Le voyage de Takoumi

Saison 3

Archive mensuelles: septembre 2015

Autour de Minorque

Pas question de quitter Minorque sans mouillage, cap sur la face nord donc pour rejoindre la cala de Presilli où nous passons la nuit. Seule notre arrivée est chaotique avec les dernières lueurs du jour, nous manquons de peu de nous échouer sur un troupeau de rocher en nous rapprochant trop de la plage mais la place est sûre et nous sommes seuls sous le phare qui surplombe la baie. A l’aplomb d’un fond rocheux dont nous ne savons s’il nous rendra notre ancre le lendemain, je ne peux m’empêcher de penser que la brochure de l’office du tourisme « survends » beaucoup l’endroit.

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En fait, nous n’avons aucun soucis pour nous libérer le lendemain, en nous partons pour Ciutadella où nous avons l’intention de nous abriter d’un coup de vent (et oui, encore un). Le trajet nord est vraiment bien, avec pas mal de vent, et seule la toute fin se révèle acrobatique avec la remontée des fonds et le passage pour pénétrer dans Ciutadella en prime avec une belle houle qui nous pousse dans l’étroite passe.
Mais c’est en vain… Ciutadella est complet. Après trois quart d’heure de tergiversations, de suppliques par VHF et d’attente au milieu du chenal, rien n’y fait. L’autorité portuaire se comporte comme l’autruche dans son parc et se persuade que le bateau qui bouche la sortie du port n’existe pas…. Bravo à cette bande de chiens galeux, nous leur feront une belle pub tiens.

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Plutôt que de tenter l’amarrage en force où le mouillage en chenal, nous repartons d’où nous venons pour nous protéger des vents forts qui viennent du sud. Le temps presse car le soleil descend sur l’horizon et nous aimerions bien être au moins protégés par l’île avant la nuit. La sortie est tendue, presque aussi étroite qu’en entrant. Il faut faire face à de très grosses vagues pour sortir de la baie mais nous avons confiance en Takoumi et nous avons déjà connus des situations un poil plus scabreuses.
Quelques longues minutes plus tard, nous pouvons enfin tourner le dos à la houle et en profiter pour dépasser les 9 nœuds (c’est rare, mais ça arrive). Du coup, nous arrivons à la cala des Algeaiayens avec juste ce qu’il faut de luminosité pour prendre un mouillage confortable et sûr.

Nous découvrons le lendemain une baie magnifique bordée de roches et de verdure et dont le fond se compose de deux superbes plages de sable blanc. Nous nous « terrons » dans ce paradis minorquin pendant deux nuits à l’abri des vagues et du vent. Merci le sort, merci la providence.

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Et à l’heure du départ, je trouve imperceptiblement plus dur à chaque fois de quitter d’aussi belle places sans en profiter une journée de plus.

Ciao Italia, Hola España !

La Sardaigne, c’est fort joli, mais nous nous contentons d’un mouillage, et c’est donc à l’issue de notre plus longue navigation depuis notre départ que nous atteignons les « côtes » Espagnoles, matérialisées pour nous en ce jeudi 9 septembre par l’île de Minorque ou « Menorca » en Menorquin 😉
Le port en face de nous est Mahon, et comme cette ville a des échos très mitigés sur les forums, je traine un peu la patte pour nous y arrêter.Toutefois, le temps va se gâter assez vite, nous sommes impatients de toucher la terre d’Espagne et nous décidons de passer outre les conseils avisés des navigateurs du web. Comme quoi, il faut savoir dépasser les on dit et les réputations frileuses pour aller se rendre compte par soi même. Nous avons adorés Mahon et y sommes restés 4 jours !

Les seuls points noirs du séjours, comme ça c’est fait et nous n’en parlons plus, sont des sanitaires pas très au top et un seul restaurateur qui ferait mieux de changer de métier, celui à côté des toilettes justement 😉 pour le reste, que du bonheur et de la bonne humeur.

L’arrivée se fait par un long chenal paisible et bordé d’une part par des habitations de loisirs, déjà, là, on sent bien la différence par rapport à l’Italie et je me laisse même à penser que ici au moins, ils savent construire et urbaniser. Et d’autre part par des îles et la forteresse de Mahon.
L’arrivée à la marina est aussi une heureuse découverte, quelqu’un répond à la VHF, nous rejoint sur l’eau et discute avec nous avant de nous placer 😉 Ensuite, pas de panique, le bureau n’ouvre qu’à 17h de toute façon…

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Nous profitons donc de l’après midi pour nous ruer sur le premier restaurant qui présente bien et qui restera notre cantine préférée tout au long du séjour. Une fois requinqués, une grosse excursion se présente à nous : centre historique décoré et coloré, information touristique, pause terrasse et quête de cartes SIM espagnoles. Au détail près que nous n’achetons pas de carte SIM cette fois, les tarifs Vodafone sont ruineux ici… 15€ euros LE Giga contre 6 au même tarif en Italie. Nous attendons donc une meilleure offre… Que nous attendons toujours d’ailleurs, ce qui, en partie, explique une période assez calme sur le blog.

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A l’occasion de notre retour au bureau du port, nous découvrons que les tarifs ne sont pas si excessifs, certes ce n’est pas donné, mais après Hyeres et l’Italie, ils nous est possible de relativiser. En plus, le prix est très, mais vraiment très, dégressif dès la seconde nuit. C’est sûr maintenant, nous allons rester…
C’est aussi l’occasion de rencontrer une sympathique hôtesse qui, en plus de nous organiser une lessive gargantuesque, nous donne bien plus d’informations et de meilleure qualité que l’office du tourisme… Et notamment devinez quoi : « il y a la fiesta ce soir en ville ! » Et nous avons de la chance, c’est la fête reportée la semaine dernière pour cause de … « Lendemain de fête douloureux » 😉

Le soir même donc, nous retournons sur nos pas de l’après midi pour nous rendre à la fiesta que nous avons sommairement localisée. Les premières centaines de mètres sont inquiétantes, des restaurants tristes à moitiés remplis de touristes soit maussades soit pas concernés par rien… Attendre le feux d’artifice dans cette ambiance, bof, suis pas trop fan. Puis, plus rien sur 200m, zone creuse où j’ai peur d’avoir entraîné Manue trop loin… Mais quitte à s’entêter, autant aller au bout de la démarche, et nous de continuer notre bonhomme de chemin jusqu’à … jusqu’à … une vraie Fiesta !!! Avec le groupe des « Hurricanes » qui joue des morceaux sérieusement datés (autant qu’eux d’ailleurs) mais entraînant comme tout pour les dizaines et dizaines de familles espagnoles qui dansent, chantent, jouent avec les gamins, boient des coups et mangent des tapas… Je suis conquis 😉 d’autant plus qu’une place en terrasse se libère pour nous juste en face de la scène. Oui, là, au milieu de la foule, du bruits et des fêtards, nous y sommes en Espagne …

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Le reste du séjour est a l’avenant. Certes, plus de fiesta les autres soirs, mais midi au restau, bricolage léger le matin, ballade en ville l’après-midi, début de soirée dans un bar à tapas sympa et retour au bateau pour regarder un série ou un film en dvd. Je pense que nous expérimentons une nouvelle facette de notre voyage. Moins de tourisme, nous avons eu notre quota de vielles pierres à Malte, pas en manque de mouillages, juste envie de vivre l’endroit ou nous sommes. Et en quittant Mahon, je peux le dire, nous l’avons bien vécue.

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De bon ton…

Ou devrais-je dire deux bons thons! Voilà qui est fait – Poisson: 1 Manue: 2
Ce sont de petits thons de 30cm, très voraces qui ne cessaient de s’attaquer à notre hameçon – nous en aurions pris une dizaine si nous savions que cette espèce est en fait très répandue en cette saison – et que ce n’étaient pas des bébés thons rouges,dont la pêche est interdite en dessous d’1m15…que ferions-nous d’1m15 de thon de toutes façons !?? Ceci-dit, l’expérience nous tente alors nous sommes décidés à nous rééquiper lors d’une prochaine escale. En attendant je m’entraine a les préparer donc qu’il mesurent 30cm ou 1m, je compte être prête! Nous avons dégusté notre thon a la tahitienne durant 2 jours avec grand plaisir – et une certaine autosatisfaction je dois dire?.

 

 

 

 

 

 

En route pour les Baléares, après deux nuits de navigation nous avons d’abord atteint la pointe sud-est de la Sardaigne à l’aube. Nous choisissons de jeter l’ancre dans la baie de Villasimius qui s’avère être un mouillage de rêve: sable blanc, eau turquoise, quelques sommets montagneux qui nous protègent du vent – et surtout le calme absolu.

 

 

 

 

 

 

 

 

Il ne fait pas très beau néanmoins nous avons eu du mal a nous résigner a repartir le lendemain. En effet, nous sommes contraints de traverser vers les Baléares assez vite si nous ne voulons pas rester coincés ici toute la semaine d’après la météo ….Nous avons longé toute la côte sud de la Sardaigne qui paraît splendide et entamé la traversée du golfe du Lion – plus de 260 milles, notre plus longue navigation à ce jour.

 

 

La mer était d’abord agitée, nous avançons bien a la voile, ensuite nous finissons sur une mer plate, un véritable miroir. Les couleurs sont magnifiques même si nous sommes au moteur. Le plus marquant de cette traversée est que nous n’avons croisé personne – nous nous sentions seuls au monde. Même le radar était « plat »…nous avons lu, dormi, mange, et encore lu, dormi, veillé mais sans trop d’action, le temps s’écoulait comme l’eau sous la coque, tranquillement. Entre la Sicile et la Sardaigne les dauphins sont venus nous rendre visite plusieurs fois. De nuit, au début du Golfe nous les entendions autour de la coque et les éclairions pour nous assurer que ces bruits étranges de vagues autour de nous venaient bien de nos compagnons de route. Ensuite, un peu avant minuit, j’aperçois un oiseau noir assez imposant voler très bas tout droit vers nos feux de navigation. Par réflexe je me baisse même pour l’éviter et le vois se heurter dans les haubans! Je retrouve et nettoie les traces de sa blessure sur le pont et bien qu’Olivier se moque de moi, je suis sure que c’était une sorte de faucon gigantesque et non une bête mouette qui s’est clairement loupée sur sa trajectoire – perturbant! La terre que nous toucherons en premier est Minorque qu’il nous tarde de découvrir le lendemain après-midi.

Quart de lune et quart de veille

Nous sommes partis de notre dernière escale, Marsala à 11h30 ce matin (5 sept.).
Il est plus de 4h et alors que nous avons avancé à 5-6 nœuds une bonne partie de la journée, après une heure de bataille, je viens d’abandonner et de mettre le moteur en route. Il résonne un peu trop fort dans mes oreilles. Je pense à Olivier qui je l’espère, arrivera à trouver le sommeil de notre cabine arrière située un peu trop près du bruyant engin…un tanker vient de nous croiser derrière sinon, il n’y a pas grand chose a craindre devant nous pour l’instant. D’ailleurs le dernier quart de lune est levé et la constellation d’Orion brille derrière Takoumi, haute et fière dans le ciel qui a fini par se dégager de vilains cumulus en début de nuit. Nous nous disions plus tôt que si la météo pouvait être sûre a 100% ce serait vraiment plus facile de prévoir notre route ?.

Il est 5h45, a la bonne heure je viens de dérouler le génois, choquer la grand-voile et Takoumi reprend tout doucement sa route en remontant le vent à seulement 4 nœuds…Nous ne sommes pas arrivés en Sardaigne à cette allure mais nous n’avons pas pris de rendez-vous alors rien ne presse. Et le soleil commence à se lever à tribord, c’est toujours un moment privilégié pour celui d’entre-nous qui prend deuxième quart de la nuit. Quant à la pêche, ma première grosse prise s’est retournée contre moi, l’énergumène a quand même réussi à embarquer une ligne de fil de 30 kg et l’hameçon « rapala » de compet’…Poisson: 1 Manue: 0. Je prendrai ma revanche soyez en sûrs ?!

« Tu veux boire quoi? »

Les précédentes opérations « on fonce dans le tas et nous verrons bien » s’étant systématiquement soldées par un épisode au minimum inconfortable, nous avons décidés de ne plus « y aller ». Du coup, nous n’y sommes pas « allés » cette fois … Et nous avons rudement bien fait.

Marsala, nous n’avions donc pas l’intention de nous y arrêter.
Nous avions lu que cette ville n’avait pas grand intérêt mais en approchant de la côte Sicilienne au retour de Malte, nous entendons le dernier avis de « Burasca » à la VHF. Là c’est un grand moment de doute: on y va ou on n’y va pas?? Alors, à grands frais…nous consultons toutes les données à notre portée, nous vérifions les infos relatives au mouillage que nous avions initialement prévu – sera-t-il assez protégé quant au sens du vent, l’évolution supposée dans la nuit, la tenue des fonds, nous croisons les données météo de divers sites, outils…
D’un coup, même le baromètre électronique se met à sonner pour nous alerter d’une baisse de pression, saluant bruyamment la décision finalement prise à la lecture du bulletin côtier le plus pessimiste qui annonce des rafales à 7 beaufort pour la nuit et le lendemain. A cela s’ajoute la résolution que nous nous rappelons avoir prise: quand nous savons que ce sera la baston et que nous pouvons l’éviter, ben, on n’y va pas tout simplement! Surtout que nous comptons enchaîner plusieurs jours en route vers les Baléares à quelques centaines de milles, nous aurons besoin de nos forces.
Alors nous accostons au port de Marsala, sans autre prétention que de nous abriter. Notre séjour s’est prolongé 2 jours et se résume à un bon dîner, une belle balade et une très bonne soirée. En demandant s’il y avait un bus pour rejoindre le centre ville, une gentille sicilienne s’est proposée de nous y enmener en voiture – en plein cagnard, nous étions contents ! La visite touristique est plutôt ratée – un musée (si si encore un) sans intérêt, et les photos du site archéologique parlent d’elle-même je pense. A se demander s’ils n’ont pas posé le parc archéologique autour d’une zone où les fouilles auront lieu un peu plus tard.

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Toute la ville par ailleurs semble avoir été organisée pour le tourisme il y a un temps mais n’est plus entretenue: panneaux explicatifs arrachés, églises fermées, herbes hautes et statues targuées dans les parcs… La crise aurait-elle eu raison des ambitions touristiques de Marsala? Pour notre part, nous garderons un super souvenir de son accueil.

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Rentrés au bateau après toutes nos visites, nous avons bien marché 10km dans la journée! Mais nous avons repéré une fête qui se prépare ce soir en face du palais. Nous n’en pouvons plus de marcher mais rester au bateau serait dommage…donc nous faisons du stop pour retourner dans le centre. En 2 minutes un couple s’arrête pour nous prendre: lui parle parfaitement le français ayant fait ses études d’oenologie à Bordeaux. Ils vivent ici donc nous indiquent les endroits sympas pour notre soirée. La fête sur la place a déjà commencé et ressemble à une des associations sportives du coin: démonstrations de judo, boxe, etc. Toute la ville semble être au RDV, des familles surtout, pas mal de jeunes ados et couples. Tous très habillés – enfin, surtout les femmes que nous admirons en tenue diverses, modernes et tenues typiques, hautes en couleurs – et en semelles compensées !! Je me dis à moi-même que je ne suis pas prête à en porter des comme ça, pas de sitôt ?.

Et puis la soirée se poursuit à la terrasse d’une des très nombreuses « enoteca » du centre historique. « Tu veux boire quoi ? », c’est ainsi que nous accueille la sympathique et dynamique serveuse du lieu nommé « La sirena ubriaca » ou en français « la sirène ivre ». Nous lui laissons le choix des vins que nous buvons, Tout d’abord « Aromatico », puis « Romantico ». Comme elle cherche un terme pour le troisième, Manue demande si ce ne serait pas « dramatico » ? Éclats de rires et bonne humeur s’installent pour la soirée 😉

Le lendemain, nous partons pour un long trajet qui doit nous mener au sud de la Sardaigne. Non sans passer proche de l’île Maretimo dans les Egades, qui aurait dû être notre mouillage et que nous trouvons vraiment belle. Pour une autre fois peut-être.
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Malte, Enjoy !

Malte, nous y sommes restés un bon moment.

C’est sympa Malte, il y a de tout, de la ville moderne avec Mark et Spencer, des ruines hyper anciennes et des fortifications plus contemporaines ainsi que de la campagne où ils fnt pousser des cailloux et des murs dans les champs.
Pour les gens, c’est pareil, des souriants, des grincheux, des joyeux et des sérieux.
Il y a de tout ici … Sauf peut-être une culture culinaire, mais comme la population est composée de Maltais comparables à des anglais ayant trop chaud et d’expats ayant trop bus, pouvions nous vraiment nous attendre à plus ?
Enfin bref, il y a de tout ici … Et surtout le « Royal Malta Yacht Club », juste en face de la Vallette, qui nous réserve une vue somptueuse depuis le bateau.

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Nous arrivons donc un jeudi en début d’après midi, tous les documents nautiques sont formels, il faut se signaler en arrivant. Bien entendu, personne ne répond aux multiples appels VHF que nous envoyons et comme nous avons vraiment envie de relâcher un peu et de faire une sieste pour nous remettre de la navigation depuis Syracuse, nous décidons de mouiller dans la baie la plus proche des marinas et des supposées douanes. C’est quand même curieux de mouiller au milieu des gratte-ciel. Nous quittons la baie en fin de journée pour rejoindre la marina où l’on apprends bien évidement qu’il n’y a plus de formalités a faire et d’où nous contactons Kurt, l’électricien conseillé par Georges qui va nous régler cette histoire d’alternateur qui nous empègue depuis Messine. Mais voilà, les électriciens ne travaillent pas le samedi à Malte, en fait personne ne travaille le samedi à Malte. C’est pourquoi nous resterons coincés, mais bienheureux, jusqu’au mercredi suivant.

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Une belle rencontre aussi le jour de notre arrivée avec des voisins de pontons Germano-Suisses qui nous invitent à l’apéro dans les 10 minutes suivant l’accostage 😉 . Esther et Robin vivent à bord du « Tyger of London » et y développent une activité de formation nautique pour le permis mer Suisse (et bien oui, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas de mer qu’ils doivent se passer d’un des plus difficile permis du genre). en plus de l’apéritif d’accueil nous passerons avec eux et leur stagiaires une excellente soirée au restaurant et nous accueillerons même Esther a dormir une nuit sur Takoumi en attendant une place d’avion une fois le Tyger repartis. Car Esther reste à terre cette fois pour s’occuper d’un très prochain heureux événement 😉 . Nous espérons bien les revoir tous les « trois » aux Canaries où ils souhaitent se sédentariser … un peu.

Hormis ces périodes de socialisation, il faut bien s’occuper. Et nous mettons à profit les quelques jours qui nous sont « offerts » pour pratiquer le tourisme. notamment une visite pédestre de la Valette le premier jour libre (dont un musée, si si)

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et une location de voiture le lendemain pour visiter la capitale médiévale Msida, l’arrière pays, ses temples, ses attrape-touristes et ses « charmants » champs quadrillés de murs où ne semblent pousser que des cailloux. Bon, c’est aussi pour moi l’occasion de me confronter à la conduite à gauche, dont je me tire honorablement en ne commettant que deux contresens et un rase trottoir.

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De toute façon, il paraît qu’ici, ils ne conduisent pas vraiment à gauche, mais je cite un couple de Belge expatriés rencontrés un soir au Yacht club « ici, ils ne conduisent pas à gauche, ils conduisent d’abord à l’ombre, ensuite, ils évitent les trous ». Et ce n’est que le millième des reproches qu’ils avaient à faire sur Malte… Sérieux, il est grand temps de rentrer pour eux.

Entre tout ceci, c’est aux bar du « Royal Malta Yacht Club » que nous passons le plus clair de notre temps. Le matin, « climatisation café et wifi », le soir « petit blanc wifi et dîner » … Car Georges a eu du nez de nous envoyer dans cette marina mal protégée aux pontons si branlants que les retours en sont rocambolesques. Elle est la seule à bénéficier d’un club house confortable, d’un restaurant de très bonne qualité ( les travers de porcs fondants, mais fondant) et d’un service fort sympathique ponctué régulièrement du joyeux joyeux « Enjoy » !

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La dernière journée se conclue avec le retour de l’alternateur révisé à bords.

Et c’est avec des sentiments partagés, quelques regrets pour le club et quand même une vraie envie de partir de la marina, que nous partons le lendemain pour un mouillage a « l’incontournable » baie « Blue lagoon » de l’île de Comino à côté de Gozo. Ultime étape avant notre départ de Malte pour les Baléares, via deux arrêts, en Sicile et en Sardaigne.

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Quelques images un peu en retard.

Séquence frissons, Nadine nous a envoyée une photo du sauvetage de Takoumi en baie de Syracuse, il ne restait pas long avant les cailloux.

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Nous avons aussi retrouvé une petite série d’image que nous avions prévu de partager, puis perdues, puis retrouvées …

La « Festa di Pesca » de Riposto en Sicile

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Toujours a Riposto, deux artistes en marge de La « Festa di Pesca »

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Riposto encore, où nous pensions avoir résolu une bonne partie de notre problème d’autonomie…

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… En quantité certes, mais en qualité …….

Le jour où le voyage s’arrêta.

Bon, je vous rassure de suite, nous ne sommes pas sur le chemin du retour. Ceci dit, tout comme dans le film auquel le titre fait référence, nous ne sommes pas passé loin de la punition à Syracuse.

Dans la grande baie de Syracuse, le mouillage est considéré comme particulièrement sûr et les fonds accrocheurs. Pas d’inquiétude particulière donc. Pourtant, 25 nœuds de vent ont raison de notre ancrage ce jour là alors que nous visitons la ville et que nous ne sommes donc pas à bord. Takoumi va jusqu’à quelques mètres d’un rivage menaçant et pas franchement doux.

Nous ne devons son salut qu’à quatres héros du jour qui se lancent à sa rescousse. ils réalisent des prouesses pour sauver Takoumi. La première, réagir à temps, puis se glisser par l’étroit panneau de pont que nous avons laissé entrouvert, trouver les clés du moteur qui étaient heureusement en évidence sur la table à carte, et enfin remonter la chaîne a la main une fois le guindeau ayant disjoncté.
Ensuite, ils ont mouillés de nouveau à quelques mètres près de l’endroit initial, mais en lâchant près de 50 mètres de chaîne cette fois. La suite de leur commando se déroule ensuite à bord de l’un de leur bateau, attendant un verre en main notre retour.

La dessus, nous rentrons guillerets et trempés (vilaine houle pour notre annexe de petite taille) de notre promenade… Pour trouver notre échelle de bain en vrac sur le pont (c’est la seule perte de la journée), la bateau ouvert, et le mouillage curieusement fait… Un rapide coup d’œil à l’intérieur nous rassure, il est évident que nous n’avons pas été « visités », mais que nous avons eu de la chance…
C’est le moment que choisi l’équipe de choc pour nous faire signe et mettre fin au suspens et à notre perplexité. Je vais les rejoindre immédiatement pour apprendre les événements de la journée, et il faut le dire avaler ça a été un petit choc pour nous.

Nous décidons quand même de continuer nos visites le lendemain. Même si c’est encore plus difficile de le laisser maintenant, nous pensons que si nous ne surmontons pas le traumatisme et ne pouvons plus quitter le bord, autant rentrer. Du coup, journée complète en scooter dans toute la ville, mais nous repassons quand même 5 fois au bord de la baie pour s’assurer que tout va bien 😉

Le soir venu, nous retournons remercier nos héros du jour précédent. Et c’est bien plus détendus que nous rencontrons des gens vraiment sympathiques.

Un immense merci donc, pour le sauvetage de notre voyage

à Paula et Wouter, néerlandais, du magnifique catamaran Safari qu’ils ont construits eux mêmes (de la même couleur que Takoumi, premier du nom)

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à Nadine et Philippe, du non moins sympathique catamaran K9, français.

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Avec tout ça, un effet secondaire de ces rencontre est la visite de deux beaux catamarans dont l’équipement, les volumes et l’espace de vie font envie.

A notre départ pour Malte, nous contrôlons la chaîne, dont nous disposons donc d’un peu plus de 60 mètres, ce qui est correct, car nous avons l’intention de lâcher un peu plus que 3 fois la hauteur d’eau à l’avenir. Ceci dit, vu l’état de saleté du mouillage quand nous le remontons (en fait, nous remontons plus de boue que de chaîne), nous confirmons que le fond doit être de bonne tenue et que nous n’aurions jamais dû déraper par ces conditions… Un coup du sort en somme, heureusement contrebalancé par un gros, mais vraiment très gros coup de chance.

 

Syracusa

Dimanche (23 août), aux environs de 20h nous jetons l’ancre dans Porto Grande à Syracusa. L’arrivée par le château d’Ortigia est très belle :

A l’approche, nous retrouvons tous les signes de la « grande » ville que nous avions quittée depuis Napoli. Bon finalement, après 2 jours de familiarisation avec Syracuse je découvre une très petite ville, bien tranquille en comparaison… Mais pour nous à ce stade du voyage, elle paraît immense : ne serait-ce que parce que nous trouvons -enfin – des poulies de rechange pour le génois (d’ailleurs recousu à Riposto grâce à notre super outil « speedy stitcher »), et surtout, nous apportons notre linge à nettoyer en machine s’il-vous plait – pour un prix tout à fait raisonnable. En effet, nous continuons de laver notre linge à la main depuis le départ faute d’avoir trouvé des services en escale et l’équipement adapté au bateau (espace et consommation). Force est de constater que le sel, le vent, les pendilles rouillées et peuplées d’algues qui dégorgent dans les ports ont eu raison de nombre de nos habits maintenant déchirés, recousus, attention mais tachés et parfois franchement drus au toucher… Vive le séchage avec adoucissant en machine industrielle! Au coin de la rue de la lavanderia maintenant chargée de nous rendre un peu de confort et peut-être même de prestance, nous louons un scooter pour faire le tour des sites de la ville: zone archéologique avec son théâtre grec (je ne m’en lasse pas), romain, la tombe d’Archimède que nous remercions, Ortigia, son Duomo, ses passages souterrains, ses nombreuses églises et trattoria perdue dans des ruelles étroites…

Mais également, en discutant avec le loueur du scooter, nous apprenons qu’il est en réalité médecin mais n’a pas assez de « clients » pour vivre de son métier. Il nous parle de la crise importante en Sicile, la corruption, l’absence de travail et de moyens de ses habitants…Nous avons beaucoup apprécié les échanges nombreux que nous avons eus dans cette ville jusqu’en milieu de semaine, lorsque nous avons le sentiment d’en avoir fait le tour et de nous être un peu reposés et remis de quelques émotions. Nous repartons en direction de la pointe de la Sicile et Malte. Après plus d’un mois nous avons hâte de quitter l’Italie et nous réjouissons de la perspective de rejoindre cette île, bien que faisant partie de l’Europe, au large de deux continents.