage, nous décidons de rebrousser chemin. D’une part, nous n’avons pas l’intention de faire subir 10 jours de martyr à notre amie et d’autre part, je soupçonne le mal de mer de n’être pas la cause exclusive de son état et très franchement, je préfère être en Martinique que devant « l’île fantastique » (« fantasy Island » en VO) si nous devons faire face à quelque chose de plus sérieux nécessitant un retour précipité en métropole. Pour l’heure, hors de question de refaire d’une traite le trajet jusqu’en Martinique, le cap est donc mis sur … Béquia … Et c’est ainsi que vous comprenez pourquoi cette île restera jusqu’à notre prochain passage notre Grenadine préférée. Nous sommes tous un peu tristes d’abandonner nos projets, même si nous n’excluons pas de repartir pour un parcours réaménagé « light », mais l’état d’Amandine s’améliore à peine le demi tour effectué, bien que nous soyons alors au près … ce qui nous conforte dans notre décision.

A Port Elizabeth, nous réorganisons la suite à la table de Sheryl. Pas une seule ligne directe entre Béquia et la Martinique. Amandine doit bel et bien subir le retour en terre française avec nous. Sur cet épisode, j’ai froid dans le dos en comprenant que si le cas avait été plus grave, nous aurions été loin de tout « parcours santé » à la française…

Du côté des douanes, à ma grande surprise, cela se passe bien et l’histoire « on est partis et puis, on est pas partis en fait » se résous sans formulaires ni taxes supplémentaires.

Puisque nous sommes à terre pour la journée, aidée de Sheryl et sur une boutade de ma part (parfois, je perds l’occasion de ma taire), Amandine va nous chercher une « rebouteuse » et nous trouver une … « homéopatheuse » ? Son rendez-vous est l’occasion pour Manuela et moi de découvrir les hauteurs de l’île, squattée par les maisons secondaires de riches anglais. Soyons francs, ils n’ont pas réquisitionné les quartiers les plus laids de l’île.

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Comme la journée n’est pas terminée, une promenade touristique s’impose. Nous prenons donc le taxi touriste pour nous rendre au sanctuaire des tortues … Et là, patatras … Sanctuaire mon œil oui … Un vieillard et son exécrable boy gèrent un odieux « mouroir a tortues » où elles sont retenues dans des conditions déplorables pour l’unique enrichissement du propriétaire des lieux aux dépends, des tortues certes, mais aussi des touristes qui paient une fortune pour assister à cette horreur mal emballée par une trop faible aura de respectabilité que sous entend le terme sanctuaire. Pas difficile à démasquer, l’homme est incapable de répondre correctement à quelque question que ce soit concernant les campagne de remise en liberté ou d’éducation des locaux qu’il est pourtant sensé organiser. Ce vieil homme pue la malhonnêteté comme un étron sur le sable.

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Cette mauvaise expérience difficilement avalée, nous rentrons au mouillage pour le dîner au Fig Tree et la nuit à bord… Au lendemain, Amandine est prête pour le voyage retour, les douaniers s’enquièrent de sa santé, un mail envoyé au port pour demander « asile » au port du Marin et l’ancre est prestement levée en fin de matinée.

La journée est superbe, un peu plus secouée que les précédentes, mais avec une bonne vitesse et un cap pas trop calamiteux. Amandine a trouvé une place en hauteur qui si elle ne la préserve pas, au moins, lui convient.
La nuit par contre l’est, calamiteuse, vagues ininterrompues malgré la protection de Ste-Lucie, dérive honteusement énorme et temps de chien. Les quarts de nuit seront, au moment de la traversée Ste-Lucie / Martinique, le théâtre d’une nouvelle partie de cache-cache avec des grains humides à plus de 25 nds de vent.

Encore une fois, le mouillage de Ste-Anne est au petit matin notre refuge, notre havre de paix. Cette fois-ci, ni Manuela ni moi n’avons dormi et une fois tout en ordre, partons nous coucher… C’est avec un ultime espoir que je consulte mes emails … J’hésite deux secondes à prévenir Amandine que j’interpelle depuis ma bannette sans même chercher à me relever. – « Amandine ? » – « oui ? » – « j’ai une nouvelle pour toi, … ce soir, tu dors au port ! » Et je m’endors au son de son cri de joie.

 

Relax Mart’

A l’issue de la folle traversée, notre première envie n’est pas, curieusement, de rejoindre la terre ferme. Peut-être avons nous besoins d’une transition douce, toujours est-il que nous faisons mouillage deux jours dans la baie de Caritan, à l’abri de l’océan que nous venons de franchir et à quelques brasses du port du Marin.

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Cette courte et attendue retraite n’est interrompue que par une expédition à terre pour découvrir le village de St-Anne, boire un ti-punch et s’avitailler en produits frais et français, comme de l’emmental et une buche de fromage de chèvre…

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Nous préparons aussi notre arrivée à terre en contactant le port pour la première fois. Bien entendu, il est un peu tard pour « réserver » une place, mais le courant passe bien (au téléphone, pas au milieu du port 😉 ) et la décision est prise de s’approcher du port des le lendemain et de reprendre contact. Nous aurons le plaisir d’être accueillis comme si nous avions réservés.

En plus, des notre arrivée, un voisin se précipite pour nous aider à prendre nos amarres et nous reconnaissons Jean-Luc du Saint-James, partis un jours avant nous et avec lesquels nous avions partagé leur dernière soirée à Mindelo et que nous retrouvons sur le même ponton à deux places de nous, ce n’est pas si grand que ça l’Atlantique finalement. La manœuvre de Manuela est superbe, le voisin pense avoir été heurté, mais je suis bien certain qu’il n’en est rien et une fois son stress retombé, Andes sera un voisin fort sympathique. Sur notre autre bord, Gérard et Anne-Marie de Phillines III, sont eux, toujours d’humeur joyeuse et seront d’excellent conseil. Ils ont une grande expérience des Caraïbes car ils hivernent chaque année au Venezuela pour revenir en saison.

Nous prenons quand même congés de tout ce petit monde le soir même afin de retrouver Jean-Camille, Delphine et Mathis de Kalisea dès le premier soir… Nous sommes impatients de les retrouver; C’est une agréable surprise d’apprendre qu’ils sont au Marin en même temps que nous. Dés le premier soir soir, le programme est donc, apéritif-dîner au bar du port. Manuela et moi nous jetons sur une piérrade au bœuf… Ça manque la viande en traversée 😉

Et puis la semaine suis son cours, laverie pour nos habits, courtes promenades aux alentours de la marina, déjeuners et dîners dans les restaurants du port, découverte de la ville, visites aux shipchandlers locaux pour les menues réparations ou remplacements de matériel. Cette semaine bien remplie, au départ toujours repoussé un peu plus, est conclue in-extremis par le remplacement de nos deux batteries (mea-culpa, les batteries avec entretiens ne s’entretiennent pas seules, j’ai donc expérimenter un nouveau type type de « batteries sèches » et cela ne fonctionne pas bien) et enfin, la commande d’un nouveau génois.

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Nous assistons aussi à la régate locale de Yoles, déjeunons et dînons au Marin-Mouillage qui prépare les soirs de week-end d’excellents travers de porc au barbecue avec de la « sauce chien » … « Sauce chien, c’est pour l’odeur hein, c’est pas fait avec du chien » prends la peine de nous préciser la maîtresse des lieus. Par contre, chaque tentative d’aller au marché local se solde par un échec face à une halle vide et fermée. Quand ça ne veux pas, ça ne veux pas… Nous irons donc au supermarché pour les légumes aussi… Sauf pour une série de boudins, qui sont quand même des spécialités locales.

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Une autre aventure cette semaine est le déjeuner au mouillage à bord de Kalisea. La journée est une réussite, l’accueil à bord est toujours un plaisir. C’est au retour, après avoir pris congé de nos hôtes que la situations se gâte. En fait, le mouillage de St-Anne est quand même assez loin du port et nous les avons rejoins en annexe … Bien que j’ai pris la précaution de remplir le réservoir à ras bord, la réserve de fuel se révèle insuffisantes et ce qu’il conviens désormais d’appeler une « expédition » ne trouve sa conclusion qu’à la nuit tombée, après plus d’une heure et demi de … rames … C’est épuisant 😉 En plus, les Kaliséens s’inquiètent de ne pas avoir plus tôt de nos nouvelles aussi vite que prévu font sonner nos téléphones alors que nous « galèrons » au milieu de la baie 😉 L’épopée est comique … Et est largement commentée lors de notre ultime soirée avec eux au Zanzi-Bar, un fameux restaurant du bord de mer.

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Et devinez comment nous choisissons de nous remettre de notre atterrissage ? Et bien, exactement comme il a commencé, en profitant de deux jours de mouillage au calme a l’abri de l’Anse Caritan.