Autour de Minorque
Pas question de quitter Minorque sans mouillage, cap sur la face nord donc pour rejoindre la cala de Presilli où nous passons la nuit. Seule notre arrivée est chaotique avec les dernières lueurs du jour, nous manquons de peu de nous échouer sur un troupeau de rocher en nous rapprochant trop de la plage mais la place est sûre et nous sommes seuls sous le phare qui surplombe la baie. A l’aplomb d’un fond rocheux dont nous ne savons s’il nous rendra notre ancre le lendemain, je ne peux m’empêcher de penser que la brochure de l’office du tourisme « survends » beaucoup l’endroit.
En fait, nous n’avons aucun soucis pour nous libérer le lendemain, en nous partons pour Ciutadella où nous avons l’intention de nous abriter d’un coup de vent (et oui, encore un). Le trajet nord est vraiment bien, avec pas mal de vent, et seule la toute fin se révèle acrobatique avec la remontée des fonds et le passage pour pénétrer dans Ciutadella en prime avec une belle houle qui nous pousse dans l’étroite passe.
Mais c’est en vain… Ciutadella est complet. Après trois quart d’heure de tergiversations, de suppliques par VHF et d’attente au milieu du chenal, rien n’y fait. L’autorité portuaire se comporte comme l’autruche dans son parc et se persuade que le bateau qui bouche la sortie du port n’existe pas…. Bravo à cette bande de chiens galeux, nous leur feront une belle pub tiens.
Plutôt que de tenter l’amarrage en force où le mouillage en chenal, nous repartons d’où nous venons pour nous protéger des vents forts qui viennent du sud. Le temps presse car le soleil descend sur l’horizon et nous aimerions bien être au moins protégés par l’île avant la nuit. La sortie est tendue, presque aussi étroite qu’en entrant. Il faut faire face à de très grosses vagues pour sortir de la baie mais nous avons confiance en Takoumi et nous avons déjà connus des situations un poil plus scabreuses.
Quelques longues minutes plus tard, nous pouvons enfin tourner le dos à la houle et en profiter pour dépasser les 9 nœuds (c’est rare, mais ça arrive). Du coup, nous arrivons à la cala des Algeaiayens avec juste ce qu’il faut de luminosité pour prendre un mouillage confortable et sûr.
Nous découvrons le lendemain une baie magnifique bordée de roches et de verdure et dont le fond se compose de deux superbes plages de sable blanc. Nous nous « terrons » dans ce paradis minorquin pendant deux nuits à l’abri des vagues et du vent. Merci le sort, merci la providence.
Et à l’heure du départ, je trouve imperceptiblement plus dur à chaque fois de quitter d’aussi belle places sans en profiter une journée de plus.