Notre seconde destination dans cette région abandonnée des humains est un mouillage au milieu de nul part, au sein d’un anneau de corail perdu sur le chemin vers le nord : le « Hogsty reef ».
Je m’attendais à devoir partager ce mouillage insolite avec au moins quelques autres aventuriers, mais seuls deux cargos échoués attendaient là leur lente décomposition.
A la décharge des absents, l’entrée est délicate et les bancs de coraux ne protègent pas suffisamment le lagon pour empêcher la houle de s’y engager, rendant improbable le mouillage en son sein.
Il n’empêche que la zone vaut le détour rien que pour l’impression d’être en pleine mer, encerclé par des vagues brisant sur 360°.
Têtus, nous tentons un mouillage derrière la minuscule île qui borde l’entrée du lagon. C’est joli mais pas très confortable. Nous dînerons donc sur place avant de repartir pour une nuit de navigation. Au menu, un sushi de Thon pêché par Manuela dans la journée.
A l’issue de cette nuit, nous approchons la baie « Bight of Acklins », toujours seuls, toujours isolés du monde. Mais le passage dans la baie est trop délicat pour nous y engager sereinement et nous préférons, encore une fois, abandonner toute idée de relâche pour repartir vers Long Island et Great Harbour, où nous atteindrons Clarence Town en début d’après midi.
Il est aux Bahamas des endroits similaires à des oasis. Des endroits calmes et sereins, havres de repos d’une grande beauté, peuplés de quelques rares irréductibles sédentarisés loin de tout et d’une poignée de voyageurs. Le mouillage de Sandy Point est de ceux là.
Quelques temps après avoir posé l’ancre dans une eau turquoise ou se dévoilent les fonds sablonneux, un navigateur voisin viens nous saluer, discuter de tout et de rien. De son bateau, de nos voyages et nos trajectoires, des autres occupants du mouillage. Aussi. Juste pour faire connaissance en bon voisin. C’est un comportement typique des navigateurs américains, et je reconnais qu’il est très agréable d’avoir les informations locales de premières mains dès les premières de relâche.
D’ailleurs, nous n’irons jamais à terre à Clarence Town, l’accès parait difficile à moins de disposer d’une véritable annexe ou de se rendre à la marina. Et de toute façon, le bouche à oreille local nous informe qu’aucun commerce n’y est établi depuis l’avant dernier ouragan.
Nous préférons profiter de l’île déserte au sable fin où au détour d’une expedition découverte, un autre voyageur nous offre l’une des noix de coco qu’il viens de cueillir.
Nous pourrions rester un bon moment dans cet endroit idyllique, mais, emportés par nos découvertes pleines de promesses et nos besoins d’avitaillement, nous préférons poursuivre notre chemin et entreprendre une nouvelle nuit de navigation, baignée, enfin par une quasi pleine lune.
Quelles belles couleurs !!! On assiste au coucher du soleil de bout en bout. Magique !!!! Deux beaux articles avec de belles envolées poétiques ….. Vite rattrapées par la réalité. Qu’est-il arrive à Takoumi ? Il a voulu « se faire la malle » ?
Manuela s’est remise à la pêche ? Belle prise alors !
Grosses bises.