Moments inoubliables: débuts de voyage
Les premières impressions du voyage se bousculent dans ma tête en désordre après trois jours de navigation houleuse et parfois difficile. Nous sommes partis samedi dernier de Cap d’Ail en direction de l’Italie et avons pris une petite claque comme dit Olivier par 25 noeuds avec des rafales a 35 dans la baie de Menton. Second record de vitesse pour Takoumi a 9 au portant mais première casse également: le bois de la delphiniere a vole en éclats pendant la bataille. Nous comptions la remplacer de toute facons donc rien de grave, juste nous devrons reprendre les mesures vu que notre modèle s’est perdu dans les tréfonds de la mer – menaçante ce jour-la. Contraints, et terriblement frustres, nous nous sommes réfugiés derrière le cap Martin pour la nuit. Le mouillage était rude à partir de 4h du matin donc nous en profitons pour partir tôt: premier lever de soleil sur la frontière franco-italienne.
Le temps devait être clément d’après la météo mais nous trouvons que pas tant que ça finalement. Nous avons remonté le vent péniblement toute la journée jusqu’à la baie de Laigueglia. Nous avons dormi confortablement contre toute attente, le vent et la houle toutefois omniprésents.
Nous partons enfin plus loin, mais ne nous sentons pas encore de faire la route directe vers La Spezia de l’autre côté du golfe de Gènes, les vents sont capricieux et contraires a notre route, et nous n’avons pas encore récupère de nos soirées amicales et du dernier mouillage »pourri » comme le qualifie Olivier. Alors nous avançons au large de la côté italienne jusqu’au crépuscule pour rejoindre un mouillage après Noli, a l.ouest de Sportorno.Nous souhaitions rester a Noli pour la nuit mais les fonds sont trop profonds et les filets de pêcheurs envahissent cette petite baie magnifique, hors du temps avec sa plage centrée accueillant des dizaines de pointus de pêcheurs qui étalent leur linge et filets sur leur petits mâts.
Je suis venue à Noli en Septembre avec mes parents et me rappelle de Maman heureuse, avec qui nous avons tant apprécié la friture de fruits de mer de ce restaurant perché que j’ai maintenant la chance de revoir de la mer. Nous y étions même repassés au retour du voyage tant nous avions aimé ce moment tranquille dans cette jolie ville Ligurienne. Nous poserons l’ancre dans la baie suivante pour une nuit très très inconfortable cette fois-ci. Nous prenons les vagues de travers presque déferlantes contraints de nous approcher de la plage en raison de la profondeur. Nous n’avons quasiment pas croisé de voilier et seuls dans notre second mouillage italien, commençons à comprendre pourquoi…
Toujours très impatients de traverser le golfe pour rejoindre les cinque terre de l’autre côté, nous sommes partis très tôt – second lever de soleil – et non sans peine, avons réussi à rejoindre Santa Margherita di Liguri a cote de Portofino vers 20h hier soir.
Nous avons mouille dans le port cette fois après une conversation totalement incompréhensible avec un monsieur très sympathique de la capitainerie – enfin je crois… parce qu’il ne semblait pas faire partie du personnel du port mais plutôt être le seul a parler anglais…Ce fut une dure journée de navigation, beaucoup de vent et surtout la houle importante semblait toujours nous éloigner de notre destination. Mais au milieu de la journée s’invitent: une mouette qui nous suit longtemps au travers du golfe et que je nourris avec du pain de mie, un poisson lune (ça ressemble à un dauphin mal en point) et quelques dauphins qui croisent notre route en fin de journée. Ce matin je prends mon café devant une tourelle entourée de jolies façades toutes en couleurs de Santa Margarita et le début de notre voyage prend tout son sens. J’entends le clocher qui nous invite à rejoindre la terre tout à l’heure pour trouver une petite trattoria sans doute et nous promener dans cette ville qui me paraît si jolie depuis hier soir depuis Takoumi.