Nous avons choisi l’immense baie de Samana pour arriver au Nord Est de la RD et ainsi pu apercevoir quelques baleines lors de notre approche, magique… de n effet, c’est en la saison annuelle pendant laquelle elles viennent mettre bas – et nous ne voulions surtout pas rater ça!
Parvenus en ville, nous sommes immédiatement mis dans le bain, alpagués par le voisin de palier de l’immigration « Samuel » alias guide touristique motorisé, qui souhaitait nous cueillir tout frais pour nous véhiculer dans la région. Nous avons bien eu du mal à nous en débarrasser, de Samuel, et avons arpenté la ville au pas de course derrière lui, qui avait décidé – de lui-même – de nous faire une visite guidée de la petite ville – au lieu de simplement nous indiquer le marché…Pour quelques dollars, le fameux propuesto ou tip, le pourboire local. Ici, le propuesto est normal donc il convient parfaitement de nous adapter à ce qui est de la culture locale, juste, n’étant pas habitués, il faut s’accrocher pour refuser ces petits services incessants et accepter de payer ceux que tu ne réussis pas à éviter…Et j’ai vite pris conscience à quel point notre culture à nous, ne nous a pas armés pour refuser incessamment avec le ton performant, pour ne pas nous sentir harcelés. J’ai fini par le trouver – à la troisième tentative avec Samuel…peux mieux faire, vous en convenez!
De bon matin, Samana avec son marché et ses ferreterias ressemble à un joyeux souk très vivant, bordélique et agréable. La ville toute entière grouille de motos (sans casque), de motos concho (taxis pour une où deux personnes) et de guaguas (bus locaux). Et le bon côté de notre rencontre avec Samuel est qu’à 11 heures, nous avions déjà visité la ville et n’avions plus qu’à choisir un bar « bureau wifi » – de référence jusqu’à la fin du séjour. Ce fût au hasard « Le café de Paris » 🙂 tenu par un couple franco-dominicain très intéressant…
De notre bureau, nous avons donc pu organiser les premiers jours dans la région que nous avons passés en bonne compagnie : avec Yves, le père de notre bon ami Raphaël, et Luc avec qui Olivier avait travaillé sur le tour de France il y a des années. Yves vit ici plusieurs mois par an et connaît bien le coin, qu’il nous fait découvrir : sa chouette maison à Las Terneras, les plages, les lolos, le village de pêcheurs de Sanchez et la grandiose chute « el Salto del Limon ». Nous avons rejoint ce site à dos de cheval avec Luc et bravé la baignade insolite et, un peu dangereuse, au pied de la cascade spectaculaire. À la descente de laquelle, affamés, nous avons goûté le traditionnel cochon grillé avec Yves au village Las Terneras. Pas mal le cochon!
A propos de cette chevauchée, les ballades au Salto del Limon sont chaperonnées par de jeunes adolescents, qui nous jurent faire ce job en dehors des heures de classe. Première sensation que « on ne nous dit pas tout »…Le vendredi matin l’école est apparemment fermée jusqu’à lundi? J’ai d’abord cru qu’ils faisaient le « pont » ayant lu que le jeudi de la veille était un jour férié – mais après enquête, personne ne semblait connaître ou respecter cette fête nationale..Et, me croirez-vous si je vous dis que parvenus au lundi en question, tout était fermé – notamment l’école – parce que, eh bien oui, c’était un jour férié « décalé »?? L’explication qu’on nous a donnée est que le Président de la singulière République Dominicaine l’aura décrété « last minute » de façon à prolonger son WE par voie de presse et de bouche à oreille. Il paraît que c’est l’une de ses habitudes..Bref, on n’y comprend rien en République Dominicaine…
Quant aux enfants, je pense qu’ils travaillent dès qu’ils peuvent pour gagner quelques dollars et qu’on leur a appris à mentir aux étrangers afin de ne pas heurter nos valeurs de « Gringos » – alias touriste que l’on essore… les chevaux également nous ont parus bien jeunes pour travailler aussi dur sur les caillasses! Nous avons appris plus tard que l’école est d’un niveau très faible et perpétue l’illettrisme au sein de la population locale. Il paraît que le président – quand il n’est pas en WE – investit plutôt pour le développement des universités…
Ensuite, nous avons quitté Samana 24 heures pour visiter les grottes de los Haites plus au Nord. La baie de San Lorenzo était déserte et la région ressemble à une miniature de la baie d’Along. Ce mouillage au milieu de centaines d’oiseaux est magnifique, le sympathique gardien du temple s’est imposé comme guide du site – contre propuesto bien sûr…
A ce stade, nous étions contents de changer de port en République Dominicaine et nous sommes partis passer deux jours à la Marina Oceanworld de Puerto Plata pour clore notre séjour. Le lieu ressemble à Cannes l’hiver avec Casino, boite de nuit et de nombreuses zones réservées à un Club très sélect de vacanciers, dont nous ne faisons pas partie. J’ai trouvé que c’était assez représentatif des deux « mondes » qui coexistent dans ce pays. La jolie ville de Puerto Plata était en travaux malheureusement, en friches plus exactement mais cette escale nous a permis de nous organiser à la marina qui offre un service de transport au supermarché, des douches – moyennes mais avec de l’eau chaude s’il-vous plaît ! – une laverie et de l’eau à quai pour le grand nettoyage de Takoumi, avant son départ en direction des Bahamas!
Notre Raphaël ?