Au départ de Palma, nous passons la nuit à louvoyer « encore » entre les orages et nous atteignons Formentera au matin pour 24 heures de repos dans un nouveau mouillage idyllique. Repos fort apprécié car je suis toujours fatigué par la vilaine infection qui s’est déclarée à Palma et contre laquelle le traitement tarde à donner des résultats tangibles.
A l’occasion de cet arrêt, nous expérimentons le mouillage à géométrie variable … Tout d’abord confortable puis, soumis à un épisode orageux au loin, vraiment très pourri au point de le vider de la totalité de nos voisins. Pour notre part, nous sommes certains d’être là où il faut au regard des conditions météo générales, et nous tenons bon jusqu’en fin de journée. Au moment où la houle importune se calme pour laisser place à une nuit de tranquillité, nous sommes très satisfait de note choix.
Nous levons l’ancre le lendemain tard dans la matinée, car la route pour Alicante et le continent n’est pas si longue et nous préférons toucher terre accompagnés par les premières lueurs du jour. La navigation lors de cette journée est un peu difficile, car les vents sont instables et l’horizon désespérément gris et humide. Pour couronner le tout, je ne vais pas mieux, je soupçonne même que malgré le traitement dispensé par les urgences de Palma, mon état empire.
Nous avons d’ailleurs quelques épisodes « chaud patate » dont une belle et longue rafale qui a raison de nos feux de navigation et de mouillage en tête de mat. Nous devons avouer que cette casse est due avant tout à notre réaction mal adaptée plus qu’à la situation qui est finalement loin d’être dantesque… Nous apprenons encore.
A la tombée de la nuit, avec les ridicules feux de secours en place et un équipier en vrac, c’est au tour de Manue de vivre l’expérience « mon mari est pété, mon bateau est pété »…
A partir de là, je n’ai guère plus de quelques instants pour la navigation, arrachées à mon agonie, et Manue gère toute la nuit seule, jonglant entre les cargos et organisant notre arrivée avec le port, de nuit finalement car il n’est plus question de traîner. Elle est accueillie en héroïne par le « marinero » de garde auquel elle offre sa dernière pêche et bénéficie de la bienveillance de toute la marina plusieurs jours durant et même d’une place VIP face à la capitainerie, qu’elle ne devra céder que bien plus tard à « Team Vestas », bateau de course de la Volvo Ocena Race.
Après ça, tout s’enchaîne très vite et moins d’une heure après l’atterrissage, nous sommes aux urgences de l’hôpital universitaire d’Alicante… Cette visite ne doit pas être si inutile que ça car je profite alors de leur chaleureux accueil pendant six jours, non pas que je sois a l’article de la mort toute cette période, mais ils ont beaucoup de difficulté à établir un diagnostic précis car, j’imagine, la culture de bactéries sous antibiotiques reviens à faire pousser des légumes en les arrosant avec du désherbant. Du coup, j’ai droit à une bonne pelletée d’examens qui confirment tous ma bonne santé générale 😉 hormis ce qui m’a amené ici bien entendu.
A ma sortie, j’ai en bonus la surprise de devoir revenir 9 jours plus tard pour contrôle, nous avons donc 7 jours de tourisme avant de pouvoir quitter Alicante !
Formidable Manue seule à la manœuvre pour rallier Alicante. Le marinero ne s’y est pas trompé en l’accueillant en héroïne.ça n’a pas dû être facile de naviguer entre les cargos tout en organisant l’arrivée au port et la prise en charge de son malade. Enfin j’espère maintenant que tout va bien et que vous avez pu vous reposer et soigner vos blessures ! Prêts pour la suite ? Grosses bises.
Je suis un peu gênée par tant de compliments – d’autant plus que ma condition d’héroïne ne vaut que parce que je suis une femme marin…Ceci-dit j’en ai bien profité ?
j’aurais dû prévoir d’aller vous voir à Alicante qui est une très belle ville et où nous avons passé une nuit avec Elisabeth, Didier et Zizi en allant au Maroc. mais on ne pas faire de prévisions quand on navigue si loin. J’espère qu’Olivier se remettra vite et bravo Manu pour ton énergie. Gros baisers à tous les deux.
Courage Manu!
Bon rétablissement à Olivier et surtout un grand bravo à Manue qui a toute mon admiration.
On vous suit….en lecture pour l’instant.
On espère Olivier parfaitement rétabli ?
Oui, oui.
Merci à tous !
Nous quittons Alicante d’ici 30 minutes avec la bénédiction hospitalière 😉