Cet archipel au large du Sahara au sud du Maroc, à environ 100 miles du continent Africain et plus de 600 de la dite Espagne réunit quelques iles au milieu de l’Atlantique, assez éloignées les unes des autres avec leur propre identité – la plus volcanique, la plus habitée, la plus sauvage et déserte, la plus grande où nous sommes actuellement … Le climat est chaud ou doux toute l’année, idéal et autour de chacune de ces îles, des zones d’accélération du vent (+10 à 15 nœuds, jusqu’à 30-35 nœuds d’un seul coup) nous narguent ou nous menacent en route . Les habitants de Gran Canaria se décrivent eux-mêmes comme un peuple plus proche des Américains du Sud, plus chaleureux et après quelques semaines, je suis tentée de penser qu’ils ont raison.
Nous sommes arrivés à Las Palmas le 15 Novembre au petit matin après 20 heures de navigation une semaine avant le départ de l’ARC, une régate et réunion de près de 200 bateaux s’apprêtant à traverser l’Atlantique. Mais disons-le, obtenir une place de port pendant cet événement annuel est plus difficile que d’accoster à Naples en plein été! En effet, nous avions entamé les discussions par email avec la Marina Deportivo de Las Palmas depuis dix jours sans grand succès alors nous avions décidé de débarquer sur le ponton d’accueil afin de tenter notre chance…
Le port était plein ou presque. Les pontons grouillaient et la fête était au RDV. Le ponton d’accueil déjà largement occupé nous renvoyait vers la pompe à essence d’où j’essayais vainement de contacter la capitainerie sur le canal 11 de la VHF. Enfin José arriva pour nous dire qu’il fallait accoster au ponton d’accueil….Je vous passe les détails mais ce fût long et après 2 heures de négociations José nous trouve une place pour la nuit! Il nous quitte en nous souhaitant « bonne chance » persuadé de nous mettre dehors le lendemain…Mais nous avons de la ressource et après moultes tractations et interventions « diplomatiques » nous rencontrons un responsable du port qui nous promet de nous laisser garder cette place sans être embêtés, place que bien des bateaux au mouillage nous envieront toute la semaine !
Nous pouvons enfin nous détendre et organiser les réparations que nous voulions entamer avant l’arrivée de Papa dans 5 jours.
Mais que nenni, nous nous rendons compte que tous les services des voiliers et ships du port ne seraient de toute façons pas disponibles avant le départ de l’ARC prévu le 22…. Aussi, ces premiers jours a Las Palmas se soldent par une très bonne soirée à bord de « Kalisea » notre bateau copain déjà rejoint à Gibraltar (qui participent à l’ARC justement) et l’occasion, enfin de retourner l’invitation. Nous retournons les voir la veille de leur départ, mais les manquons de peu car ils sont sortis tester toutes les nouvelles améliorations qu’ils ont fait monter à Las Palmas.
Ceci dit, la vie de ponton pendant l’ARC nous a un peu déçus, mis-à part l’ambiance continuelle du « Saylor Bar » qui ne désemplit pas de la semaine, les soirées « ARCnéènes » se passent en « privé » et personne ne semble s’inviter de bords à bords et on sent même une certaine tension compétitrice qui justifie une certaine arrogance des équipages souvent « déguisés » sportivement arborant fièrement le nom de leur embarcation… Ces embarcations elles-mêmes affublées de grands pavois donnent des airs de fête et de magnificence au port et à l’événement.
Bien contents de quitter la marina, nous nous installons dans l’appartement de famille, confortable et équipé « balcon-baignoire », prêté et préparé pour nous par Antonio le jeudi soir avant l’arrivée de papa vendredi. Après 5-6 mois de vie à bord de Takoumi, nous sommes impatients de retrouver un vrai lit et une douche personnelle!
C’est donc le jour même de notre emménagement provisoire que nous faisons la rencontre d’Antonio et de sa femme Teresa (dite Tere) à l’occasion d’un sympathique déjeuner d’accueil arrangé sur l’heure.