Ou en tout cas dans « La Linea de La Conception » qui est la ville frontière entre l’Espagne et le « Royaume uni ». Car oui, les espagnols ont une frontière terrestre avec l’Angleterre. Oui aussi puisque nous sommes allés à pieds a Gibraltar depuis la « Marina Alcaidesa » où notre trajet depuis Malaga nous a conduit.
Cette navigation est d’ailleurs fort confortable avec un temps de fillette qui me conduit à songer que nous aurions aussi bien pu entreprendre ce voyage à bord d’un trawler (bateau de voyage à moteur), mais ce n’est que mauvaise foi car le voilier est bien plus sympa une fois les voiles remplaçant la sourde complainte du diesel marin. Toujours est-il que cette nuit là, alors que d’autres traversent des bancs de poissons ou de dauphin, nous traversons des bancs de pêcheurs. C’est bien simple, à la tombée de la nuit sans lune, la baie de Marbella est constellée de lumières qui, une à une, avec l’avancée de l’heure disparaissent pour laisser place à un obstacle mobile qui rentre au port.
Du coup l’exploitation honteuse du moteur apporte le surplus de manœuvrabilité dont nous avons besoin… Manœuvrabilité mais aussi vitesse, et chemin faisant de pêcheur en pêcheur, nous rejoignons le célèbre rocher anglais avec plusieurs heures d’avances et le jour est loin de se lever. Décision est donc prise de mouiller à l’est du rocher, à quelques encablures du phare d’Alcaidesa pour aborder la « Bahia de Algeciras » en plein jour (ou baie de Gibralatar, c’est selon votre allégeance ).
La surprise est au matin, de decouvrir un paysage verdoyant aux accents de Bretagne. J’ai l’habitude de dire que c’est « météorologiquement » louche en découvrant une verte région, mais apres tout, ne sommes nous pas proches du territoire de la Perfide Albion ?
Au détour du rocher, nous découvrons une baie disputée par d’énormes navires de commerce au ravitaillement ou au déchargement, autours desquels ils faut se frayer un chemin jusqu’à la marina.
L’accueil est chaleuereux et sympathique, comme souvent, mais encore une fois, comme à Malaga, la publicité Photoshop réalise des miracles et transforme en un magnifique complexe nautique serti de nombreux commerces une marina à peine à moitié finie bordée de marais en friche … Je l’avoue, je suis un peu déçu de la désolation qui règne dans ce parking à bateau plus qu’à moitié vide (ou moins qu’à moitié plein, à vous de voir). Et la déception monte d’un cran alors que je découvre que l’audacieux « Alcaidesa Lounge Bar » est en fait une gargote en préfabriqués. Force est de constater l’absence de concurrence et nous nous y restaurerons et/ou désaltèrerons quand même une paire de fois durant les TREIZES jours de notre escale.
Ce n’est que le lendemain que nous découvrons le vrais visage de « La Linea », j’entends par là un cœur de ville plutôt sympa et accueillant à défaut de vraiment joli cerné par un océan de désolation, quand meme parsemé ici et là de jolie rues qui disputent le territoire à des cités et des bâtiments délabrés. Je ne sais pas si la crise est passée par là ou si l’argent n’y est en fait jamais parvenu, mais ça a fait mal.
Nous profitons quand même à plusieurs reprises des plaisirs du marché couvert, de la terrasse de la place de l’église et d’un bar à tapas simple et de bon niveau nommé « Casa Puri » … Non, je n’invente pas.
C’est en plus le seul établissement qui je connaisse où le serveur décrète de lui même de ne pas servir un plat commandé car « ça faisait trop de pommes de terre avec les autres plats », je trouve ça sympa dans la mesure où je reconnais qu’il a raison.
L’expédition a Gibraltar est une réussite, nous decidons de faire « nos touristes » et d’utiliser les services d’un guide motorisé pour decouvrir le rocher qu’autrement il faudrait gravir à pieds ou au moyen d’un téléphérique rouillé issu de la préhistoire. Je devrais dire une jeune guide, dynamique et non encore blasée de faire decouvrir son pays. C’est en sa compagnie que nous découvrons donc les colonnes d’Hercules, qui n’ont d’intéressants qu’un point de vue sur le Maroc en face, les tunnels du « grand siège » qui ne retiennent pas plus notre attention, une grotte joliement mise en valeur par des jeux de lumières colorées, mais surtout, surtout, l’unique chose qui attire les touristes du monde entier, nous inclus, je veux parler des … Singes de Gibraltar … Une colonie dans la colonie, 208 âmes plantigrades libres et cleptomanes, choyées, chouchoutées et soignées par la communauté. Nous adorons, et je me surprends meme à les trouver « mignons » malgré leurs hideux visages ridés. Comme beaucoup, nous ne sommes venus que pour eux, ne trouvons qu’eux d’intéressants et vous recommandons d’aller les voir si vous en avez l’occasion.
Pour le reste, Gibraltar se résume à une rue commerçante et touristique où les magasins d’électroniques a peine détaxés jouxtent les tabacs et spiritueux du même tonneau. Un bon point toutefois au pub « Lord Nelson » dont le « Fish And ships » surclasse, sans peine il est vrais, les terrasses peu attirantes des restaurants qu’il côtoie.
A la nuit tombée, nous rejoignons l’Espagne en traversant à pieds la piste de l’aéroport international de Gibraltar qui n’a jamais su se doter d’une voie de contournement et dont les 3 vols quotidiens doivent se plier aux affres de la circulation frontalière comme un bateau devant un pont a bascule.
Les nouvelles arrivent juste a temps pour ma pause dejeuner! Merci!
C’est un singe qui a pris la photo de vous 2?
Et au fait… Manue: c’est un pull que tu portes?!
Des nouvelles du voyage et 3 articles d’un seul coup ! C’est royal ! Vous vous rattrapez . la grotte est belle et les singes sont rigolos. Édouard va être ravi. Bises