Le voyage de Takoumi

Saison 3

Entre Charybde et Scylla

Après notre halte d’une journée forcée et ventée à Stromboli, nous décidons de quitter les Éoliennes après une ultime étape depuis la calme et confortable Panarea, mais côté ville cette fois… Mais voilà, le village de Panarea n’a pas le charme de ses calanques environnantes et le village est en fait pauvre en commerces et les taxis prives des hôtels (voiturettes de golf électriques) encombrent la promenade (d’ailleurs, les carabinieri sont aussi en voiturettes de golf, nous n’aurons pas le plaisir de voir les carabinieri poursuivre un taxi malheureusement).
Enfin, ce n’est qu’à la nuit tombée que se révèle la véritable nature du lieu et les bars déversent sur la baie une forte musique techno. Du coup, comme le mouillage est pourri par une vilaine petite houle (je sais nous avons une sorte d’abonnement aux mouillages pas terribles), le ballet incessants des bateaux taxis à fond et même un ferry haut comme une montagne qui passe à 20 mètre des bateaux au mouillages, nous n’y tenons plus et nous quittons Panarea avec près de quatre heures d’avances. Qu’importe, nous arriverons bien à les perdre sur la route vers Messine.

Et effectivement, la traversée est idyllique et nous perdons effectivement pas mal de temps,d’où, cette nuit là, record de consommation pour la partie au moteur et record de lenteur pour celle à la voile ;-).
PENTAX ImageEn fait, nous avons fait nos calcul pour aborder le détroit de Messine avec les courants favorables et nous aurons malgré tout deux heures d´avance a l’approche du détroit et heureusement finalement… Car c’est en début de matinée que le pilote automatique décide de rejoindre l’alternateur moteur aux abonnés absents. Il nous faut éteindre tous les instruments pour reprendre le contrôle.
Sur ce coup, c’est un grand moment de solitude, Manue a un torticolis qui l’handicape, le pilote ne marche plus, l’alternateur n’altèrne même plus les périodes où il fonctionne. « Le bateau il est pété, ma femme elle est pétée, je ne vais pas siffler comme un con, cela ne changeras rien ! »
Alors, nous décidons de mouiller juste avant l’entrée du détroit, nous avons deux heures avant les courants favorables… D’ailleurs, c’est le mouillage le plus « à l’arraché » que nous ayons fait jusque là, ancre « balancée » sur un haut fond alors que le bateau a encore de la vitesse = arrêt net et 180° sauvage. Je ne peut que sourire devant cette manœuvre disgracieuse en me souvenant de la même réalisée par le capitaine Jack Sparrow dans un épisode de « Pirate des Caraïbes »…
Je troque donc deux heures de sieste pour deux heures de bricolage qui nous rendent les instruments, mais pas le pilote.

Nous levons l’ancre à l’heure prévue par la méthode « guide Imray », c’est à dire 4h30 après la marée haute à Gibraltar. Le courant porte effectivement dans le bon sens, peu de vent, donc ce sera moteur pour le passage du détroit. Ce n’est pas plus mal, il impressionne beaucoup de monde et si nous ne sommes pas inquiets, nous nous demandons quand même comment va se passer ce premier détroit 😉
PENTAX ImageEt en fait, il se passe fort bien. En tout cas, rien au niveau de la réputation de Charybde et Scylla avec lesquels Ulysse lui même a dû s’arranger. Certes, les eaux bouillonnent, mais ce sont surtout de belles pointes de vitesses au moteur qui retiennent notre attention. Grâce au courant (9 nœuds) je ne suis pas certains que l’on puisse atteindre cette vitesse même a fond sur eau plate et sans vent. PENTAX ImagePas ou peu de trafic, à l’exception des ferries et navettes qui traversent presque en perpendiculaire. Avec un peu d’anticipation, elles ne seront pas dangereuses. Alors oui, nous pensons que certaines conditions peuvent rendre la passe scabreuse, mais nous les avons évitées 😉

PENTAX ImageDevant Messine, nous hésitons, à nous arrêter. Car c’est nous semble-t-il un port assez important ou nous trouverons de quoi réparer le bateau. Par contre, cette escale est systématiquement non-recommandée par l’unanimité des plaisanciers dont nous avons pu recueillir les témoignages. Alors, vous pensez bien que nous n’avons aucune envie, mais vraiment aucune, a être les prochains à rapporter ce genre de mauvaise expérience. Nous cherchons toutes les bonnes raisons de ne pas nous arrêter et en trouvons finalement une qui vaut ce qu’elle vaut : au moteur, l’alternateur semble recharger « un peu quand même » la batterie. Du coup, cela tiendra bien jusqu’à Syracuse…

Après Messines le détroit s’élargit franchement, les voies de navigations des gros bateaux s’écartent du bords et notre route suit une plage qui semble sans fin.
Par contre, d’après la méthode « Imray », le courant devrait nous accorder un peu plus de temps pour passer, là, nous retrouvons un courant contraire deux heures à peine après nous être engagés dans le détroit. Pas de mal, vu que nous sommes au moteur, mais nous aurions bien appréciés profiter un peu plus de ce formidable « booster » de performances.

La journée se termine dans la houle et la bonne humeur jusqu’à Taormine, où nous sommes quand même très,très heureux d’arriver.

PENTAX ImagePENTAX ImageC’est depuis le haut de la ville que nous avons notre dernière vue de l’étroit détroit tant redouté des navigateurs d’Homère et de l’Odyssée.

2 Commentaires

  1. Chantal

    Sur les traces d’Ulysse… ce n’était déjà pas une partie de plaisir, ça se confirme alors ! Les instruments retrouvés après le bricolage et notre Manue ? Peux tu la réparer ? C’est l’essentiel ! Quant aux mouillages il y en a peut-être plus de « pourris » que vous ne pensiez et ce n’était pas la peine de prendre un abonnement. Nous vous faisons de grosses bises et espérons que Manue sera bientôt revenue au top.

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  2. Amandine

    Bravo les gars! Vous assurez, même à moitié « pétés » !!! Sur terre comme sur la mer, parce que Napoli, aussi belle soit-elle peut vite devenir une épreuve…
    Mine de rien vous tracez!
    Merci pour ces jolies photos.
    Je pense fort à vous <3
    Bisous les voisinoux

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